Le ridicule et le vulgaire occupent l'Elysée
"L'affaire Trierweiler est risible. Elle est surtout lamentable. Le peuple ne s'y trompera pas. Risible comme l'est un vaudeville. Car c'en est un, d'une vulgarité crasse : une femme ridiculise publiquement son concubin pour régler ses comptes avec sa rivale délaissée. Lamentable : l'homme est le chef de l'État, et de ce fait on n'est plus dans la comédie-bouffe mais dans la tragi-comédie. L'affaire privée devient affaire publique, l'affaire sentimentale affaire politique. Nous sommes tous concernés : on nous dit assez que le président de la République nous appartient à tous, et que par là même il a des comptes à nous rendre"
..."le héros de cette pantalonnade est qui il est : François Hollande, qui a bâti sur la morale sa carrière, son ambition, sa réussite, en ne cessant de désigner comme contre-modèle avec un acharnement incessant, un mépris calculé, une insupportable arrogance son prédécesseur. Il l'a notamment repris sur le point sensible de la confusion entre homme public et homme privé.
Et c'est justement là-dessus que le piège se referme sur lui-même, à la faveur d'une faute infiniment plus grave et plus spectaculaire que les dérapages véniels commis par son adversaire ou plus exactement sa victime. Car si Sarkozy eut parfois la faiblesse naïve de se montrer comme l'homme qu'il est, ce qui est finalement tout à son honneur, jamais il ne fut bafoué dans sa fonction comme l'est aujourd'hui Hollande, de surcroît par la personne la plus proche de lui. À la limite, on plaindrait le nouveau président s'il n'avait pas manqué durant sa campagne au plus élémentaire respect de son adversaire. L'arroseur est arrosé, justice est faite...
Début d'un article de Philippe Tesson sur Lepoint.fr:http://www.lepoint.fr/chroniqueurs-du-point/philippe-tesson/tesson-l-affaire-trierweiler-est-risible-et-lamentable-13-06-2012-1472627_543.php