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Cercle des Libertés Egales
9 janvier 2015

Les mots pour ne pas le dire

De Gilles Norroy

Dans son allocution du  7 janvier à 20 h pour dénoncer les assassinats à Charlie Hebdo, le Président parle de terrorisme et d’obscurantisme pour qualifier les agresseurs, un mot ne franchit pas toutefois ses lèvres, celui d’islamisme.


Ce n’est pas le fruit du hasard et cela relève de bonnes et de mauvaises raisons.


La bonne raison est sans doute de ne pas stigmatiser les populations qui se revendiquent de l’islam comme religion. Cela peut être louable s’il s’agit de ne faire le jeu des assassins en jetant l’anathème  sur les croyants de cette religion.


D’un autre côté, les mots ont un sens, surtout quand ils relèvent d’une parole  officielle.
Est ce que terrorisme et obscurantisme suffisent à qualifier les meurtriers de Charlie Hebdo ?
Terrorisme est le mot que les nazis utilisaient pour disqualifier les résistants français.
Obscurantisme signifie un refus du savoir et du progrès scientifique. Il pourrait désigner par exemple les inoffensifs Amish  des Etats-Unis ou les témoins de Jehovah qui refusent la transfusion sanguine.
Parle-t-on des mêmes personnes ?


Pourquoi refuser d’utiliser le mot Islamisme ?
Pourquoi aussi essayer de nuancer l’islamisme en essayant de le graduer d’acceptable à radical qui ne le serait plus.
Aurait-on osé parler de nazis modérés ?


Résoudre un problème commence par le définir.
Imagine-t-on un médecin qui dirait à un patient qu’il est atteint d’une longue maladie ou d’une maladie d’amour pour parler du cancer et de la syphilis ?
Cette prudence de violette du Président à appeler un chat un chat n’est pas le fruit du hasard, elle relève du calcul politicien.
François Hollande en 2012 a recueilli 90 % des suffrages des personnes issues de l’immigration, il aimerait, quitte à faire rentrer les barbus dans l’isoloir pour parler comme Houellebecq,  autoriser le vote des étrangers non communautaires aux élections locales pour limiter la déroute électorale  de ses amis.


Il se met en avant à l’occasion de l’arbre de Noël de l’Elysée en s’entourant d’enfants issus des minorités visibles pour parler, cette fois ci comme les américains.
Le bénéfice pour lui est double, il s’agit à la fois de passer le message à une partie de son électorat communautariste qui a fait la différence en 2012,  et de faire monter le Front National en agitant des chiffons rouges sous le nez des Français,  pour affaiblir la droite républicaine.


Est-ce avec ces  petits jeux que l’on va affronter la  violence islamiste qui se met en place dans notre pays ?


L’islamisme ne se confond pas avec l’islam, il est d’abord un refus d’accepter les règles et les principes de la République : quand on refuse de serrer la main des femmes, quand on les oblige à s’habiller de Burquas, quand on siffle la Marseillaise, quand on se replie sur sa communauté d’origine, quand on refuse que l’on parle de la  Shoah et d’éducation sexuelle à l’école,  quand on ne veut pas  tout simplement s’intégrer, on est déjà dans l’islamisme.


Le reportage d’ « Envoyé Spécial » sur Antenne 2 le montre bien,  l’islamisme est une dérive progressive. On commence par être une petite caillera de  banlieue, on commet des délits, on va en prison où l’on rencontre des radicaux, on part faire le djihâd en Bosnie, Irak ou Syrie, et puis on revient en France pour y commettre des attentats.
Dans ce schéma il y a des intellectuels théoriciens du fondamentalisme qui se «  contentent »  de prêcher la haine,  et ceux, moins malins,  qui prennent la Kalachnikov.
C’est parce que à gauche, comme à droite on a trop souvent  refusé depuis des années  de regarder la réalité des banlieues que l’on arrive à la  situation terrible que l’on connaît aujourd’hui.


Défendre notre pays aujourd’hui contre la barbarie, ce n’est pas simplement l’affaire des policiers qui ne seront jamais assez nombreux pour arrêter les terroristes quand ils seront deux, puis bientôt vingt et deux cents.
C’est l’affaire de tous,  que d’arrêter la dérive islamiste là où elle commence : à l’école par la laïcité enseignée, dans les entreprises par le refus de l’institution du communautarisme, dans la rue par le refus de la Burqua.
Chaque fois que la République ferme les yeux, d’autres en profitent pour monter les marches de l’islamisme.


Dimanche prochain, une grande manifestation d’unité nationale rassemblera ceux qui refusent la soumission à la barbarie,  ceux qui veulent que les morts de Charlie Hebdo ne se soient pas sacrifiés pour rien.


Rassemblons nous et partageons les vrais mots pour dire de quels maux nous souffrons.


Gilles Norroy

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Commentaires
P
Allocution du 9 janvier et pas 9 décembre. Sinon le reste est parfait.
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