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Cercle des Libertés Egales
3 juin 2012

Le socialisme c'est le luxe des pays tranquilles et prospères...

 

François Fillon dans le Val de Marne, le 29 mai...

Mes chers amis,

 

Je voudrais vous dire combien il est bon de vous retrouver. De vous retrouver pour engager un nouveau départ après l’échec que nous avons connu à l’élection présidentielle. Je le fais avec vous, comme un militant parmi les militants, et je voudrais avant toute chose vous remercier de votre fidélité. Beaucoup d’entre vous ici se sont mobilisés pendant toute la campagne des élections présidentielles, n’ont pas compté leur temps, leur énergie...  

...Alors, malgré cet engagement des uns et des autres, nous n’avons pas réussi à emporter l’élection présidentielle. Malgré votre engagement, malgré l’engagement sans précédent de Nicolas SARKOZY, il s’en est fallu de très peu, moins d’un million de voix.

Ce qui a une signification, c’est que la France n’est pas traversée par une vague rose irrésistible, et d’ailleurs on le sent bien à travers cette campagne législative.

Les élections qui vont venir sont donc des élections ouvertes, elles ne sont pas jouées d’avance, elles ne sont pas déterminées par le résultat de l’élection présidentielle.

Nicolas SARKOZY est tombé d’abord sous le feu de la crise, la crise qui a emporté la quasi totalité des gouvernements européens qui étaient confrontés à une élection générale.  Mais j’ai envie de dire que pour lui ça a été encore plus dur que pour les autres, parce qu’à cette crise s’est ajouté le tir de tous ses adversaires, qui n’ont pas eu le moindre moment de répit pour caricaturer son action.

La bataille a été perdue, mais je veux dire ici devant vous que je ne regrette rien. Je ne regrette rien de mon amitié pour le Président de la République, je ne regrette rien de ces années passées auprès de lui. J’assume mes convictions, j’assume le bilan qui est le nôtre. Je veux vous dire que nous n’avons pas à rougir de ce que nous avons fait, loin de là !

Pour tous ces Français qui nous ont fait confiance, nous avons collectivement une première responsabilité qui est de ré-insuffler la fierté et l’honneur de se reconnaître dans la droite républicaine et dans le centre.  Personne ne doit se sentir humilié car la défaite d’un jour n’étouffe pas la flamme qui est en nous.

Les gaullistes, les centristes, les radicaux, les libéraux, nous sommes les héritiers d’une grande tradition politique, d’une grande tradition politique qui tire ses racines dans l’histoire de notre pays qui n’a pas à s’excuser d’être toujours là, d’être toujours fière, d’être toujours vivante.

Notre seconde responsabilité c’est de nous adresser à tous les Français qui ont cru trouver soit dans l’abstention soit dans le vote protestataire une sorte d’échappatoire.

Je les invite à construire avec nous une alternative solide à la gauche parce que toute voix qui se tournera aux élections législatives soit vers l’abstention soit vers un parti extrémiste sera l’alliée du parti socialiste.

C’est comme ça, c’est mathématique, nous avons besoin de mobiliser l’immense majorité de l’électorat de la droite et du centre, et c’est bien ces voix là, ces voix qui se sont dispersées, qui ont causé l’échec de Nicolas SARKOZY aux élections présidentielles.

Quant aux électeurs du MODEM, qui ont cru qu’en ralliant François Hollande ils pourraient tempérer les ardeurs de la gauche, ils en sont pour leur frais puisque la gauche leur dit en permanence qu’elle ne veut pas d’eux, qu’elle ne veut pas gouverner avec le centre. Elle l’a dit, elle l’a redit, j’espère que le message est compris.

 

Enfin, notre troisième responsabilité est de nous comporter avec dignité.

Nous ne sommes pas animés par un esprit de revanche parce qu’en démocratie le choix des électeurs doit toujours être respecté.   Nous ne sommes pas injurieux, comme le furent les socialistes en 2007, qui, dès la première minute du quinquennat, accusaient déjà le Président SARKOZY des pires maux.

Mais nous mettons toutes nos forces dans l’élection législative parce que nous ne sommes pas là non plus pour faire de la figuration. Nous sommes là pour défendre nos convictions et pour les faire gagner.

Je laisse à d’autres le soin de s’extasier, comme c’est la mode depuis quelques jours, sur les faits et gestes d’un gouvernement qui croit que le temps des lumières commence avec lui.

