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Cercle des Libertés Egales
16 avril 2012

Discours de Nicolas Sarkozy à la Concorde

 

Place de la Concorde, Paris – dimanche 15 avril 2012

 

Mes chers amis, ils pensaient que vous ne viendriez pas ! Ils pensaient, peut-être même espéraient-ils, que le peuple de France ne serait pas au rendez-vous. Et le peuple de France est venu, puisque le peuple de France est là !

Le peuple de France est venu de tous les quartiers de Paris, de toute l’Ile-de-France, de toutes les provinces, de toutes les villes. Il est même venu de nos territoires d’outre-mer.

J’ai donné rendez-vous à la France que l’on n’entend jamais, parce qu’on ne lui donne jamais la parole.
J’ai donné rendez-vous à la France qui affronte les difficultés de la vie, sans jamais rien demander, parce qu’elle a trop de fierté.
J’ai donné rendez-vous à la France qui souffre sans jamais se plaindre, parce qu’elle a trop de pudeur.
J’ai donné rendez-vous à la France qui ne proteste pas, à la France qui ne casse pas, et à la France qui en a assez que l’on parle en son nom, avec des idées qui ne sont pas les siennes !
 

Et des profondeurs du pays, la France silencieuse a répondu par votre présence, sur cette place, dont le nom exprime la volonté de toute une Nation de surmonter les épreuves qui l’ont déchirée, et qui ont fait couler tant de sang et de larmes.
 

Les cœurs des dizaines de milliers de Français qui se trouvent rassemblés sur cette place battent à l’unisson des cœurs des millions de Français, qui dans toutes les villes, et dans tous les villages de France, s’interrogent avec inquiétude sur l’avenir de la France.
 

C’est MALAPARTE, l’Italien, qui a le mieux parlé de ce lieu, la Concorde, où commencent et finissent depuis deux siècles toutes nos tragédies nationales. La place de la Concorde, dit-il, est une idée ; ce n’est pas une place, c’est une manière de penser. Tout ce qui est vraiment français se mesure ici.
Eh bien, la vague immense qui submerge aujourd'hui le cœur de Paris porte cette idée de la France comme une irrésistible espérance !
Vous êtes la France !


C’est ce même MALAPARTE, c’est ce même Italien qui nous connaît si bien, qui a dit : L’Italien considère l’histoire comme un caprice, fût-il un caprice des dieux, l’Anglais comme un fait de la nature, mais le Français considère l’histoire comme un fait de la volonté des hommes.
 

Cette volonté française de faire l’histoire, pour ne pas la subir, c’est cette volonté, la même, qui vous a conduits ici, sur la place de la Concorde !
 

Vous n’êtes pas là seulement pour vous-mêmes. Vous êtes les représentants de tous ceux qui n’ont pas pu venir, mais qui veulent espérer en la France.
 

Vous êtes les porte-paroles de ceux qui n’ont jamais la parole, de ceux qui ne demandent jamais rien, de ceux qui sont fiers de la France, fiers de sa culture, fiers de sa langue, fiers de son identité, fiers de ce qu’elle a accompli dans son histoire, et de ceux qui n’en peuvent plus du dénigrement systématique de notre pays, de sa culpabilisation, et que l’on se permette de mettre en cause la France à la moindre occasion !
 

Le peuple de France dit : ça suffit !
 

Vous êtes, au fond, les témoins, ceux qui maintiennent vivantes la parole et la pensée, quand la parole est confisquée, et quand la pensée est interdite. Vous êtes les témoins, ceux qui opposent inlassablement la vérité à la répétition du mensonge, jusqu’à ce que la vérité finisse par triompher du mensonge.
 

Beaucoup parmi vous, je le sais, ne sont pas engagés ; peut-être s’imaginaient-ils ne jamais le faire. Ils sont venus parce qu’ils pensent à leur avenir et à celui de leurs enfants ; parce qu’ils ont acquis l’intime conviction que quelque chose d’essentiel est en jeu, aujourd'hui, et parce qu’une inquiétude les saisit quand ils entendent le tumulte du monde, quand ils voient les épreuves auxquelles sont confrontés tour à tour des pays qui nous sont si proches.
 

