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Cercle des Libertés Egales
20 février 2016

Emploi des seniors: un devoir de révolution

 

Les Républicains

Il est des rencontres qui peuvent marquer à vie et déterminer des convictions inébranlables.

Pour Jacques Kossowski, le député-maire de Courbevoie (Hauts-de-Seine) ce sont ses premières rencontres lors de permanences parlementaires qui l’ont ébranlé. Celles avec des habitants de plus de 50 ans confrontés « à une terrible détresse humaine et sociale, celle de ne plus avoir d’emploi ». Comment au nom du jeunisme peut-on ainsi écarter autant d’expérience, autant d’expertise, autant de modération sociale dans une entreprise s’interroge encore celui qui, hier, en 2008, était Secrétaire National chargé de l'emploi des seniors au sein de l’UMP et qui est aujourd’hui Secrétaire national aux Ainés Les Républicains. Une continuité dans son combat, celui de réhabiliter le travail des seniors dans une société dont on sait que l’espérance de vie s’améliore d’année en année.

« Ce travail sur l’emploi des seniors occupe une place importante de mon activité », confie Jacques Kossowki qui, depuis 2008, est le premier homme politique à consacrer un blog à la question de l'avenir du système de retraite français ( http://quinquasplus.fr ). Il a été aussi, encouragé par Xavier Bertrand, alors ministre du Travail, le créateur des Assises parlementaires dédiées à l'emploi des seniors que son successeur socialiste, Michel Sapin, a stoppées. «Et pourtant la situation de seniors s’aggrave. 900 000 personnes de plus de 50 ans sont sans emploi. La France a le taux d’activité des seniors de 55 à 64 ans le plus bas d’Europe avec 45,6% contre une moyenne européenne de 50,3%. Il faut faire quelque chose et nous sommes ici pour trouver des solutions, pour permettre un rebond dans l’emploi des seniors », note Jacques Kossowski. Ici c’était mercredi soir au siège des Républicains pour une des réunions régulières des Rendez-vous du Projet organisées et animées par Isabelle Le Callennec, vice-présidente des Républicains et Eric Woerth, Secrétaire général dont l’ambition est, en aval de nombreuses conventions, d’échanger avec les militants et tous les Français qui le souhaitent sur des thèmes particuliers dans le cadre de l’élaboration de notre projet politique pour l’alternance de 2017.

« La prochaine élection présidentielle sera l’occasion pour notre mouvement et son candidat de présenter des mesures novatrices visant à favoriser l’embauche et le maintien des seniors dans l’emploi, réflexion qui me semble malheureusement trop souvent absente du débat public », estime Jacques Kossowski qui était entouré, mercredi soir, d’Isabelle Le Callennec et de Rodolphe Delacroix, directeur du département gestion du changement du cabinet de conseil en ressources humaines Towers Watson. Avec cette volonté de sortir de cette réunion avec des propositions concrètes à présenter à notre famille politique.

Rappelant que la France compte 19 millions de seniors (de plus de 45 ans) , Rodolphe Delacroix croit en «la Révolution grise » et au maintien des seniors dans l'entreprise. « En France, plus qu'ailleurs, la valeur de l'âge a diminué à mesure que la force de l'âge s'améliorait », constate-t-il, pointant du doigt un « phénomène culturel purement français » : l’addiction à la pré-retraite depuis les années 70. « Est-ce que le départ des seniors en préretraite a amélioré l’embauche des jeunes ? La réponse est non et malgré cela on continue à le faire car il y a une frilosité à aller vers autre direction ». Si depuis le 10 octobre 2011, les entreprises ne peuvent plus recourir à la pré-retraite licenciement, Rodolphe Delacroix remarque combien les entreprises ont détourné une nouvelle procédure avec les ruptures conventionnelles. « Il y a eu une explosion des ruptures conventionnelles parce que les entreprises ont tendance à les utiliser comme une forme de pré-retraite. Les seniors sont les victimes désignées d’office si les entreprises ont besoin de faire restructurations », dénonce-t-il.