Libre à tous ces candides de croire ces ministres qui annoncent, non sans morgue, que les «partenaires sociaux seront désormais longuement écoutés », comme s’ils ne l’avaient pas été auparavant ; que la «justice sera désormais indépendante» comme si elle avait vécue à la botte du pouvoir, on s’en est rendu compte; que les «enseignants ne seront plus méprisés», comme si on n’avait eu de cesse que de les humilier…

Passons sur ces pêchés d’orgueil, qui sont souvent l’apanage de ceux qui prennent leurs fonctions, et passons aussi sur tous ces superlatifs qui ont accompagné les premiers pas du Président de la République et du gouvernement.

Je vous le dis, le président «normal» ne le sera pas longtemps, parce que la fonction ne l’est pas ! Et il nous importe assez peu de savoir, en tout cas moi il m’importe assez peu de savoir si François Hollande prend l’avion, la voiture ou le bus. Et quant à ses rencontres avec Angela MERKEL ou Barack Obama, dont chacun s’est esbaudi, il est étonnant que chacun se soient étonnés que ces chefs d’Etat se comportent avec une élémentaire courtoisie.

Non nous ne sommes pas là pour faire de la figuration, mais nous ne sommes pas là non plus pour commenter les gazettes. Nous sommes là pour peser sur l’avenir de la politique française !

Avant l’élection présidentielle, nous disions que le programme socialiste était irréaliste sur le plan financier et qu’il était régressif sur le plan économique, et bien nous n’avons pas changé d’avis !

L’élection de François HOLLANDE ne fait pas disparaître les réalités. Et les réalités, elles sont dures !

Il y a d’abord la réalité européenne. Vous voyez bien chaque jour en lisant les informations que cette réalité est sévère, nous avons un risque grandissant de désagrégation de la zone euro face aux errements de la Grèce et face aux difficultés du Portugal, de l’Espagne et de l’Italie.

Et la désagrégation de la zone euro ça veut dire l’explosion de la monnaie Européenne, et ça veut dire le déclin des pays européens qui n’auront plus ces instruments, cette puissance pour se défendre dans une compétition mondiale, compétition commerciale et économique qui est de plus en plus difficile.

La réalité française ensuite, avec son double défi que avions commencé à traiter avec la majorité parlementaire : le défi des déficits et le défi de la compétitivité.

Et bien face à ces réalités, je maintiens ce que je disais avant l’élection présidentielle, le programme socialiste nous conduit tout droit dans le mur, et pas dans cinq ans, mais dans les mois qui viennent.

Sur l’Europe, derrière les sourires obligatoires, derrière la diplomatie, je veux vous dire que je suis gravement inquiet pour à l’avenir du couple franco-allemand, dont le Président HOLLANDE surestime beaucoup la solidité.

Ces quatre dernières années avec Nicolas SARKOZY nous avons toujours veillé à trouver des compromis équilibrés entre la France et l’Allemagne, pour sauver l’euro lorsque la monnaie européenne était attaquée par les spéculateurs, pour sauver l’Europe de la dislocation.

Ces compromis ont été construits sur une double volonté : une volonté française d’avancer vers une Europe politique, c’est à dire vers une Europe qui soit gouvernée par les représentants du peuple et non par les technocrates, et la volonté allemande, cette fois-ci, de discipliner les finances des Etats européens.

C’est ces deux volontés qui ont permis d’avancer, notamment à chaque étape de la crise financière. Et bien cet équilibre est en passe d’être brisé.

D’abord en renonçant à faire adopter ce que l’on appelle la règle d’or budgétaire.

Pour résumer la situation de la France et des vieux pays européens on peut dire les choses de cette façon simple : depuis une vingtaine d’années nous sommes attaqués, concurrencés, défiés par d’immenses pays qui ont une volonté de réussir énorme. C’est la Chine, c’est l’Inde, c’est le contient asiatique, c’est maintenant l’Amérique Latine.

Ce sont des pays peuplés de milliards d’habitants, qui travaillent sans compter leur temps, qui n’ont qu’une aspiration, c’est d’essayer de faire en sorte que leur enfants vivent mieux qu’eux mêmes.

Ce sont des pays qui font exactement le parcours que nos parents, que nos grands-parents, que nos arrière-grands-parents ont fait pour que la France soit l’une des premières puissances économiques, et pour que l’Europe soit la première puissance économique du monde pendant longtemps.

