10 jours de présidence Hollande
10 jours de présidence Hollande:
1- Une passation des pouvoirs « inélégante » suivie de la formation difficile[1] d’un gouvernement sectaire refermé sur le PS, en contradiction avec les déclarations de Hollande qui parlait de sa volonté de « rassemblement ». Autre contradiction, alors que le socialiste Hollande promettait de ne s’entourer d’aucune personne condamnée, 3 ministres (dont le premier) ont fait l’objet de condamnations. Ce premier gouvernement Hollande détient le record du nombre de ministres condamnés au M2.
2- La bourse (CAC 40) souffre de langueur, l'Euro suscite de fortes inquiétudes et le "climat des affaires" est en baisse. Les taux d’intérêt français restent bas, mais l'écart avec les taux allemands s'accroît.
3- On constate déjà, sur le plan international, un amollissement des positions de campagne de Hollande, voire l’abandon de promesses. C’est le cas pour le retrait de TOUS les soldats d'Afghanistan fin décembre 2012. Promesse qui ne sera pas tenue, loin s'en faut: plus de 1.000 soldats resteraient en Afghanistan au-delà de cette date ! C’est le cas aussi pour l’acceptation du bouclier anti missiles de l’OTAN, auquel le candidat socialiste était très opposé...
4- Sur le plan européen, Hollande a renoncé à la « renégociation » du Pacte Budgétaire Européen, qu’il annonçait, matamore, comme une de ses exigences principales.
5- Le dernier sommet Européen a été jugé décevant par les observateurs et les marchés. Rien n’a été décidé, rien n’a avancé. Seul Hollande, soutenu par le PS français (et donc aussi par la presse nationale), s’est félicité d’avoir « osé » évoquer son programme. et parler de « croissance », ce que tout le monde, d’ailleurs, souhaite favoriser…mais avec des solutions bien différentes de celles (assez floues), présentées par le socialiste français. Le couple franco-allemand, qui est le moteur de l’Europe, est mis à mal par la maladresse et la position idéologique de Hollande (plus concerné par la campagne des législatives que par l’intérêt collectif à long terme), ce qui risque d’encourager l’immobilisme, à un moment où la crise exige une action forte et coordonnée des européens.
6- On a eu droit, de la part du ministre de l’éducation à une annonce, faite sans la moindre concertation, sur le retour de la semaine de 5 jours à l’école. C’est loin de faire l’unanimité !
7- Même désinvolture de la part de la ministre Taubira, qui a décidé la suppression du recours aux tribunaux correctionnels pour les mineurs récidivistes. Manifestement, comme on s’y attendait, l’angélisme et le laxisme sont de retour.
8- Le gouvernement Ayrault a annoncé son intention de modifier la loi sur les retraites, par décret, sans débat ni vote au Parlement. Curieuse manière de respecter la démocratie. Les syndicats d’ailleurs sont quelque peu inquiets (sauf la CFDT de Chérèque, toujours aussi béate vis-à-vis des socialistes), pour cette réforme des retraites et pour la revalorisation annoncée du SMIC, ayant le sentiment que Hollande ne respectera, au mieux, que partiellement ses promesses.
9- Les socialistes reprochaient à Nicolas Sarkozy d’être trop présent à la télévision. Depuis le 6 mai, j’ai l’impression qu’on y voit, sur toutes les chaînes, matin, midi, soir et nuit, le président socialiste…Et assez souvent la nouvelle « première dame", qui « en fait » beaucoup ! Il semble, reconnaissons-le, que les Français en sont, pour l’instant assez satisfaits, même si, concrètement, RIEN n’a avancé.
10- Le Parti socialiste ne doit pas avoir tous les pouvoirs (Présidence, gouvernement, Assemblée Nationale, Sénat, Régions, assemblées départementales, grandes villes), ce serait, comme tout pouvoir absolu, nocif et dangereux. Le vote pour les candidats de l'Union UMP/Centre, aux législatives, doit permettre un certain équilibre des pouvoirs, conforme à la démocratie. Ce vote sera d'autant plus justifié et juste que l'Union UMP/Centre saura certainement avoir à l'Assemblée une attitude responsable: soutien aux projets qu'elle approuve, opposition aux autres. L'opposition systématique, ou le refus des propositions des autres ne sera pas l'attitude de l'Union UMP/Centre. Certains font mine de s’inquiéter des risques de blocage d’une possible cohabitation entre un Président socialiste et une majorité UMP/Centristes. Rappelons-leur que nous avons, à trois reprises déjà, connu ce régime de cohabitation (2 fois sous Mitterrand, une fois sous Chirac), qu’il n’y a eu ni drame, ni blocage, ni difficulté particulière, que le programme de la coalition ayant remporté les législatives s’est tout naturellement appliqué, et que ces périodes ont même été des périodes plutôt fastes.
Marc d’Héré
[1] Martine Aubry a refusé d’entrer dans ce gouvernement, disant à propos du Premier ministre J.M. Ayrault « Je n’allais pas travailler sous les ordres de ce naze » ! Delanoë, pour sa part, furieux et vexé de ne pas en faire partie a quitté Paris au lendemain de la formation du gouvernement…Depuis, en Tunisie ( ?), il boude…