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Cercle des Libertés Egales
30 août 2012

Borloo et les "contrats d'avenir"

Jean-Louis Borloo : "Les contrats d’avenir, pourquoi pas mais, une inquiétude et une critique "

« Suite à la présentation du projet de loi portant création des emplois d’avenir aujourd’hui en Conseil des Ministres, j’ai envie de dire « pourquoi pas, mais… ». L’emploi d’avenir comme mesure d’urgence pour les jeunes les plus éloignés de l’emploi, qui ne serait pas d’accord ? Ce n’est pas une réponse satisfaisante mais elle peut être conjoncturellement nécessaire.

J’ai une inquiétude : les contrats d’avenir ont déjà été créés en 2005 dans la loi de cohésion sociale. Il n’y a donc rien de nouveau. 450 000 contrats aidés existent et sont financés. Le dispositif proposé aujourd’hui n’est aujourd’hui pas budgété. Si ces nouveaux contrats sont financés au détriment des contrats actuels, il s’agirait d’une vraie catastrophe pour les publics les plus précaires qui en bénéficient actuellement.

Une critique majeure : l’absence de toute formation qualifiante est une erreur fondamentale alors que tout le monde sait que celle-ci est le talon d’Achille de ces contrats depuis plus 20 ans.

Enfin, les contrats aidés ne relèvent pas d’une politique de l’emploi mais d’une politique de cohésion sociale. Pour l’emploi malheureusement, le Gouvernement fait fausse route en augmentant systématiquement le coût du travail avec la suppression des 13 milliards d’allégements de charges et l’augmentation du coût des heures supplémentaires » déclare Jean-Louis Borloo, Député du Nord et Président du groupe Union des Démocrates et Indépendants à l’Assemblée Nationale.

Jean-Louis Borloo

Autres réactions, sur le Figaro du 29 août

Les syndicats ont accueilli l'annonce avec retenue. Si Bernard Thibault (CGT), qualifie la création de 150.000 emplois d'avenir de «mesure d'urgence louable», il n'hésite pas à ajouter qu'«au regard de l'expérience, il faut compléter le dispositif par des mesures qui permettent un réel accès à l'emploi». «Attention à tous les dispositifs qui ne feraient qu'atténuer les chiffres du chômage de manière transitoire (…). Créer des contrats c'est une chose» mais «il faut agir sur les aspects structurels, notamment dans le secteur industriel. Il faut maintenir le potentiel de production pour qu'il y ait des emplois, c'est là qu'il y a urgence aujourd'hui», a souligné le secrétaire général de la CGT.

Réaction similaire à Force ouvrière, pour qui «le grand défi de ce type de contrat reste la pérennisation de l'emploi du jeune lorsque l'aide de l'État prendra fin. L'expérience des emplois jeunes en 1997 n'incite pas à l'optimisme, surtout dans un contexte économique de crise». Même constat pour Génération précaire, qui juge que «les emplois d'avenir sont le sparadrap d'un marché du travail où la rémunération et le CDI ne sont plus la norme.»

Jean-Luc Mélenchon, coprésident du Parti de gauche et ex-candidat à la présidentielle, va plus loin: tandis que les emplois jeunes de la période Jospin s'étendaient «sur cinq ans», les contrats d'avenir d'un ou trois ans aboutissent à «la création d'une nouvelle forme de précariat»: «Quelqu'un qui n'a pas de qualification ne se forme pas en un an.» «Il faut, dans les décrets d'application, complètement recibler ça pour donner de la stabilité» aux jeunes embauchés, a justifié l'eurodéputé sur France Info.

L'opposition s'est sans surprise montrée très critique envers le dispositif. Jean-François Copé, candidat à la présidence de l'UMP, n'a pas manqué de dénoncer à son tour le manque de perspective de ces contrats d'avenir: «Ce seront 150.000 CDD, des emplois dont on sait qu'ils ne seront pas assortis de pérennité, dont personne ne sait à quoi ils serviront (...). Les socialistes essaient de faire croire qu'ils vont régler le problème du chômage des jeunes en créant 150.000 emplois publics.»

L'ex-premier ministre Alain Juppé y voit quant à lui un «emplâtre sur une jambe de bois». Selon le maire de Bordeaux interrogé par i-Télé, «le vrai problème, c'est de s'attaquer à la compétitivité de l'économie française et de nos PME».

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Commentaires
C
«le vrai problème, c'est de s'attaquer à la compétitivité de l'économie française et de nos PME»<br /> <br /> J'entends dire cela depuis près de 10 ans, de la bouche même de ceux qui sont dans l'opposition aujourd'hui et qui avaient les moyens d'agir hier.<br /> <br /> <br /> <br /> Bon, maintenant que nous sommes tous d'accord sur le constat, serait-il possible d'agir avant que ce soit la rue qui s'en charge ?
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