Ça ne s’est pas fait à coup de discours, ça ne s’est pas fait à coup d’idéologies.

Ça s’est fait à coup de travail. Ça s’est fait à coup d’imaginations. Ça s’est fait à coup de sacrifices.

Face à ces pays qui ne cessent de nous concurrencer, nous perdons des parts de marchés. Ça veut dire que nous vendons moins dans le monde, parce qu’ils vendent à notre place, donc on est moins riches.

Seulement le problème c’est que depuis 20 ans on n’a jamais tiré les conséquences de cette situation, et en particulier on a continué à vivre avec le même train de vie, avec les mêmes dépenses qu’avant.

On est exactement dans la situation d’un ménage - c’est certainement arrivé ici à certains d’entre vous - dont le revenu aurait baissé mais qui n’aurait rien changé à son train de vie, qui aurait tout fait financer par son banquier. A un moment le banquier vient vous demander des comptes.

Nous sommes exactement dans cette situation. Il ne faut pas écouter les experts sur les télévisions, les radios, les journaux, qui vous expliquent que tout ça est très compliqué, que l’économie mondiale est quelque chose de très compliqué que seuls les experts peuvent comprendre.

Non l’économie mondiale c’est exactement la même que la vôtre, c’est celle de votre ménage. L’économie mondiale c’est des gens qui nous ont prêté de l’argent, et qui se demandent si on va leur rembourser. Ca s’appelle la confiance. Et si aujourd’hui on prend de mauvaises décisions, et bien la confiance sera rompue et ça sera de plus en plus difficile de financer notre développement.

 

La règle d’or budgétaire c’était une décision prise par les 27 pays européens, qui consistait à inscrire dans les constitutions de chaque pays une règle comme quoi les parlements ont l’obligation de rechercher l’équilibre des finances, c’est-à-dire d’avoir autant de dépenses que de recettes.

Nous nous sommes engagés collectivement, la voix de la France est engagée dans cette adoption de la règle d’or budgétaire.

François HOLLANDE dit «non, je ne le ferai pas». Et en ne le faisant pas, il révèle à nos partenaires allemands que le retour à l’équilibre de nos finances publiques n’est plus une priorité française. C’est tout ce qu’il envoie comme message.

 

Deuxièmement il exige que l’on mutualise la dette européenne, c’est à dire qu’on crée ce qu’il appelle des eurobonds, c’est à dire au fond des bons du trésor, mais européens.  Alors, la mutualisation de la dette européenne, ce serait une idée formidable si tous les pays étaient pareils, mais c’est difficile de mutualiser la dette avec des pays sérieux et des pays qui ne sont pas sérieux.

C’est exactement comme si votre voisin qui dépensait sans compter, qui était très endetté, venait vous voir vous qui avez des économies en vous disant «on va mutualiser notre dette». Je ne suis pas sûr que vous seriez d’accord.

Et bien c’est exactement ce que demande aujourd’hui François HOLLANDE à nos amis allemands. En faisant cela il met la charrue avant les boeufs.

On peut imaginer à long terme de mutualiser les dettes européennes, mais pour cela il faudrait qu’il y ait un contrôle budgétaire strict par l’ensemble des Etats européens, et il faudrait qu’il y ait une direction politique de l’Europe qui soit capable de prendre des décisions.

Dans ces conditions, pourquoi voulez-vous que des pays comme l’Allemagne, qui ont fait depuis dix ans beaucoup d’efforts, des efforts pour se désendetter, des efforts pour maîtriser leurs coûts salariaux, acceptent de couvrir les emprunts de ceux qui ont vécu plus tranquillement à crédit et qui veulent continuer à vivre à crédit ?

En engageant un bras de fer maladroit sur la croissance, le Président de la République prend le risque de provoquer une nouvelle crise financière et d’affaiblir le couple franco-allemand.  Il ne sert à rien de sauter sur sa chaise, comme disait le Général de GAULLE, comme un cabri, en disant, «la croissance, la croissance, la croissance !». Ca ne la fera pas venir.

En réalité, depuis trois ans, tous les sommets européens recherchent les voies et moyens de la croissance… Mais la croissance elle ne peut être assise que sur des bases saines, sur des réformes structurelles, pas sur des dépenses publiques qui vont fondre comme neige au soleil.