Le 22 avril et le 6 mai, il ne s’agira pas, mes chers compatriotes, de choisir un camp. Il s’agira de décider pour l’avenir, à un moment historique, où l’avenir de notre pays se joue.
 

C’est pourquoi je veux aussi parler à ces millions de Français qu’une histoire personnelle ou familiale n’attache pas à un parti. Je veux parler à cette majorité silencieuse qui, une fois encore, tient le destin de la France dans ses mains.
 

Je veux lui dire qu’au milieu des crises les plus dangereuses que le monde ait connues depuis un demi-siècle, une seule chose doit compter aujourd'hui : où voulons-nous aller, nous les Français ? Jamais sans doute, depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale, les choix que nous avons à faire n’ont été aussi lourds de conséquences.
 

Je sais que beaucoup de nos compatriotes qui souffrent ont envie de crier leur souffrance, de crier leur colère, en votant pour les extrêmes. Je comprends la douleur de ceux que la crise a fait souffrir. Mais les solutions extrêmes n’atténueraient pas leur douleur. Les solutions extrêmes ne protégeraient pas les Français. Elles ne leur apporteraient aucune aide. Elles les feraient souffrir davantage, car les solutions extrêmes sont des mensonges ! Et les mensonges font toujours davantage de mal que la vérité !
 

Voilà la vérité de la place de la Concorde !
 

Je comprends l’envie… Je comprends l’envie de dire non à tout, pour ceux qui ont le sentiment si désespérant d’être dépossédés, d’avoir perdu le contrôle de leur vie, la maîtrise de leur destin.
 

Je comprends le sentiment d’injustice de celui qui n’arrive pas à vivre de son travail, quand d’autres y parviennent sans travailler.
 

Je comprends ce qu’il y a d’insupportable, pour celui à qui on demande des sacrifices, et qui voit ceux qui sont responsables de cette crise continuer à prospérer.
Je comprends le désarroi d’une jeunesse qui regarde avec anxiété le chômage lui barrer la route, la planète s’épuiser, et la montagne des dettes qu’elle devra payer, un jour, si nous ne prenons pas les bonnes décisions.
 

Mais dans la situation où se trouve la France, où se trouve l’Europe, où se trouve le monde, nul, vous m’entendez bien, nul ne peut espérer dissocier son destin personnel de celui de tous. Nul ne peut espérer s’en sortir seul.
 

Alors je suis allé à la rencontre des Français. Que demandent-ils ? Ils demandent la justice, ils demandent la liberté, ils demandent l’espoir. La justice, qui est dans l’équilibre des droits et des devoirs. La liberté qui permet à chacun d’écrire sa propre histoire. Et l’espoir, qui fait reculer la peur de l’avenir.
 

Mais comment répondre à cette triple aspiration, si délibérément on tourne le dos à la réalité du monde ? Comment répondre si délibérément on fait semblant d’être seuls au monde ? Comment affronter des crises dont on se refuserait à reconnaître l’existence ? Et comment relever des défis que l’on ne voudrait pas regarder en face ?


C’est en affrontant les difficultés que l’on peut les surmonter, pas en les niant. Notre époque réclame autre chose que l’outrance des uns ou le déni des autres. Voilà pourquoi je veux faire campagne sur la vérité. Car seule la vérité permettra à la France de s’en sortir.


Alors face à la montée des périls… et vous vous souviendrez de ce que vous avez vécu sur cette place ; face à la montée des périls qui nous menacent, il faut de la solidité, et il faut de la gravité. La situation de l’Europe et l’état du monde ne nous laissent aucun droit à l’erreur. La France n’a pas le droit à l’erreur.
Mes chers compatriotes, c’est une course contre la montre qui est engagée, avec au bout le risque de la crise économique, de la désintégration sociale, et par-dessus tout, le risque du déclin de l’humanisme.


