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Cercle des Libertés Egales
12 mars 2012

Un discours à la mesure de l'histoire

 

Philippe Tesson dans Le point.fr du 12 03...

Il y a ceux qui, face au monde et à l'Europe, défendent avec intransigeance la souveraineté de la France et qui estiment que notre pays a les moyens de cette ambition. Il y a ceux qui veulent refaire l'Europe à leur façon, à la façon française, au mépris des réalités et des rapports de force.

Il y a désormais celui qui, face au monde, propose à la France une politique fondée sur le renforcement de la souveraineté de l'Europe, sur un modèle raisonnable de souverainisme européen : c'est Nicolas Sarkozy. Tel est le sens général de l'objectif qu'il a dessiné hier dans son discours de Villepinte, sous la forme d'un appel au "réveil de l'idéal européen".

On ne l'attendait pas précisément sur ce terrain. On espérait et on savait qu'il élèverait le débat électoral. Non seulement il l'a fait, mais il l'a élargi aux dimensions d'un enjeu qui va au-delà des intérêts de la France, sachant que ceux-ci sont devenus inséparables de ceux de l'Europe, se confondent avec eux, et que la "dislocation" de l'Europe menacerait l'avenir de la France.

À ce titre, le discours de Villepinte est à la mesure de l'histoire. Le débat n'est plus sur le plan des "valeurs", ces tartes à la crème morale qui ne sont qu'illusions, il n'est plus sur le plan des promesses hasardeuses, il n'est plus sur celui des polémiques oiseuses relatives à des problèmes de second rang, il est enfin porté sur l'essentiel, sur la question majeure d'où tout va procéder : la stratégie de la France en ce moment de l'histoire où tous les acquis sur lesquels nous vivons depuis un demi-siècle sont remis en cause.

Une Europe qui protège

L'analyse de Sarkozy est imparable. Elle s'articule avec logique selon une succession de données d'évidence qui jalonnent son discours. Un nouveau monde est en train de naître. L'immobilisme nous est interdit, sauf à ce que nous devenions le jouet des pays les plus forts. Nous disposons d'atouts. Ils sont insuffisants. Nous isoler du monde serait une folie. Mais "tout ouvrir" comme si la compétition était loyale serait une autre folie. Si nous voulons préserver notre mode de vie, "notre civilisation" (eh oui, il a osé le mot !), notre seule issue est l'Europe. Non pas une Europe qui nous menacerait, mais une Europe qui nous protégerait. Tout est dit à travers ces propos.

Tout est dit, et bordé : pas de repli, pas d'attentisme, pas de soumission, pas d'illusions. Avis aux souverainistes, aux nationalistes, aux mondialistes, aux ultralibéraux, aux communautaristes, aux socialistes, etc. À eux de se déclarer.

On attend en effet leur réponse. Or, quelle solution alternative crédible opposer à cette ligne pour peu qu'on reste fidèle à l'engagement européen que l'on professe depuis toujours ? Il est bien évident qu'on ne pense pas ici aux extrémistes des deux bords. On n'envisage pas une conversion soudaine du Front de gauche et du Front national aux thèses de Sarkozy, bien que la proposition de révision des accords de Schengen ne soit sans doute pas pour déplaire aux électeurs de Marine Le Pen. Et alors ? Toute idée intelligente doit-elle être rejetée parce qu'elle est partagée par eux ? Mais ne parlons pas des opposants irréductibles à l'Europe.

Restauration

En revanche, en quoi le discours de Villepinte sur l'Europe peut-il, en regard à la fois de ses convictions européennes et de sa prise en compte des intérêts de la France, contrarier François Hollande ? Quelle autre vision de l'Europe a-t-il jamais défendue ? Et quel autre projet, sinon celui de renégocier le traité, un voeu dont il sait qu'il est pieux ? Et François Bayrou ? Mieux encore, on l'entendait par moments parler hier par la bouche de Sarkozy.

Certes, le "non" a triomphé naguère au référendum sur l'Europe, ce qui tendrait à jeter un doute sur l'adhésion du peuple français demain à un "réveil de l'idéal européen". Mais c'était dans un autre temps. Un temps où la France vivait encore sur des illusions. Depuis, la crise est venue. Nous ne pourrons en réduire notablement les effets que par une restauration de l'Europe. Sarkozy propose d'ouvrir le chantier de cette oeuvre considérable. Il a devant lui deux mois pour développer une perspective encore mince dans son contenu, mais forte dans son principe.

La France n'a pas le choix.

Philippe Tesson

Le Point.fr

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Commentaires
M
Malgré le soutien, grossier, apporté au candidat socialiste par les médias d'opposition mais aussi par certains qui se présentent comme "objectifs" tels que Le Monde, France Inter ou la télévision publique (la 2 et la 3!!!), Hollande se voit rattrapé par Nicolas Sarkozy!
M
POUR LA PREMIERE FOIS, sondage IFOP pour Europe 1: Sarkozy DEVANT Hollande au 1er tour! 28,5% pour Sarkozy et 27% pour Hollande!
M
Hollande n'a plus qun demi (0,5) point d'avance sur Nicolas Sarkozy (sondage journalier IFOP/MATCH)...
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