Je le refais ici devant vous, mais j’accuse les socialistes de parler à tort et à travers de croissance pour masquer ce que j’appelle leur laxisme congénital.

Sur les déficits, la politique que le gouvernement a amorcée est une politique de relâchement budgétaire qui peut être mortelle pour notre pays.

60.000 fonctionnaires supplémentaires, c’est confirmé.

D’ailleurs la machine à recrutement va être relancée dès l’été, parce qu’il faut du temps pour organiser notamment les concours.

La révision générale des politiques publiques, c’est à dire cette politique que nous avons conduite pendant 5 ans pour essayer de réduire les dépense de l’Etat, en essayant de rationaliser, de fusionner des directions, de réorganiser l’action de l’Etat pour qu’il coûte moins cher, puisqu’aujourd’hui l’Etat vit pour une large part à crédit.

Cette révision générale des politiques, c’est décidé : elle est stoppée.

La discipline budgétaire que nous avions enclenchée avec les collectivités locales... On avait dit aux collectivités locales, qui représentent un tiers de la dépense publique : on est en situation difficile, il faut aussi que vous vous fassiez des efforts, donc on va simplement geler les concours financiers au niveau de l’année 2010. Ça aussi ça va être terminé, puisque le gouvernement annonce une nouvelle réforme grandiose de la décentralisation, qui ne peut que se terminer par plus de dépenses publiques.

L’équilibre financier de nos régimes de retraites est menacé. Il est menacé par le retour des 60 ans pour ceux qui ont commencé à travailler à 18 ans. Je voudrais attirer votre attention sur deux choses.

D’abord sur l’hypocrisie habituelle de la gauche. Lorsque la gauche a combattu la réforme des retraites, celle de 2010 qui prévoyait de passer à 62 ans l’âge légal, progressivement, quand dans tous les autres pays européens c’est 65 ou 67, la gauche a condamné cette réforme et a dit, la première chose qu’on refera lorsqu’on reviendra au pouvoir : on l’abrogera.

Donc iI y a un certain nombre de français qui ont sans doute voté pour François HOLLANDE en se disant on va revenir à la retraite à 60 ans.

Mais non, ce n’est pas le retour à la retraite à 60 ans car il savait très bien en disant cela que ce n’était pas possible, que ça n’était pas financièrement possible, donc c’est le retour à la retraite à 60 ans pour ceux qui ont commencé à travailler après 18 ans, entre 18 et 19, et qui ont cotisé 41 annuités et demi. Donc ce n’est pas la promesse qu’ils avaient faite à l’origine, au moment du débat.

 

Mais  c’est beaucoup d’argent, c’est 1 milliard. Alors les socialistes ont toujours une façon étrange de compter, ils disent : 1 milliard par an ça fait 5 milliards. Mais non, 1 milliard par an ça fera 5 milliards par an en 2017, donc au total ça fait près de 20 milliards sur la période. 20 milliards d’euros parce que c’est 1 milliard la première année avec ceux qui seront partis, puis la deuxième année il y en a un peu plus mais il y a toujours les premiers dont il faut payer les retraites, donc ça se cumule. C’est près de 20 milliards d’euros qui vont manquer pour financer les retraites en 2017.

Il n’y a que deux solutions pour financer cette promesse électorale. La première solution consiste à baisser les niveaux des pensions, la deuxième solution consiste à augmenter les cotisations de ceux qui travaillent. C’est naturellement sans doute d’abord dans cette direction là qu’on va se tourner.

Donc on va augmenter les cotisations des patrons. On considère que ça ça n’a aucune importance parce qu’ils peuvent payer, ils peuvent toujours payer, sauf que c’est le prix des produits qui sont vendus qui va augmenter de cette façon. Nous sommes dans un pays qui a déjà un coût du travail beaucoup plus élevé que les autres pays européens, donc on va encore l’augmenter alors qu’il faudrait le baisser.

Mais pas seulement les patrons, les salariés aussi vont voir leurs cotisations augmenter. Donc finalement le pouvoir d’achat des salariés ne va pas augmenter, il va baisser du fait de cette réforme.

J’ajoute qu’ils ont décidé de faire ça par décret sans passer devant le parlement, ce qui laisse assez mal augurer de ce que va être le respect du parlement par le nouveau gouvernement.