Les crises qui se sont succédé depuis quatre ans sont des avertissements que le monde doit entendre. Je veux le dire avec gravité : ce qui est en jeu, c’est ni plus ni moins que la survie d’une forme de civilisation, la nôtre, dans un monde où la passion exclusive pour les gains du court terme et les crispations identitaires s’affrontent de plus en plus violemment, préparant, si l’on ne prend pas les bonnes décisions, les grandes tragédies du futur.
 

Comme à l’orée de la Renaissance, des Lumières, ou de la révolution industrielle, nous n’avons pas le droit, nous les Français, de manquer notre entrée dans l’ère nouvelle que préparent les bouleversements d’aujourd'hui.
 

Si nous ne voulons pas prendre le risque de perdre notre agriculture, nos usines, nos emplois, notre art de vivre, notre façon d’aimer et de penser, notre culture, notre littérature, notre langue, tout ce à quoi nous tenons, tout ce dans quoi nous avons mis tout le génie de la France depuis des siècles, alors nous n’avons pas le droit de biaiser, et nous devons tirer les conséquences de ces crises terribles que le monde vient de connaître.
 

Nous les Français, nous avons réussi un miracle : 66 millions d’individus farouchement individualistes sont arrivés à former une seule et même personne, dont le génie singulier n’a cessé, depuis des siècles, d’éclairer l’humanité.
 

C’est ce même pays, ce même génie français, qui doit s’interroger aujourd'hui : où voulons-nous aller ? Et la direction dépendra du choix historique que vous devez prendre dans trois semaines !
 

Moi je crois …Du plus profond de mon âme, j’ai toujours pensé que la France ce n’était pas seulement le nom d’un pays ; j’ai toujours pensé que la France c’était le nom d’une civilisation. Quand on entend la France, on entend MOLIERE, on entend VOLTAIRE, on entend CHATEAUBRIAND.
 

La France n’est pas un pays comme les autres ! Le choix que vous allez faire est un choix qui portera dans le monde entier !

Oui, quand j’entends le mot « France », j’entends la prière de PEGUY à Notre-Dame-de-Chartres : « Deux mille ans de labeur ont fait de cette terre, la France, un réservoir sans fin pour les âges nouveaux » ! Voilà l’ère nouvelle et la responsabilité de la France ! PEGUY avait raison !
 

Quand on parle de la France, on entend : Liberté, égalité et fraternité. Quand on parle de la France, on entend le cri de Valmy. On entend la grande Révolution disant au monde : Le bonheur est une idée neuve, parce que le bonheur est une idée française.
 

On entend la voix de NAPOLEON, dictant le bulletin de victoire au soleil d’Austerlitz ! On entend le nom du Général De GAULLE, le 18 juin ! On entend la voix d’Aimé CESAIRE ! La voix d’Aimé CESAIRE, ce grand poète, jetant RACINE, ZOLA et Victor HUGO à la figure des censeurs de Vichy !
Nous sommes les héritiers de cette France-là !
 

Et elle nous oblige, cette France : nous n’avons pas le droit, ici, place de la Concorde, de laisser dilapider l’héritage de la France éternelle ! Nous les Français, nous ne voulons pas de la facilité, du renoncement, de la mollesse, parce que ce ne sont pas des défauts qui sont dans les gènes de la France !
 

Alors on pourrait se dire, après tout : la France en a tant vu, la France a survécu à tant d’épreuves, qu’au fond elle ne risque rien. Mais si la France a survécu, c’est parce qu’à chaque fois qu’elle s’est trouvée confrontée à de grandes échéances, elle a su, dans un ultime effort venu des profondeurs du pays, rassembler toutes ses forces pour changer le cours du destin.
 

Ce soir, j’ai besoin que vous rassembliez toutes vos forces pour la France ! Oui, la France forte, pour moi, c’est la France de Valmy, c’est la France de la Résistance, c’est la France de Jean MONNET !