« Cette culture de l’anticipation est présente. Ce système ne peut durer car il est nocif pour les seniors en situation de recherche d’emploi qui s’épuisent car il n’y a pas d’offres. Et il y a un vrai paradoxe entre l’espérance de vie qui augmente et l’espérance de vie professionnelle qui n’augmente pas », constate Rodolphe Delacroix. Surtout en France avec un taux d’emploi des séniors qui « atteint péniblement 45% en France alors qu’il est largement supérieur en Europe », rappelle Rodolphe Delacroix pour qui « on a tout faux dans les deux bouts de la chaîne, que cela soit l’intégration des jeunes et le maintien des seniors dans l’emploi ».

« Nous somme face à un véritable fléau », estime Jacques Kossowski incitant les intervenants et le public à proposer des pistes de réflexion, des solutions. Pour Rodolphe Delacroix la société a « tout intérêt d’avoir toutes les classes d’âge réunies dans une entreprise, à retrouver la mixité d’âge. Le talent n’a pas d’âge, la responsabilité de l’employeur est de maintenir les compétences dont l’entreprise a besoin. Toute entreprise a besoin de profils différent. On n’accepte pas les différences propres aux seniors. Or, ils ont vécu tellement de situation qu’ils ont plus de recul, qu’ils sont plus altruistes». Rodolphe Delacroix propose un système de bonus-malus pour les entreprises qui utiliseraient abusivement des ruptures conventionnelles ; une baisse des cotisations sociales pour celles qui emploieraient des seniors ; la sensibilisation et la formation des managers au management des seniors, mais également de revenir sur l’automatisme qui lie rémunération à ancienneté.

Vice-présidente des Républicains, Isabelle Le Callennec milite pour un « devoir de révolution. Une révolution culturelle car nous avons encore en France des députés de gauche qui pensent qu’il faut partager le travail. Ce qui veut dire qu’il faut mettre les seniors hors du travail pour mettre des jeunes. C’est humainement insupportable. On doit s’y attaquer. On ne peut pas laisser les seniors sur le bord du chemin dans une société où l’on sait que l’on va travailler de plus en plus longtemps. Nous pensons aux Républicains que c’est l’activité qui crée l’emploi, que l’Etat ne peut administrer les entreprises, qu’il faut s’adapter tout au long de sa vie qu’il faut travailler plus longtemps en améliorant la santé, la qualité de vie au travail’, insiste-t-elle.

Dans la salle, les idées ont fusé, réjouissant Jacques Kossowski dont celle d’un psychologue qui invite notre famille politique et, plus largement, notre société à « bannir le mot senior, trop connoté. On ne travaille pas avec des seniors mais avec des experts qui ont de l’expérience. A partir du moment ou l’on va bannir le mot senior, où l’on va prendre des mesures coercitives pour favoriser l’emploi des seniors, plus on va limiter les dégâts et faire rentrer la société française dans une autre approche », poursuit ce psychologue. Les participants ont tous déploré, pour certains « avec effroi », le « clonage des talents dans les entreprises françaises qui nous fait crever » et en premier lieu les seniors qui « font, tous, les frais d’un jeunisme de bon aloi ». Ils ont également dénoncé les méthodes employées par les cabinets de recrutement « qui organisent à grande échelle la discrimination pourtant interdite par la loi ».

D’où cette proposition de « contrôler les pratiques des cabinets de recrutement pour une plus grande transparence dans leurs méthodes de recrutement ». Parmi les autres propositions formulées : la baisse des charges sociales des seniors afin de les maintenir dans l’entreprise ; permettre à la fonction publique et à la fonction publique territoriale d’embaucher des seniors, ce qui semble impossible aujourd’hui ; l’organisation de "job dating"… A l’issue de ce cette réunion des Rendez-vous du Projet axée sur l’emploi des seniors, Isabelle Le Callennec et Jacques Kossowski ont annoncé qu’ils poursuivraient leurs rencontres avec des chefs d’entreprises ainsi qu’avec l’ensemble des présidents de région Les Républicains qui peuvent également agir dans ce domaine, notamment via l’une de ses compétences essentielles des régions, la formation professionnelle.

Les Républicains

 

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