Bref toutes ces mesures montrent que l’on est en train, déjà, de relâcher la discipline budgétaire au moment même où la crise des dettes vient frapper à notre porte et ou il faudrait faire le contraire.

Moi, avec les candidats de l’UMP, j’invite les électeurs à choisir le camp de la responsabilité, pas celui de la dépense : le camp de la responsabilité financière.

Je ne le fais pas par idéologie, par habitude de proposer simplement des économies, mais parce que c’est la souveraineté économique et financière de la France qui est en cause. Je ne veux pas qu’un jour on soit dans la situation de la Grèce, de l’Espagne ou du Portugal obligé de demander des sacrifices insupportables à beaucoup de nos concitoyens.

 

Ensuite sur la compétitivité de l’économie française, après les finances, c’est-à-dire notre capacité à vendre nos produits dans le monde : là aussi, c’est aussi inquiétant.

Ça n’est pas en changeant le nom du ministre de l’industrie par celui du «redressement productif» que l’on va combattre les délocalisations et le chômage.

En réalité pour être plus productif, il faut travailler plus.

Les socialistes au contraire veulent qu’on travaille moins, puisqu’ils ont déjà décidé de dissuader les heures supplémentaires, en abrogeant la défiscalisation que nous avions mise en place pour inciter les entreprises et les salariés à faire des heures supplémentaires. Moi, là aussi, je n’ai pas besoin d’experts, je n’ai pas besoin d’économistes pour qu’on m’explique qu’on ne peut pas être plus productif en travaillant moins. Ce n’est pas possible, ça n’arrive pas, ça n’existe pas.

Ensuite, la France doit baisser les charges sociales, je le disais, puisque nous avons un coût du travail qui est de 20% plus élevé que la moyenne des pays européens, et 10% de plus que l’Allemange. Pas à cause des salaires, les salaires sont plutôt plus élevés en Allemagne, mais à cause des charges. Donc il faut baisser les charges.

Ils vont faire le contraire, puisqu’ils ont décidé de supprimer la TVA anti-délocalisation que nous avions mise en place, qui permettait de baisser les charges en transférant les cotisations sur la famille vers la TVA. C’est 13 milliards de charges supplémentaires pour les entreprises.

Ils ont décidé, comme je le disais tout à l’heure, de mettre des charges supplémentaires pour financer les retraites.

Et puis il y a une grande conférence sociale qui est en train de se préparer où la question de l’augmentation du SMIC va être abordée.

Là aussi, tous les gens qui ont bon coeur se disent «oui, c’est bien d’augmenter le SMIC, plus on peut augmenter le SMIC mieux c’est». Il faut simplement savoir qu’on augmente le SMIC chaque année, on l’augmente du niveau des prix.

Donc c’est absolument faux de dire comme Mme AUBRY tout à l’heure que les personnes qui sont au SMIC ont perdu du pouvoir d’achat. Non, le SMIC augmente en fonction de l’augmentation des prix : il n’y a pas de perte de pouvoir d’achat.

Mais si on l’augmente plus que l’augmentation des prix, ça veut dire qu’on met la barre à l’embauche des jeunes en particuliers, on met la barre à l’embauche des nouveaux salariés de plus en plus haut.

Et tous les économistes reconnaissent que lorsqu’on augmente de façon artificielle le SMIC on crée des centaines de milliers de chômeurs supplémentaires, parce que toutes les entreprises qui recrutent, ou allaient recruter, ne le font pas. Elles ne le font pas parce que le niveau d’entrée dans le travail est à un point trop élevé par rapport à la compétition internationale.

Il y a aujourd’hui beaucoup de PME qui sont le dos au mur, qui se battent, qui ont beaucoup de mal à cause de la crise, on leur met un coup de massue supplémentaire sur la tête. Ça se terminera par du chômage supplémentaire.

Vous le voyez, dévalorisation des heures supplémentaires, renchérissement du coût du travail, augmentation du SMIC… Je ne crois pas que ça puisse s’appeler du redressement productif ? Je crois qu’on pourrait appeler ça du déclin improductif !

 En tout cas nous, face à cette politique, nous opposons une stratégie économique ambitieuse qui est fondée sur la valorisation du travail. Il faut continuer à encourager ceux qui veullent travailler plus à le faire, en leur permettant d’améliorer leur pouvoir d’achat.