Mes chers amis, les voies de l’avenir, les voies de l’avenir, nous les connaissons : la société de la connaissance, l’économie du savoir, la révolution numérique, la réponse aux défis de l’écologie, l’adaptation de notre appareil productif et de notre organisation sociale à l’épuisement des énergies fossiles, à la lente et inexorable disparition du pétrole, et à la non moins inexorable augmentation de son prix.
 

C’est un immense effort de formation, de recherche, d’innovation, d’investissements, qui attend la France. C’est toute la croissance de demain, c’est toute la qualité de vie de demain, qui vont dépendre de cet effort que nous allons engager.

Nous avons la jeunesse, nous avons l’intelligence, nous avons les savants, nous avons les entrepreneurs, pour inventer ce nouveau modèle de croissance, ce nouveau modèle français du 21e siècle.
 

Ce nouveau modèle français, il répondra aux besoins de justice, parce qu’il ne sera pas soumis à la dictature de la finance, à sa tyrannie de la rentabilité à court terme, parce que tout le monde sera formé, parce que tout le monde pourra accéder à la promotion sociale, par l’instruction et par la formation.
Dans ce nouveau modèle français, l’école s’obligera à être attentive à la fragilité des enfants. Et nous n’accepterons plus aucun élève au collège qui ne sache lire, écrire et compter !


Dans ce nouveau modèle français, chaque jeune qui choisira l’alternance trouvera une place dans les entreprises. Les chômeurs auront un droit à la formation, mais ils auront aussi un devoir : celui d’accepter l’emploi qu’on leur proposera.
 

Dans ce nouveau modèle français, chacun pourra reprendre la maîtrise de son destin, se sentir libre de choisir son rythme de vie, se sentir pleinement responsable de soi-même.

Dans ce nouveau modèle français, tout le monde aura le droit à une deuxième chance. Et toute famille de bonne foi, confrontée à un accident de la vie, dont la conséquence est le surendettement, pourra, comme une entreprise, bénéficier de la faillite civile, tel que cela existe en Alsace, afin de redémarrer dans la vie. Parce qu’aucun échec, aucun échec, dans ce nouveau modèle français, ne doit être définitif.
 

Dans ce nouveau modèle français, je veux qu’on récompense l’effort, le mérite, le travail. Moi je ne veux pas d’une France qui dénonce le talent, qui n’aime pas la réussite, et qui a peur du succès. La jalousie, l’envie, l’amertume, ne sont pas et ne seront jamais des valeurs françaises !

Je ne veux pas, je n’accepterai jamais une France nivelée, égalitariste, qui tournerait le dos aux talents, parce qu’elle aurait peur ! La France qui n’aime pas le talent, c’est une France faible !
 

Alors mes chers amis, je vous propose de réunir les conditions pour que la France organise les 30 Glorieuses du 21e siècle, comme elle a connu les 30 Glorieuses du 20e. Je vous propose de relever un défi : celui qui consiste à renouveler l’exploit, car ce fut un exploit qu’ont accompli les hommes de l’après-guerre, qui avaient si bien tiré les leçons des grandes fautes du passé et des tragédies qu’elles avaient engendrées.
 

Ce que je vous propose, c’est de mobiliser toutes les forces intellectuelles, morales, sociales de la nation. C’est de rendre la parole au peuple, quand les corporatismes et les conservatismes se liguent pour empêcher le pays d’avancer ! Nous ne les laisserons pas nous condamner à l’immobilisme !
 

Je vous propose de déconstruire l’Etat bureaucratique, pour reconstruire un Etat entrepreneur, qui soit une force d’entraînement. Je vous propose de remplacer le capitalisme financier par un capitalisme d’entrepreneurs. Nous ne voulons plus qu’une infime minorité dévoie les idées qui sont les nôtres, par des comportements inacceptables ! Voilà notre vérité !
 

Je vous propose un Etat qui réduit ses dépenses, qui refuse la drogue de la dépense publique, qui remet de l’ordre dans ses finances, pour préparer l’avenir et pour investir.
 

