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Cercle des Libertés Egales
27 mai 2016

Nicolas Sarkozy: réhabiliter la médecine libérale

              26 mai   2016           

« La Sécurité sociale à la française est un élément de notre civilisation. Elle fait partie de notre bilan et nous devons défendre et être fier de cet acquis qui remonte au général de Gaulle. Il n'est pas question de remettre en cause cette expression de la solidarité ».

 

En concluant ce mercredi une matinée de travail consacrée à la protection sociale, à la santé et à la famille, le président des Républicains, Nicolas Sarkozy, souhaitait chasser toute ambigüité. Celle d'une famille politique qui, profitant de la proximité de l'élection présidentielle, serait tentée de présenter des mesures radicales.

Pour autant, considérant que la santé est l'un des sujets de préoccupation majeure des Français, Nicolas Sarkozy souhaite qu'au lendemain de l'alternance, notre famille politique refonde, en concertation avec tous les professionnels de santé, notre modèle social pour l'adapter au monde actuel et le rendre plus efficient.

Parce que, explique-t-il, « la France de 2016 n'a rien à voir avec celle de 1945, date de la création de la Sécurité sociale ». Il suffit pour cela de constater l'allongement de la vie et sa répercussion sur les retraites, l'évolution de la famille, les parcours professionnels des Français, les progrès de la médecine, l'importance du chômage alors qu'en 1945 notre pays était en plein emploi, pour s'en persuader.

En France les dépenses sociales ont un coût considérable supporté par l'ensemble des Français. Dernier chiffre connu, celui de l'année 2013, fourni par le ministère des Affaires sociales : 715 milliards d'euros (dont 672 milliards de prestations), ce qui représente 33 ,8% du produit intérieur brut (PIB) contre 28% au Royaume-Uni et en Allemagne.

« Il n'est pas question de réduire les dépenses de santé », insiste Nicolas Sarkozy pour qui la question est de « savoir, aujourd'hui si nous avons les moyens de payer et si l'argent est bien utilisé. Il nous faut faire preuve de lucidité », poursuit-il, d'autant que les Français (69%) comme les professionnels de santé (86%) s'inquiètent de plus en plus de l'avenir de notre système de santé.

Et ce n'est pas le dernier épisode de la Conférence Santé, événement programmé après l'adoption de la loi Santé portée par Marisol Touraine et passée sans concertation avec les professionnels de la santé, qui a rassuré. « C'est le grand chelem de l'erreur. On concerte après le vote de la loi ! Ils ont osé et tenté. Résultat, personne n'est venu », constate Nicolas Sarkozy.

Après plusieurs mois de travail en commissions ad hoc, de débats et échanges avec des experts, des professionnels de la santé, des parlementaires et des élus de terrain, le président des Républicains a présenté la philosophie et quelques priorités de notre projet en matière de protection sociale, de santé et de famille.

Première d'entre elles : la médecine libérale. « Nous devons réhabiliter la médecine libérale », juge Nicolas Sarkozy qui voit en la désaffection pour les professionnels de santé « un problème considérable » dont n'est pas étranger un numérus clausus obsolète qui éloigne de jeunes étudiants en médecine d'un métier dont ils ont toujours rêvé alors que l'on fait venir des médecins étrangers et que des territoires ruraux et des banlieues sont aujourd'hui en déshérence médicale.

Désirant « rendre du temps médical aux médecins » qui sont de plus en plus accaparés par des tâches administratives - qu'une Assurance maladie correctement informatisée et numérisée devrait remplir -, Nicolas Sarkozy souhaite revaloriser également leur rémunération (le prix de la consultation) dont la dernière augmentation remonte à son quinquennat.

« Quand on a fait bac +10 et que l'on touche une consultation de 23 euros, on voit le décalage absolu entre l'égalitarisme voulu par la gauche et la réalité », lâche-t-il, proposant un « forfait de rémunération » pour les maladies de longue durée « dès lors que les médecins s'engagent dans la prévention ».

Mais surtout, Nicolas Sarkozy, en qualité de président des Républicains, demande que, dès l'alternance, on « abroge instantanément cette idée folle du tiers payant généralisé. Cela laisse à penser que la santé est gratuite. Elle déresponsabilise. Les médecins n'auront plus qu'un seul client : l'Assurance maladie laquelle imposerait le traitement des pathologies. Cela en sera fini de la liberté de prescription du médecin et de choix du médecin par les patients », s'alarme Nicolas Sarkozy.

Concernant la désertification, opposé à la coercition, le président des Républicains avance une autre piste : celle d'une meilleure rémunération des médecins libéraux dans la mesure où dans ces déserts médicaux les médecins participent au service public de santé.

Autre priorité affichée par notre formation politique, l'hôpital qui, de 2012 à 2014, est passé, avec le gouvernement socialiste, d'un déficit de 150 à 400 millions d'euros ! « Nous voulons faire de l'hôpital ce que nous avons fait avec l'université : l'autonomie des établissements. Il faut que les hôpitaux arrêtent de faire tous la même chose », estime Nicolas Sarkozy qui voit en l'autonomie l'occasion pour les dirigeants des établissements hospitaliers de choisir leurs spécialistes, d'organiser les heures de travail, de déterminer les rémunérations, de mettre en place les conditions de cette autonomie et de s'engager sur l'équilibre financier. « En un mot, faire confiance », résume Nicolas Sarkozy précisant que cette proposition sera présentée à tous les hôpitaux.

