Discours de Sarkozy à Villepinte ( divers extraits)
Divers extraits retenus et commentés par Le Point.fr ...
"Je me souviens, je me souviens de ce mois de mai où les Français m'ont choisi comme président de la République", entame Nicolas Sarkozy. "Je savais qu'il y a aurait des tempêtes, des épreuves, des montagnes à gravir. J'ai appris que le président de la République était comptable des joies et des peines des Français."
"J'ai compris. J'ai compris que le président de la République devait assumer la dimension tragique de l'histoire. J'ai appris l'humilité. J'ai compris que les Français attendaient de moi autant une dimension d'engagement que de résultats."
"Les Français seraient scandalisés de me voir renoncer. La France, pour être forte, a besoin de tous ses talents, et tant mieux si ces talents viennent d'horizons multiples. Il ne faut pas craindre cette richesse". "Vouloir écarter de la fonction publique tous ceux qui ne pensent pas comme soi, c'est indigne", lâche le président-candidat, régulièrement interrompu par des cris de joie de la salle.
"La France, pour être forte, a besoin de tous ses talents, et tant mieux si ces talents viennent d'horizons multiples. Il ne faut pas craindre cette richesse", lance celui qui s'enorgueillit d'avoir pratiqué l'ouverture dès 2007. "Les vrais blocages ne viennent pas des Français, mais de certains corps intermédiaires qui craignent un monde nouveau qui viendrait affaiblir leur autorité", poursuit Nicolas Sarkozy.
"J'ai appris la conviction que, pour les cinq années qui viennent, le président de la République devait rendre la parole au peuple. Je proposerai donc des référendums à chaque fois que quiconque essaierait de les empêcher de parler", poursuit Nicolas Sarkozy, dans un discours très au-dessus des clivages. On est loin des dérapages à l'extrême droite que ses détracteurs lui reprochaient.
"C'est le peuple de France qui veut être entendu et qui en a assez qu'on parle tellement mal en son nom !" poursuit Nicolas Sarkozy, très acclamé. La salle est surchauffée. Chaque phrase prononcée par le candidat UMP déclenche une véritable ovation.
"Les Français n'acceptent pas l'injustice. Mais ils ne veulent pas davantage du nivellement et de l'égalitarisme. Les Français n'ont pas peur du talent, du mérite et de l'effort. Les Français ne veulent pas que l'argent domine tout, parce que ça ne serait pas juste".
"La France sera intransigeante pour défendre la sécurité d'Israël", qualifié de "miracle" par Nicolas Sarkozy. Le président-candidat appelle également à la création d'un État palestinien.
"C'est la même crise qui nous frappe, qui frappe l'Europe et qui frappe le monde. S'isoler du monde serait une folie. Que dirions-nous aux sept millions de Français qui travaillent pour l'exportation ?" "Mais tout ouvrir, comme si la compétition était loyale (...), serait une autre folie", lance le président. "Si rien ne devait changer, les mêmes causes produiront les mêmes effets", prévient Nicolas Sarkozy, établissant un parallèle entre la situation actuelle et les années 1930. "Nous avons pris le risque de l'action", déclare le président-candidat.
"J'ai un message pour tous les Européens. Si nous voulons préserver notre mode de vie, notre civilisation, l'Europe ne doit plus être une menace. Elle doit être une protection", déclare le président-candidat. "Toute ma vie, j'ai cru en l'Europe", jure-t-il. "Honte à ceux qui n'ont pas voté le nouveau traité européen !" lance-t-il à l'adresse de la gauche. "Renier à ce point son idéal européen, c'est simplement indigne", poursuit-il.
"L'Europe ne peut pas être la seule région du monde à si mal faire respecter ses frontières, à si peu défendre ses intérêts", poursuit Nicolas Sarkozy. "Les accords de Schengen ne permettent plus de répondre à la situation. Ils doivent être révisés", estime Nicolas Sarkozy. "Il faut un gouvernement politique de Schengen", déclare-t-il. "Il faut pouvoir sanctionner, suspendre un État défaillant de Schengen. Il n'est pas question de devoir subir les insuffisances de contrôles aux frontières de l'Europe", prévient Nicolas Sarkozy, avant de lancer un ultimatum : "Si rien n'évoluait dans les 12 mois, je suspendrais la participation de la France aux accords de Schengen."
Sur le plan économique, comme sur le plan de l'immigration, Nicolas Sarkozy promet une fermeté sans précédent. Le président exige un "Buy European Act sur le modèle du Buy American Act". Et il prévient d'emblée : "Si cette décision n'est pas prise dans un an, la France l'adoptera unilatéralement." De même, le candidat annonce que la France "exigera" une part des marchés publics pour les PME européennes. En un mot, Sarkozy appelle au "réveil de l'idéal européen". La salle lui réserve une standing ovation. "Nicolas ! Nicolas !"
"Laissez-les mentir, laissez-les se parler entre eux, nous avons autre chose à faire. Voilà mon projet pour la France, c'est le même que pour l'Europe. C'est mon ambition. Réconcilier la France du oui et la France du non".
Et Nicolas Sarkozy d'ouvrir la page nucléaire. "J'en fais le serment, nous défendrons l'industrie nucléaire française", proclame Nicolas Sarkozy, citant les ouvriers de Fessenheim, cette centrale que François Hollande veut fermer. "Ils vous ont sacrifiés sur le tapis vert", fustige le président-candidat en référence à l'accord passé entre le PS et Europe Écologie-Les Verts.
"Je n'ai aucune leçon à recevoir d'une gauche qui a laissé les banlieues dans un état lamentable à la fin des années 1990", lance-t-il à présent, reprochant aussi à la gauche d'avoir "laissé tomber les habitants des quartiers".
"La réforme des retraites, il fallait la mener", martèle Nicolas Sarkozy. "Je souhaite que, dans l'entreprise, les accords compétitivité-emploi soient appliqués", continue-t-il, citant pêle-mêle la loi interdisant le port du voile intégral dans les lieux publics ou l'appel rendu possible dans les procès d'assises.
"Je mesure ce qui reste à accomplir", déclare enfin Nicolas Sarkozy. "Aidez-moi ! Aidez-moi ! Nous avons deux mois. Deux mois pour bâtir la plus formidable aventure. Deux mois pour tout renverser. Deux mois pour les faire mentir", lance-t-il à la salle survoltée. Avant de conclure : "J'ai besoin de vous !" Et d'entamer la Marseillaise.
Le Point.fr