La condition, c’est l’unité nationale. Moi je veux parler au peuple de France ; pas à la gauche, pas à la droite. Je veux parler aux citoyens libres de mon pays, en leur disant de laisser les chaînes de l’habitude de côté, et de ne se poser qu’une seule question : quel avenir voulez-vous pour votre pays ? Voilà la seule question qui tienne !
 

A l’heure où il nous faut affronter les conséquences de la crise, je vous le dis…
 

Je vous le dis, avec l’expérience de ces cinq dernières années, ce serait une folie d’affaiblir notre modèle républicain. Nous n’accepterons jamais le communautarisme, et tout ce qui va avec.
 

Nous avons besoin de cohésion, et je n’accepterai jamais qu’on veuille détruire les institutions qui fondent la République : je parle de l’école, et je parle de la famille ! Voilà ce que nous n’accepterons jamais !
 

L’école, parce que l’école elle appartient aux familles de France, pas aux organisations syndicales, qui n’ont que le mot « statut » à la bouche !
 

La famille, parce qu’ici en France on sait bien que la vie peut être cruelle ; et quand la vie est cruelle, et que chacun doit mettre un genou à terre, il a sa famille derrière lui. La famille, en France, c’est sacré ! Nous ne la laisserons pas la détruire !
 

Au fond, il ne s’agit pas de rassembler les Français pour qu’ils se ferment au monde. Au contraire. Nous devons être assez forts pour ne pas avoir peur de l’ouverture au monde. Jamais je ne plaiderai le repliement. Mais nous avons commis une erreur pendant 30 ans, en passant la Nation par pertes et profits, alors que dans la mondialisation, partout, regardez autour de nous : ce sont les Nations qui tiennent le premier rang, parce qu’elles sont portées par un élan collectif, qui leur donne une force irrésistible dans la compétition mondiale.


Dans la compétition mondiale, les pays qui réussiront sont les pays qui attacheront du prix à l’idée de Nation ! La Nation française, c’est l’avenir de la France !
Nous avons eu le tort de négliger les frontières, tort d’élargir et d’ouvrir nos marchés sans contrepartie, tort de laisser la bureaucratie prendre le pas sur la volonté politique, tort de bâtir une Europe de la consommation, sans se soucier de l’Europe de la production ; car le jour où le consommateur est au chômage, je me demande bien qu’est-ce qu’il peut consommer.
 

Si les frontières extérieures de l’Europe ne sont pas protégées contre les concurrences déloyales, contre les dumpings, contre une immigration incontrôlée, alors il n’y aura pas de modèle français, il n’y aura plus de civilisation européenne. Si nous avons fait l’Europe, c’est pour être protégés, par pour laisser détruire notre identité et notre civilisation.
 

J’ai dit ma détermination à faire changer l’Europe sur la question des frontières ; mes chers amis, j’irai jusqu’au bout. J’irai jusqu’à suspendre, s’il le faut, les accords de Schengen, et à rétablir des contrôles ciblés.
 

J’irai jusqu’à appliquer s’il le faut à nos marchés publics les règles que s’appliquent les Américains, en n’accordant leurs attributions qu’aux seules entreprises qui produiront sur le continent européen. Si on ne veut pas produire et créer de l’emploi sur le continent européen, on n’a pas besoin d’être candidat aux marchés publics du continent européen. Voilà notre vérité !


Je revendique, je revendique pour la France le droit de choisir qui elle accepte sur son territoire. Je revendique pour la France le droit de se protéger contre la concurrence de ceux qui ne respectent aucune règle. Je revendique pour la France le droit de mettre en œuvre des politiques industrielles, et de réserver une partie des marchés publics aux PME.
 

Je revendique pour la France le droit de défendre ses valeurs, sa culture, sa langue, son modèle républicain, et son identité, qui n’est pas un gros mot ! Parce que défendre son identité, défendre sa civilisation, ce n’est pas honteux, c’est légitime !
 

