Laurent Wauquiez: le plan de bataille des Républicains contre le FN

 M. de Boni Le Figaro.

Le secrétaire général de l'UMP juge que la droite devra mener le débat à la fois sur les thèmes régaliens et sociaux pour barrer efficacement la route de l'Élysée à Marine Le Pen en 2017.

 

«2015 doit être l'année de l'affirmation de nos idées: ce sera l'année des valeurs et du projet», annonce ce mercredi Laurent Wauquiez, invité par l'Association des journalistes de la presse parlementaire (AJP). Pour le secrétaire général de l'UMP, c'est une nouvelle ère qui s'ouvre pour l'opposition à parti du congrès du 30 mai prochain, au terme du quel naîtra le nouveau parti porté par Nicolas Sarkozy: Les Républicains. Une ère qui doit permettre à la droite de se redéfinir sans se déchirer, afin d'engager le combat à mort qui s'annonce face au FN et préparer l'élection présidentielle de 2017.

«Nous traversons l'une des crises les plus graves de notre histoire, marquée par une destruction du contrat républicain très violente. (...) Si on ne se réinvente pas, nous allons vers la décrépitude», pronostique le maire du Puy-en-Velay. Face aux idées de Marine Le Pen, «on doit avoir un discours à la fois sur les thèmes sociaux et régaliens. Ne traiter que de l'un ou de l'autre ne nous permettra pas d'emporter la dynamique politique», analyse Laurent Wauquiez. «Nous n'avons pas les mêmes conceptions de la République que le FN. Et au nom de la défense de la République, il faudra mettre tous les sujets sur la table: assistanat, droit du travail, immigration, Europe… Je n'ai pas l'intention de me laisser dicter les tabous par qui que ce soit», prévient-il encore.

Pas de primaires «avant l'heure»

Les premiers mois d'existence des Républicains, Laurent Wauquiez les rêve en laboratoire des idées pour préparer la confrontation de 2017. «Il nous faudra dans un premier temps clarifier le périmètre des valeurs que nous portons: méritocratie, identité nationale, laïcité, assimilation, défense de la valeur travail... Débattre de l'espace Schengen, discuter de l'assimilation ou de notre modèle éducatif, ça structure une opposition», veut croire le jeune cadre. «Et ceci posé, nous devrons formuler des propositions concrètes, secteur par secteur», détaille-t-il. «Ce qui reste de l'année 2015 doit être consacré au projet et je ne veux plus entendre parler des primaires avant l'heure. Elles ne doivent pas commencer trop tôt. Il va falloir mettre de côté les egos, nous avons autre chose à faire», prévient le secrétaire général.

Car le spectre des divisions, à l'approche de la primaire de novembre 2016, reste selon lui l'autre grande menace qui pèsera sur Les Républicains. «Nos divisions favorisent le vote FN, et ce vote fait élire la gauche. Voilà ce que nous devons faire comprendre aux Français. Ils l'ont d'ailleurs constaté dans lors de la législative partielle dans le Doubs. Ceux qui jouent la division seront lourdement sanctionnés», estime l'ancien ministre. S'il se défend de candidater à sa propre succession pour le moment, l'actuel secrétaire général de l'UMP ne semble pourtant pas contre l‘idée de rester aux commandes de la rue de Vaugirard. «J'essaye de ne pas trop réfléchir aux manœuvres», se défend-t-il d'abord. Avant de lâcher, laconique: «Quand je m'engage, je ne fais pas les choses à moitié».