Les mauvais tours de Monsieur Montebourg
Par Gilles Norroy
Vous connaissez sûrement ce grand classique du Music-Hall : un magicien fait sembler de rater tous ses tours, sa mine déconfite amuse le public.
Maintenant allez sur You Tube et regardez, sans le son, une déclaration de Montebourg.
Çà y ressemble, n’est ce pas ? : grands gestes des bras, regard de toréador, mouvement de menton, rien ne manque.
C’est vrai que Monsieur Montebourg a un numéro bien à lui : déclaration virile du genre : monsieur Mittal n’est pas bienvenu en France, puis abandon en rase campagne du site de Florange.
Depuis qu’il est ministre des pans entiers de l’industrie française ont été pour grande partie délocalisés.
Lafarge a fusionné avec un groupe Suisse et installé son siège social dans ce pays.
Publicis pourtant propriété de madame Badinter, épouse de son très socialiste mari, s’est associée à un groupe américain et a désormais un siège social au Pays-Bas.
Peugeot bat pour grande partie pavillon chinois avec l’aide des pouvoirs publics.
Espérons que cela ne débouchera pas sur un transfert massif de technologie suivi d’une fermeture des sites français.
Dans le rachat de SFR , Arnaud Montebourg a poussé en avant la solution Bouygues, car il est politiquement payant de faire plaisir à TF1, surtout quand par ricochet que cela faisait aussi les affaires de Free et donc de Xavier Niel propriètaire du Monde.
Hélas pour lui, c’est au final Numéricable qui l’emporte.
Enfin dans l’affaire Alstom, le ministre de l’économie ne décolère pas contrer le patron de cette entreprise, car il a fait alliance avec General Electric plutôt qu’avec Siemens.
Il ne démord pas d’ailleurs de cette solution en allant jusqu’à proposer que l’Etat rachète la participation de Bouygues(encore lui, merci qui ?)pour favoriser les plans de Siemens pourtant concurrent direct d’ Alstom dans le ferroviaire.
Au final il est ministre de quoi , Montebourg ?
De la parole impuissante ?, des contradictions entre les dogmes socialistes et les réalités des entreprises ?, des délocalisations ?
C’est sans doute là que s’arrête la comparaison avec l’artiste de Music-Hall, car ce dernier après avoir fait exprès de rater quelques tours finit pas les réussir.
Que l’on me cite un seul exemple de réussite de notre Don Quichotte de la politique industrielle.
Il est grand temps que l’on poursuive l’action réussie avec les élections municipales pour envoyer au vestiaire ce ministre et le reste de son équipe d’amateurs.
Trois ans c’est long, profitons-en quand même pour limiter leur pouvoir de nuisance.
Ce sera déjà cela de gagné.
Gilles NORROY