Quand on oublie d’où l’on vient et qui l’on est, comment peut-on savoir où l’on va ? La défense de ses droits, c’est ce que la France attend de l’Europe. C’est ce que la France demande à l’Europe. Mais la France le dit à ses partenaires : elle ne renoncera jamais à les défendre elle-même, si l’Europe ne les défend pas.
Je veux aller plus loin encore. Après ce que nous avons fait pour sauver l’euro, je veux poser non seulement le problème des frontières, mais aussi celui du rôle de la Banque Centrale dans le soutien à la croissance. C’est une question très importante, que nous ne pourrons pas éluder. Si l’Europe ne veut pas perdre pied dans l’économie mondiale, elle doit absolument renouer avec la croissance.
 

Mais la croissance, cela ne se décrète pas. Il ne suffit pas d’écrire le mot « croissance » dans un traité pour l’obtenir. Si l’on ne fait rien pour la compétitivité, si on alourdit le coût du travail, si l’on décourage l’esprit d’entreprise, si l’on n’investit pas, ce n’est pas la croissance que l’on obtient ; c’est la stagnation.
Si l’on ne change pas l’Europe, si l’on ne fait pas l’Europe de la production, l’Europe de l’investissement, nous n’aurons pas la croissance. Si la Banque Centrale ne soutient pas la croissance, nous n’aurons pas assez de croissance.
 

La crise, et l’Européen convaincu que je suis veut le dire, nous a montré les limites des règles qui ont été fixées dans le Traité de Maastricht. Je sais les difficultés d’aborder ce sujet. Je connais les obstacles. Mais je dis : nous avons le devoir de réfléchir à cette question. Parce que cette question est un problème majeur pour l’avenir de l’Europe. C’est un problème stratégique pour l’Europe.
 

L’Europe doit apurer ses dettes, elle n’a pas le choix ; mais entre la déflation et la croissance, l’Europe n’a pas davantage le choix. Parce que si l’Europe choisit la déflation, alors l’Europe disparaîtra. Souvenons-nous des années 30.


Si les Français me font confiance, j’ouvrirai ce débat, et je mettrai la même énergie, vous m’entendez, la même détermination, à faire avancer l’Europe de la croissance, l’Europe qui investit dans son avenir, que celle que j’ai mise à combattre la crise financière et à sauver l’euro !
 

Je le dis à mes amis : quel que soit votre engagement, il n’y a pas de sujet tabou ! Il n’y a pas de débat interdit !
On nous avait dit que la Banque Centrale ne pourrait pas intervenir pour sauver l’euro – souviens-t’en, François, souviens-t’en, Alain. Et la Banque Centrale s’est donné la liberté nécessaire pour sauver l’euro, en fournissant les liquidités aux banques. Ce qui était un tabou, devant la crise, est tombé, comme une frontière de papier.
 

On nous avait dit que le gouvernement économique c’était impossible, et nous avons obtenu le gouvernement économique. On nous avait dit que la question des frontières était taboue, et nous avons posé la question des frontières. On nous avait dit que le débat sur la réciprocité était interdit, et nous avons ouvert le débat sur la réciprocité.
 

Alors sur le rôle de la Banque Centrale Européenne dans le soutien à la croissance, nous allons, nous les Français, ouvrir le débat, et nous allons faire avancer l’Europe !
 

Quand le Général De GAULLE, au milieu des années 60, a posé la question de la politique agricole commune et qu’il n’a pas été entendu, il n’a pas hésité à faire la politique de la chaise vide. On l’a accusé de détruire l’Europe, alors qu’à ce moment-là, par cette politique-là, il a construit l’Europe pour les décennies qui allaient suivre !
 

Mes chers compatriotes, c’est à votre cœur et à votre raison que je veux m’adresser enfin. A votre cœur, parce que ce qui nous réunit ici, c’est l’amour de la France. A votre raison, parce qu’il faut que le choix soit clair, et que ses conséquences soient comprises.
 

