Sarkozy aux jeunes "N'ayez pas peur"
Ségolène de Larquier, Le Point.fr 31 03...
"Vingt ans. Est-ce le plus bel âge de la vie ou le pire ? La réponse viendra plus tard, quand la vie aura passé..." À trois semaines du premier tour de la présidentielle, Nicolas Sarkozy - qui n'a pas aimé sa propre jeunesse - a quitté son discours sécuritaire pour parler aux jeunes. C'est justement l'un de ses points faibles puisque, selon un récent sondage CSA, 23 % des moins de 30 ans voteraient pour lui, contre 26 % pour François Hollande. Et, en 2007, les 18-24 ans avaient voté Ségolène Royal à 63 % au second tour.
Le candidat UMP s'est donc adressé à la jeunesse samedi, au parc des expositions de la porte de Versailles à Paris. Devant quelque 8 000 jeunes enflammés, Nicolas Sarkozy fend l'armure, reprenant son hymne à l'amour de sa campagne de 2007 et mettant dans son discours "tout ce qu'il a de plus profond en lui". "Il y a un besoin d'amour ! Je ne suis pas une momie, un robot ou un automate. Je suis un être humain. Ce que je dis sort de mon coeur et de mes tripes !" lance Nicolas Sarkozy sous un tonnerre d'applaudissements. À la fin de son allocution, alliant la parole aux actes, le président-candidat rend hommage à son épouse, Carla Bruni-Sarkozy, assise au premier rang, avant d'aller l'embrasser.
"Fiers d'être français"
Dans un discours aux accents lyriques, le candidat invite son jeune public à "être fier d'être français", à rêver et à voir les choses en grand. "Vous avez la vie devant vous, et cette vie n'appartient qu'à vous, ne laissez personne vous la prendre !" exhorte Nicolas Sarkozy, citant pour exemple les jeunes qui se sont engagés dans la résistance lors de la Seconde Guerre mondiale. Les invitant à "inventer un monde nouveau", il pourfend "la pensée unique" et l'héritage de Mai 68, et incite les jeunes à être "autonomes", "responsables", "libres" et à "s'engager".
"À ceux qui ne savent rien proposer d'autre à la jeunesse que de prolonger indéfiniment l'enfance, je veux opposer la morale de cette génération qui ne se reconnaissait que des devoirs", affirme le candidat, épinglant ainsi son rival François Hollande. Pour aider "les enfants de la crise", Nicolas Sarkozy prône la création d'une banque de la jeunesse. "Vous voulez étudier ? Vous voulez vous former ? Vous voulez entreprendre ? Nous allons créer une banque de la jeunesse qui se portera caution pour tous ceux qui n'ont pas la chance d'avoir une famille pour les aider", promet le candidat. Il promet également le doublement des effectifs du service civique et le développement de l'apprentissage en imposant un seuil de 5 % d'apprentis pour les entreprises de plus de 250 salariés.
"Aidez-moi !"
Vantant les valeurs du "travail", du "mérite" et de "l'effort", Nicolas Sarkozy emprunte de nouveau au pape Jean-Paul II son "n'ayez pas peur", comme il l'a déjà fait au Zénith de Paris dans son discours à la jeunesse en mars 2007. "Je veux que la France puisse vous dire : N'ayez pas peur ! souffle-t-il alors que cadets de l'UMP, debout sur leurs chaises, agitent des drapeaux français.
Parlant alors de lui-même et de sa campagne présidentielle, il continue : "Moi, je n'ai pas peur, car je crois dans les idées qui sont les miennes. Quand on a peur, on a déjà perdu !" Après avoir lancé son fameux "aidez-moi !" qui clôt chacun de ses discours, Nicolas Sarkozy assure qu'il se battra comme un fou jusqu'au 6 mai. "Il va y avoir trois semaines à fond, puis deux semaines à fond !" explique-t-il en faisant allusion au temps qui le sépare du verdict des urnes.
Ségolène de Larquier, Le point.fr 31 03...