Sur une réforme très profonde de la formation professionnelle et de l’indemnisation du chômage. Nous voulons que demain tous les demandeurs d’emploi se voient obligatoirement proposer une formation professionnelle, qu’ils choisiront naturellement. Cette formation professionnelle doit leur permettre soit d’améliorer leurs capacités dans le métier qui est le leur, soit d’apprendre un nouveau métier s’ils sont dans un secteur qui est en déclin, avec l’obligation au bout du compte d’accepter l’emploi qui leur est proposé lorsqu’il correspond à cette formation professionnelle.

Au fond on voudrait inverser la logique de l’indemnisation du chômage. Il ne s’agirait plus d’indemniser le chômage, il s’agirait de financer la formation.

Vous n’avez plus d’emploi pendant une période parce que votre entreprise a connu des difficultés : vous n’est pas indemnisé parce que vous êtes au chômage, vous êtes payé pour suivre une formation professionnelle.

C’est bien plus valorisant pour la personne, et c’est bien plus utile pour l’économie française, qui de toute façon s’en sortira mieux avec des salariés mieux formés.

Nous voulons instaurer un dialogue social décentralisé au niveau des entreprises, pour permettre que dans l’entreprise on puisse discuter, entre le patron et les salariés, et passer des accords majoritaires, donc avec la majorité des salariés, pour adapter les modalités du travail.

On n’est pas obligés de travailler de la même manière dans toutes les entreprises quel que soit le travail, il y a des travaux qui sont plus pénibles que d’autres, il y a des entreprises qui sont moins soumises à la compétition.

On voit qu’en Allemagne et Europe du Nord, on utilise cette méthode du dialogue, on se met d’accord en entreprise, et on a sauvé beaucoup d’outils de travail, beaucoup d’entreprises, beaucoup d’emplois.

Je voudrais dire d’ailleurs que lorsqu’on nous donne des leçons sur le dialogue social, le gouvernement que j’ai dirigé a été un de ceux qui a connu le plus d’accords signés par les partenaires sociaux pendant cinq ans.

Nous avons réformé les règles du dialogue social, nous avons beaucoup fait pour faire évoluer ce dialogue, et il ne faudrait pas que le fait que quelques dirigeants syndicaux, à titre personnel, aient appeler à voter pour François HOLLANDE, pour que l’on oublie le travail de modernisation qui a été réalisé d’un commun accord avec les partenaires sociaux.

En tout cas je pense que le gouvernement socialiste va très vite comprendre qu’on ne lutte pas contre les délocalisations avec des mots.

 Je pense que Monsieur MONTEBOURG, qui milite pour la démondialisation, va vite comprendre que la Chine, le Brésil et l’Inde n’ont pas lu ses discours. Et d’ailleurs ils n’ont pas l’intention de le faire demain.

Le socialisme, en tout cas tel que François HOLLANDE le propose, c’est un luxe pour des pays tranquilles et prospères. Nous ne sommes pas aujourd’hui dans cette situation.

Le chemin de la croissance sera étroit, le chemin du désendettement sera difficile, et notre combat pour tirer notre épingle du jeu dans la mondialisation va devoir s’amplifier.

Si j’invite les Français à se réformer encore, à se retrousser les manches, à se former plus, à dépenser moins, c’est parce que je ne connais aucun autre moyen pour être une grande nation. Il n’y a pas de grande nation qui se soit construite sur le loisir et l’oisiveté. Une grande nation se construit sur le travail, elle se construit sur la formation, elle se construit sur la rigueur dans la gestion.

Une nation soudée qui crée des richesses, qui les partage ensuite avec ceux qui en ont moins. Une nation surtout qui protège ses enfants des lendemains incertains, parce que si nous sommes entraînés dans la crise, la première conséquence c’est que nous n’aurons plus les moyens de protéger nos enfants.

Voilà, mes amis, le courage et l’unité nationale sont nos deux atouts. Quand je dis nos deux atouts ce sont les atouts de la France : non pas seulement les nôtres, mais les atouts de la France.

Mais la gauche ne doit pas être naïve : il existe dans notre pays des ferments de division. Et je pense que ces ferments de divisions, beaucoup d’entre vous, vous les ressentez.

Je ressens de la honte et de la colère lorsque j’entends la Marseillaise sifflée. Je suis inquiet lorsque je vois l’expression radicale, parfois, des appartenances ethniques ou des appartenances religieuses.