Concernant les établissements hospitaliers privés, par la voix de Nicolas Sarkozy, notre famille politique souhaite que cesse la discrimination à leur encontre. « Nous avons besoin du public et du privé. Les établissements hospitaliers privés font partie et contribuent au service public de santé », souligne le président des Républicains qui souhaite par ailleurs « réconcilier la médecine libérale et l'hôpital ». Et notamment sur le sujet des urgences. « Pourquoi ne pas travailler sur un double service d'urgences, interroge-t-il. Les urgences vitales, c'est incontestablement les urgences de l'hôpital. Quant aux urgences de soins d'urgence pourquoi ne pourraient-ils pas être assurés, dans l'hôpital, par des médecins libéraux qui interviendraient en qualité de médecins libéraux. On rapprocherait ainsi les médecins libéraux de l'hôpital », estime-t-il.

Sur les retraites, Nicolas Sarkozy a évoqué l'âge de départ : 63 ans en 2020, 64 ans en 2025. « L'idée, c'est que la présidentielle soit un mandat qui permettra de trancher sur ce sujet », a-t-il confié, précisant que « pour accélérer le retour à l'équilibre de l'assurance maladie », le taux de prise en charge des dépenses de santé par la sécurité sociale, avant intervention des complémentaires, sera abaissé de 76 à 73%.

Sur la lutte contre les grandes maladies telle l'Alzheimer, Nicolas Sarkozy soutient l'idée, comme il l'avait proposé lors de notre convention sur l'Europe, la semaine passée, d'une recherche européenne qui serait beaucoup plus efficiente en raison des moyens financiers agglomérés.

Souhaitant mieux prendre en compte les maladies psychiques tel l'autisme, le président des Républicains a évoqué également les maladies incurables et la mort. « Notre conception de l'humanisme est qu'un malade incurable doit pouvoir mourir dignement. Nous devons porter ce message que l'on puisse aborder la mort dans la dignité », souligne Nicolas Sarkozy trouvant nécessaire et « prioritaire » de doubler à nouveau (ce qu'il avait déjà réalisé sous son mandat en les portant de 2000 à 4000) le nombre de lits en soins palliatifs.

Concernant la dépendance, l'objectif pour notre famille est de mettre en place les conditions pour que les personnes puisent rester chez eux le plus longtemps possible. Et aussi d'encourager les familles à s'assurer pour le risque dépendance. Pour cela Nicolas Sarkozy propose d'améliorer la prise en charge fiscale d'une assurance pour ce risque dépendance. Quant à des prestations pour aider les familles concernées par la dépendance d'un de leurs proches, « la question est posée », confie Nicolas Sarkozy.

Lors de cette matinée de travail, une des tables rondes a été consacrée au handicap et aux politiques à mener pour les personnes en situation de handicap pour qu'elles soient considérées, y compris dans leurs droits les plus élémentaires.

Sur les normes "handicapés" qui s'imposent à toutes les administrations, collectivités, bailleurs sociaux, promoteurs ..., Nicolas Sarkozy s'interroge et se demande s'il ne faudrait pas, pour des raisons de coûts financiers, de cohérence et de pragmatisme « privilégier l'efficacité aux normes ». En clair ne pas imposer à un bailleur social qui se lance dans un programme immobilier autant de logements pour handicapés qu'il a de logements à construire.

Entouré des députés et présidents des conseils départementaux des Alpes-Maritimes et de l'Oise que sont Eric Ciotti et Edouard Courtial, Nicolas Sarkozy a évoqué le revenu de solidarité d'activité (RSA). « S'il est de notre devoir de garantir les soins et l'accompagnement social sur notre territoire, il est aussi primordial de responsabiliser les bénéficiaires du système social pour mettre fin aux abus qui privent de l'aide de la Nation ceux qui en ont le plus besoin. Personne ne peut considérer d'avoir droit à une assistance sans se donner du mal », considère Nicolas Sarkozy marquant ainsi la différence entre la gauche « qui considère que le revenu d'assistance est une fin en soi » et « nous, les Républicains, qui considérons que c'est un passage ».

A ses yeux, la sanction serait de supprimer les allocations à ceux qui considéreraient qu'ils ont des droits mais pas de devoirs, c'est-à-dire de refuser du travail ou, en contrepartie de ces allocations, de refuser de donner un peu de leur temps pour des activités d'intérêt général à des collectivités, des associations...

D'autre part Nicolas Sarkozy a indiqué que pour bénéficier d'une prestation non contributive (allocation adulte handicapé, minimum vieillesse, allocation supplémentaire invalidité) un étranger devra passer au moins cinq ans de résidence et certifier d'un an de travail en France.

Et il a annoncé que notre famille politique créerait une « nouvelle allocation unique fusionnant la majorité des aides sociales actuelles, allocation plus simple mais surtout plus incitative à la reprise d'emploi ».

Enfin, sur la famille « particulièrement malmenée par François Hollande et le gouvernement socialiste qui ont prélevé sur le dos des familles françaises 4 milliards d'euros et qui a eu pour dernière conséquence de provoquer la baisse de 2,3% des naissances en 2015 nous resituant au niveau de 1999 », Nicolas Sarkozy a plaidé pour que nous placions de nouveau la famille au cœur de la solidarité nationale.

« Nous reconnaissons la famille comme cellule de base de notre société, comme premier lieu d'apprentissage de la vie en commun », insiste Nicolas Sarkozy profitant de cette convention pour souligner que « la politique familiale n'est pas une politique de redistribution de revenus ».

« Nous disons tout avant pour tout faire après. Ce sera clair, transparent, honnête. A peu près tout le contraire de ce qu'on voit maintenant », a souligné Nicolas Sarkozy, rappelant que toutes ces propositions rejoindraient le projet socle de l'alternance qui sera présenté à l'ensemble des militants Les Républicains lors du Conseil national du 2 juillet prochain.

 

Les Républicains

 

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