Deux voies sont finalement possibles. L’une imposera les solutions du passé. Au mieux, elle ne résoudra rien, puisqu’elle restera prisonnière de tous les conservatismes ; elle continuera à laisser les frontières s’effacer, et la Nation s’affaiblir. Au pire, elle découragera la réussite, elle ruinera les classes moyennes, sans pour autant enrichir les plus pauvres ; elle détruira la confiance des investisseurs, elle nous mettra à la merci de la spéculation, et pour s’en sortir, elle imposera au final l’austérité la plus dure, qui plongera le pays dans la dépression.
 

L’autre voie, c’est celle qui sera tournée vers l’avenir. Je vous propose de tirer les leçons des crises, et d’inventer les solutions du 21e siècle. Je vous propose de construire un nouveau modèle de croissance, une nouvelle ambition sociale, une nouvelle économie. Entre le nationalisme et le laisser-faire, je vous propose pour la Nation la voie raisonnable de l’unité et de l’ouverture au monde.
 

La vocation de la France n’est pas de s’effacer ou de se taire. La vocation de la France, c’est d’agir, pour ceux qui ne peuvent pas agir. La vocation de la France, c’est de parler, pour ceux qui ne peuvent pas parler.
 

C’est d’être au côté des peuples qui veulent être libres, et notamment d’être au côté des Chrétiens d’Orient quand ils sont persécutés !
 

La vocation de la France, c’est d’organiser autour de la Méditerranée une communauté de destin. La France est intervenue pour protéger le peuple libyen du massacre. La France prendra des initiatives au Moyen-Orient, pour que la paix et la justice triomphent enfin.
 

La France portera la régulation de la mondialisation, la moralisation de la finance, la taxation des transactions financières, pour dégager les ressources dont les pays pauvres ont besoin pour sortir de la misère.
 

La vocation de la France, au fond, c’est d’être le porte-parole de tous ceux qui, dans le monde, exigent que l’homme ne soit pas sacrifié au commerce, que le droit du travail, de la santé, de l’environnement, soit mis à égalité avec le droit du commerce.
 

Par-delà les siècles, la grande voix de Victor HUGO nous dicte le programme de l’avenir. Ecoutez le grand écrivain : « Une liberté sans usurpation et sans violence, une égalité qui admettra la croissance naturelle de chacun, une fraternité d’hommes libres, l’application du principe qui veut que tout homme commence par le travail et finisse par la propriété, le respect de l’héritage, qui n’est autre chose que la main du père tendue aux enfants à travers le mur du tombeau, l’ordre comme loi des citoyens, la paix comme loi des Nations ».


Voilà ce que ce grand Français, Victor HUGO, disait. Il n’y a rien à changer, il n’y a rien à retirer. C’est cette France-là dont nous voulons être les héritiers !
 

Alors mes chers compatriotes, entendez mon appel. La France de Victor HUGO et du Général De GAULLE, la France qui regarde vers l’avenir, la France qui choisit le progrès, la France qui veut se mettre au service de toute l’humanité : cette France, c’est votre France !
 

Mes chers compatriotes, prenez votre destin en main ! Dressez-vous ! Prenez la parole ! Dites ce que vous avez sur le cœur ! Dites ce que vous voulez pour votre pays ! Dites-le haut ! Dites-le fort ! Dites-le maintenant !


N’ayez pas peur ! Peuple de France, n’ayez pas peur, ils ne gagneront pas ! Si vous décidez que vous voulez gagner !


Oui, mes chers amis, depuis 30 ans que je me suis engagé au service de la France, j’ai fait une longue route, celle-là même qui m’a mené jusqu’à vous. Jusqu’à la dernière minute de cette campagne, j’irai à votre rencontre, chaque minute, chaque seconde, pour convaincre, pour parler de la France, pour soulever le peuple de France !
 

Peuple de France, entends mon appel !
 

Françaises, Français, aidez-moi ! Aidez-moi ! Aidez la France !


Françaises, Français, c’est maintenant ! C’est ici, place de la Concorde !


Vive la République, et vive la France !

 

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