Ce sont des comportements qui sont le signe d’une société qui est en train d’oublier ses repères civiques, qui est train d’oublier son histoire, qui est en train d’oublier ce qui a fait sa force.

Nous sommes une grande communauté nationale, qui ne s’est pas construite en un jour. Elle s’est construite siècle après siècle, en intégrant depuis l’origine de l’histoire de France, des générations d’étrangers, qui sont venus sur notre territoire. Qui ont apporté leur force de travail, qui ont apporté une partie de leur culture, qui parfois même sont morts pour notre pays. Mais ces générations d’étrangers sont devenus français. Ils se sont intégrés. Ils ont adopté les valeurs qui sont les valeurs de la France.

 

Et c’est ce creuset qui a fait la force, l’unité, pendant des siècles et des siècles, de la République Française. Cette communauté nationale ne doit pas être transformée en une communauté mosaïque. En une sorte de juxtaposition de communautés qui chacune obéiraient à leurs propres règles et à leurs propres coutûmes.

C’est la raison pour laquelle l’intérêt général doit toujours prendre le pas sur les intérêts particuliers.

C’est pour ça que nous refusons le vote des étrangers aux élections locales. Ce n’est pas par esprit de système, ce n’est pas parce qu’on serait critique à l’égard de ceux qui ne sont pas nés dans notre pays. Ça n’a rien à voir, la République elle appartient ni à la droite ni à la gauche.

Or la République exige que les citoyens qui en sont l’essentiel soient égaux et qu’ils aient tous les mêmes droits. Et les citoyens votent à toutes les élections. Ils n’y a pas des citoyens qui votent aux élections locales, qui seraient des élections mineures, et des citoyens qui votent aux élections nationales. Il n’y pas des citoyens qui votent parce qu’ils paient des impôts, comme j’entends dire souvent, et puis des citoyens qui votent parce qu’ils sont citoyens français.

Si on laisse se faire le vote des étrangers aux élections locales, on accepte deux choses : on accepte l’idée que la citoyenneté se décline à plusieurs vitesses, mais on accepte surtout l’idée du communautarisme. On défend l’idée qu’il y aura des communautés qui auront des représentants dans les conseils municipaux qui défendront leur communauté. C’est contraire à l’idée que je me fais de la République et l’idée que l’immense majorité des français se font de la République.

C’est la raison pour laquelle je suis pour la laïcité, parce que la République se confond avec la liberté : la liberté de croire ou de ne pas croire. Personne ne doit m’imposer quoi que ce soit dans ce domaine.

Lorsque nous avons interdit le voile à l’école, ou lorsque nous avons interdit le port de la burka, c’est dans cet esprit : ce n’est pas pour stigmatiser qui ce soit, c’est pour s’assurer que tous, sur le territoire de la République, soient libres et égaux.

Voilà pourquoi, je suis, avec vous, pour une immigration maîtrisée et une assimilation réussie parce qu’il n’y a pas de générosité, sauf dans les discours, à accueillir des personnes, qui sans travail, sans formation, sans volonté de devenir Français, seront forcément des déracinés. Qui seront malheureux sur notre territoire, et qui rendront plus compliquée sa gestion.

Voilà enfin pourquoi, je suis, avec vous, pour la sécurité, parce que la loi de la République doit s’imposer sur la loi de la rue, et ça aussi c’est un élément essentiel de l’unité nationale.

D’ailleurs avant de songer à alléger la législation sur les mineurs délinquants ou sur les récidivistes, la gauche ferait bien de ne pas oublier le sort des victimes. Parce que la première des priorités du gouvernement, des institutions, du Garde des Sceaux comme du ministre de l’Intérieur, c’est d’abord de lutter contre la délinquance, de punir ceux qui gâchent la vie de nos concitoyens, et pas de commencer en allant voir les prisonniers.

 

Voilà, mes amis,  Si vous êtes là ce soir ensemble, après cette défaite présidentielle, si vous êtes là toujours debout, si vous êtes là malgré votre déception, c’est au fond sans doute parce que la France parle en chacun d’entre vous !

La France elle vous murmure tous ces combats anciens qui ont fait que notre patrie est la partie, aux yeux du monde entier, de la liberté, de l’égalité et de la fraternité.  Je le disais tout à l’heure, la France n’est pas devenue par hasard une grande nation, une grande puissance. C’est le fruit de l’acharnement au travail des français depuis des siècles.

