Le mandat de F. Hollande plonge la France dans l'anarchie
La fuite en avant de la CGT voudrait nous persuader que la politique du gouvernement est de droite. Une vaste blague, selon Charles Consigny.
Par Charles Consigny
Pierre Gattaz et Philippe Martinez négocient le projet de loi travail le 14 mars 2016. Une négociation affadira le texte sans pour autant calmer l'ire cégétiste.
Il faudrait analyser le mandat de François Hollande et déterminer s'il s'est passé une journée sans que la France ait connu d'une façon ou d'une autre un désordre proche de l'anarchie.
Même si l'on s'en tient aux seules dernières semaines, il est difficile de faire un inventaire exhaustif des moments où l'État a failli dans sa mission de maintien de l'ordre.
Aux poubelles en feu devant les lycées ont succédé les agressions de policiers par des militants d'extrême gauche, les mêmes qui participent à cette pitoyable manifestation sans fin de jeunes inactifs qu'est Nuit debout, que le ministre de l'Intérieur s'est dit prêt à défendre par tous les moyens !
Alors qu'une nouvelle grève ralentit la SNCF, entreprise dont les salariés bénéficient pourtant d'avantages massivement financés par l'État, la CGT, parce qu'elle est devenue ultra-minoritaire, a de son côté décidé unilatéralement de bloquer le pays en organisant une pénurie de carburant généralisée. Les automobilistes, épuisés par tant de bouffonnerie, finissent par en venir aux mains dans les stations-service sous l'œil impuissant du gouvernement.
On se demande de quel droit des militants qui ne bénéficient d'aucun mandat ni soutien du peuple se permettent de pourrir l'existence de milliers de gens qui essayent, eux, d'aller travailler, dans un contexte où tout semble fait pour les décourager, des grèves aux blocages en passant par une surfiscalisation qui n'a, contrairement aux déclarations de François Hollande, absolument pas changé de tendance et provoque l'exode massif des jeunes diplômés vers les pays anglo-saxons, des moyennes et grandes fortunes vers la Belgique ou la Suisse et des retraités vers le Portugal.
Il est ahurissant de constater que ces individus (syndicalistes, membres du gouvernement, militants des partis et jeunes carriéristes arrimés à tel ou tel candidat potentiel aux prochaines présidentielles) placent sciemment leur intérêt personnel avant celui de la France.
Si la CGT se comporte d'une manière aussi irresponsable, c'est parce que son président, Philippe Martinez, avait besoin de rassurer sa base radicale pour consolider sa position.
Si les socialistes continuent de spolier les contribuables, c'est parce qu'ils craignent de perdre leurs électeurs en réformant, et c'est parce qu'ils ne savent pas faire autre chose que du clientélisme – voir par exemple les subventions délirantes de la Mairie de Paris qui font régulièrement les choux gras de la presse spécialisée, 30 000 euros à l'Unef ou 44 500 euros à l'association Hip-Hop citoyens pour « le développement de la citoyenneté dans le mouvement hip-hop »…
Pour se refaire une santé, les syndicats tentent de faire croire que le gouvernement actuel ne serait pas un gouvernement de gauche. Qui peut les croire ? Alors que nombre de Français sont plongés dans leur déclaration de revenus et observent avec mélancolie le fruit de leur travail se répandre dans le tonneau des Danaïdes, à partir de quel fait, de quel argument, de quelle mesure leur expliquera-t-on que c'est un gouvernement libéral qui est au pouvoir ?
Nicolas Sarkozy n'a pas eu tort, lundi soir sur TF1, d'exciper l'exemple autrichien pour dire que la fin du clivage droite-gauche faisait le jeu de l'extrême droite.
Je ne donne pas cher d'une « grande coalition » entre la droite et la gauche qui, en France, ne pourra ressembler qu'à un grand parti politiquement correct, qui se dira « progressiste », contre ce qui sera présenté comme le parti conservateur et qui sera forcément dominé par l'extrême droite.
Méfions-nous de la tentation de certaines élites parisiennes et des extrêmes qui essaient d'amalgamer droite et gauche pour mieux les combattre. Ces deux camps existent bel et bien, ils défendent deux visions distinctes de la société, de la France ou du travail, et force est de constater que, si le nationalisme est bien une excroissance malade de la droite, le syndicalisme soviétisant que nous connaissons actuellement est bien, lui, une excroissance malade du socialisme.