"Il y a trente ans ou quarante ans, avant la chute du mur de Berlin, le monde pouvait se résumer à une rivalité entre les Etats-Unis et l'Union soviétique. C'était stable, mais ce n'était pas drôle pour ceux qui habitaient du mauvais côté du mur. Nous sommes passés dans un monde où plus aucun pays n'est légitime dans un leadership qu'il voudrait imposer aux autres. Y compris les Etats-Unis d'Amérique (…). Je peux vous raconter une anecdote. Au début de notre présidence commune, M. Obama m'a téléphoné et m'a dit 'Je pars en Chine voir le président Hu Jintao. Je vais lui proposer une alliance entre la Chine et les Etats-Unis pour créer le nouveau leadership mondial.' - Je lui ai dit bon courage. (Rires dans la salle) - Mais, si tu vas voir … - Ok... Ça a duré deux mois. Et on n'a plus entendu parler du G2."
"Il va falloir s'habituer à cette absence de leadership mondial. Cette absence ne veut pas dire instabilité. Je crois au contraire que cet équilibre précaire qui fait que tout le monde dépend de tout le monde crée au fond une forme de stabilité. Et on l'a vu avec la crise économique de 2008. Quand cela commence à affronter des difficultés à un endroit, cela se généralise à tous les autres. Chacun comprend bien que les problèmes des uns peuvent devenir les problèmes des autres. Paradoxe, cela donne une opportunité formidable à tous les pays, y compris les plus petits, de trouver une niche, une possibilité de développement comme jamais avant."
"L'euro, c'est le coeur de la centrale nucléaire, le coeur de l'Europe. Si l'Euro explose, l'Europe explose. Je veux que vous y réfléchissiez, je pense profondément que s'il n'y a plus l'Union européenne en Europe, il ne se passera pas deux ans avant que les conflits ne renaissent sur le territoire européen."
"Le malheur des leaders, c'est le consensus. Une décision prise par consensus est forcément une décision prise en retard. Le temps de mettre tout le monde d'accord (…). Dans mon couple avec Carla, c'est beaucoup plus simple, il n'y a pas de consensus. Si Carla est d'accord, je suis d'accord. C'est un système beaucoup plus rapide."
"Cette obsession du consensus est la maladie des temps modernes. Dans les entreprises, pour les Etats, dans tout groupe humain, vous avez besoin d'un leader qui voit plus loin, plus vite. En général on ne prend pas un leader qui va moins loin, moins vite … (Silence) Enfin ça dépend... (Rires, applaudissements...) Il y a des pays …"
"Il se trouve que j'ai parlé de cette question avec le premier ministre David Cameron pas plus tard que vendredi dernier. Je lui ai dit que ce serait une catastrophe pour l'Europe que la Grande Bretagne sorte de l'Europe. Une catastrophe. Ça voudrait dire que l'Europe perdrait une économie dynamique et le pays qui a la langue mondiale. Au moment où certains voudraient faire rentrer la Turquie dans l'Europe voilà que Londres en sortirait? Est-on tombés sur la tête? Est-on devenus fous?"
"J'ai dit à David Cameron que s'il faisait un referendum sur l'Europe c'est sûr qu'il le perdrait. Il ne faut pas qu'il fasse un référendum sur 'nous les Anglais on reste en Europe, on sort de l'Europe'. Il faut un référendum sur la nouvelle Europe. Et plutôt que de s'opposer à M. Juncker, David Cameron devrait demander une nouvelle répartition des compétences entre l'Union européenne et les pays membres."
"Si j'avais demain à faire un discours à la tribune des Nations Unies, je dirais 'mes chers collègues, chefs d'états et de gouvernement, la seule question essentielle, vitale qui se pose au monde aujourd'hui, c'est combien d'habitants la planète peut-elle supporter?' C'est un sujet dont on ne parle pas! (…) De la réponse à cette question dépend l'avenir de la planète. Vous pouvez mettre toutes les éoliennes que vous voulez, toutes les énergies propres que vous voulez, ce sera balayé d'un trait de plume si on ne pose pas mondialement la question du nombre d'habitants que la terre peut supporter. C'est la première question politique qui se pose à tous les dirigeants du monde et qui n'est abordée par personne. C'est plus important que tous les scandales dont les journaux parlent en permanence."
"Vous savez, j'ai présidé le G20. C'est fantastique. Il faut garder les pieds sur terre. Vous avez en face de vous le roi d'Arabie Saoudite et le président brésilien Lula. C'est un choc culturel … (Rires) Vous avez le président de la Chine et le président des Etats-Unis d'Amérique. Et vous leur dites "Ecoute je vais te donner la parole, mais deux minutes, parce qu'on y va... " C'est un beau souvenir pour moi."
"Kadhafi était un dictateur fou furieux."
"Peut-être allez-vous être choqués, mais la meilleure façon de combattre les extrémistes c'est de les laisser aller au pouvoir. Pour que les gens comprennent que, en plus de leur fanatisme, ils sont nuls. Regardez ce qui s'est passé en Egypte avec les frères musulmans."