C’est aussi le fruit du génie de nos entrepreneurs, qu’il n’est pas nécessaire de critiquer en permanence, parce que sans eux on n’aurait jamais construit cette puissance économique qui est la nôtre.

C’est le fruit du génie de nos inventeurs, de tous ceux aussi qui ont eu le courage de donner leur vie pour notre indépendance, pour notre liberté.

Cette France là, mes amis, je pense que si vous êtes là, c’est parce qu’elle parle en vous, et elle vous rappelle au souvenir de tous ceux qui nous ont donné la fierté de pouvoir dire simplement «je suis français».

Nous sommes les héritiers de toutes ces générations de travailleurs, de héros qui ont bâti notre pays.

On ne nous a jamais rien donné par hasard. Il a fallu toujours nous battre pour construire la puissance de notre pays.

Et c’est peut-être le principal message de cette campagne législative : je voudrais vous dire que je crois que nous n’avons pas le droit de penser que notre génération n’a pas aussi sa part d’effort à accomplir pour venir prolonger cette magnifique Histoire de France.

La France, c’est au fond peut-être l’image qui vous parlera le plus, c’est notre seconde famille. Et une famille, vous le savez bien, ça se défend. Ça se défend avec générosité, et ça se défend avec détermination et avec courage.

Voilà tout le sens de notre engagement : défendre notre famille, défendre la France, défendre la France dans l’Europe que nous construisons. Et voilà la flamme qui brille dans notre cœur, qui brille dans notre coeur pour la République et pour la France.

François Fillon

 

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Commentaires
J
le trou s'est creusé et la compétitivité a reculé depuis 10 ans, et l'arrogance du pilotage a fait reculer la nécessité européenne auprès des autres et favorisé les moisissures nationalistes chez nous...jmb
M
La politique du socialiste Hollande ne peut qu' échouer. Avec d'autres, Le Cercle des Libertés Egales doit réfléchir à un autre modèle de société. Rejoignez-nous à la réunion de (re) fondation qui se tiendra à Paris le 21 juin en fin d'après-midi.
M
Ce qui est demandé à Hollande c'est de REALISER les réformes...Qu'il ne prévoit pas de faire! Ces organismes sont gens bien élevés, ils disent les choses de manière diplomatiques mais il s'agit bien d'une grave condamnation du programme du socialiste Hollande...
P
"L'OCDE, Bruxelles et la Cour des comptes ( présidée par le socialiste Migaud) font pression sur le gouvernement Ayrault pour qu'il engage de vigoureuses réformes pour permettre le rétablissement des finances publiques de la France! "<br /> <br /> <br /> <br /> Rétablissement des finances publiques, donc cela veut dire que l'état des finances n'était pas bon avec Sarko ! C'est tout à fait logique, Hollande a été élu pour cela, pour une meilleure répartition de l'effort aussi, baisse du salaire du président, des ministres et des dirigeants des entreprises publiques, c'est symbolique, mais cela va dans le bon sens. +600 milliards d'euros d'augmentation de la dette publique sous Sarko, il y a du boulot pour rétablir les finances publiques en France. On sait bien que cela va être difficile.
L
Après avoir " sauté comme un cabri" avec les Allemands sur la croissance, après avoir encore " sauté comme un cabri" avec B Obama sur l'Afghanistan, voilà Hollande, le président normal, qui cherche à humilier V Poutine en conférence de presse! Ses conseillers n'ont pas du lui dire que la Russie qui nous a acheté des avions Mistral pour quelques milliards d' euros, a lancé un immense projet(+ de 18000km!) d'aménagement de son territoire - Moscou/ Vladivostok et Moscou/ St Pétersbourg-par des lignes férroviaires grande vitesse. Avec pour challenge la technologie par grand froid.Plusieurs dizaines de milliards d'euros! Sur les rangs: la France avec Alsthom,Siemens pour l'Allemagne et une entreprise canadienne... Si les Français sont "recalés" grâce aux " excellentes " relations du président normal avec Poutine,je vois d'ici Montebourg sauter" comme un cabri" en disant: " production! Production!"<br /> <br /> Il ira voir les salariés d'Alsthom pour leur expliquer que Poutine est un dictateur....<br /> <br /> Lu aujourd'hui dans le JDD, B Obama a invité N Sarkozy aux Etats Unis....
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