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Cercle des Libertés Egales
28 septembre 2016

La caste médiatique et politique est terrorisée à l'idée du retour de Nicolas Sarkozy

L'ex-président de la République fait-il face à une campagne médiatique à charge ? Sans doute, pour l'avocat Régis de Castelnau. Bientôt «on va apprendre que Nicolas Sarkozy mange les petits enfants».                                    

Maître Régis de Castelnau est avocat à la cour, animateur du blog Vu du droit. Il écrit pour le magazine Causeur et commente l’actualité.

RT France : Hier Bernard Squarcini et Christian Flaesch, ex-grands responsables de la police et proches de Nicolas Sarkozy, ont été mis en garde à vue. Aujourd’hui des documents concernant des liens possibles entre Sarkozy et Kadhafi ont été révélé. Le timing ne vous étonne-t-il pas ?

Régis de Castelnau (R. C.) : Non, il ne peut pas m’étonner. Vous oubliez une autre chose : aujourd’hui on annonce la publication par Patrick Buisson, qui était un des conseillers proches de Nicolas Sarkozy, d’un livre de 500 pages qui contient des transcriptions des conversations frauduleusement enregistrées par Patrick Buisson…

Sur le fond : Squarcini qui est mis en garde à vue avec un autre par le parquet à ce moment-là, évidemment c’est une manœuvre. C’est le parquet financier qui est au service du pouvoir en place d’aujourd’hui. Je ne connais pas le fond du dossier, mais je pense que ça n’a même pas un intérêt. La seule chose qu’on peut retenir c’est de dire qu’il s’agit d’une tentative de déstabilisation de Nicolas Sarkozy.

Deuxièmement, Mediapart prétend que Nicolas Sarkozy aurait vu financer sa campagne de 2007 à des hauteurs vertigineuses par Kadhafi. Tous apprennent – il n’y a pas grand-chose d’après ce que j’ai compris jusqu’à présent – tout d’un coup, à deux mois de la primaire de la droite, on trouve un carnet écrit en arabe qui aurait été écrit par un monsieur qui est décédé d'une crise il y a quelques années. Je pense que Mediapart n’est qu’un épisode de plus dans cette tentative de le déstabiliser, et enfin il y a le livre de Buisson…

Capture d'écran                  Jusqu’à la primaire de la droite ça va être la lutte à mort, ça c’est clair

RT France : Si tout cela est une campagne de déstabilisation, qui pourrait en tirer profit ?

R. C. : Ce que j’appelle le mainstream – la caste médiatique, politique, essentiellement parisienne, est totalement terrorisée à l’idée du retour de Nicolas Sarkozy. Il y a un premier facteur : Nicolas Sarkozy provoque une détestation assez invraisemblable. Moi personnellement, je n’ai jamais voté pour cette famille-là, mais je suis surpris de voir comment un homme politique qu’on peut ne pas apprécier, ne pas aimer, suscite une haine pareille, une hystérie. Cela me surprend.

Deuxièmement, je crois qu’il y a la peur qu’il revienne parce que depuis son départ du pouvoir en 2012, Nicolas Sarkozy a subi des procédures judiciaires qui étaient injustifiées, avec des méthodes qui étaient inadmissibles. Il y a à peu près tous les gens qu’il avait aidés, qu’il avait promus, nommés ministres – qui l’ont trahi. Il y a ceux qui ont joué un rôle important dans les campagnes contre lui et je pense par exemple à Mediapart : Monsieur Plenel a peut-être du souci à se faire dans la mesure où il a commis des fraudes fiscales, et le pouvoir socialiste a été relativement bienveillant avec lui. Il n’est pas du tout sûr que revenu au pouvoir, Nicolas Sarkozy soit aussi tendre.

Donc il y a ces deux facteurs : la détestation de Nicolas Sarkozy qui est à mon avis presque irrationnelle, et deuxièmement il y a cette peur de son retour, parce que peut-être il aura l’envie de revanche ou des envies de régler ses comptes…

Et jusqu’à la primaire de la droite ça va être la lutte à mort, ça c’est clair. A ce niveau-là c’est un symptôme d’une crise politique et institutionnelle assez grave pour la France.

 
En général c’est très compliqué d’impliquer Nicolas Sarkozy malgré les efforts et la partialité assez extraordinaires

RT France : Alors, estimez-vous que ce ne sont pas les derniers éléments de cette campagne présumée contre Nicolas Sarkozy ?

R. C. : Oui, on va apprendre que Nicolas Sarkozy mange les petits enfants. Il y a déjà une tentative pour essayer de l’impliquer dans une affaire de trafic de cocaïne dans des avions privés avec les Caraïbes… Oui, je pense que c’est tous les jours maintenant. 

RT France : Vous avez mentionné les défauts de l’enquête, par exemple, le fait qu’elle s’est étalée sur cinq ans. Est-ce normal une telle durée pour une enquête ?

R. C. : Oh, s’il n’y en avait qu’une… Déjà il y a une affaire qui essaie de l’accrocher qui date de 1993. C’est «l’affaire Karachi» - des rétro-commissions sur les grands marchés internationaux etc. Il n’a toujours pas été possible de l’impliquer, mais l’enquête n’est pas clôturée. Cela fait 23 ans. Sur la campagne de 2007, cela fait une dizaine d’années, mais bien sûr que cela aurait dû être clôturé depuis longtemps. On a rien trouvé, mais on garde cette affaire sous le coude, parce que cela a permis des relances médiatiques comme vient de le faire Mediapart.

Ensuite, vous avez l’affaire Bétancourt, cela a été un non-lieu, il y a eu l’affaire de la fameuse amende payée par le parti, cela a été, là aussi, clôturé. Il y a eu des voyages payés par un homme d’affaires en avion privé – ça aussi, un non-lieu vient d’être rendu.

Les durées sont assez longues parce que en général c’est très compliqué d’impliquer Nicolas Sarkozy malgré les efforts et la partialité assez extraordinaires que personnellement j’ai rarement vues dans ma longue carrière.  Je pense à la grande déception de tous ces gens qui le détestent ou qui ont peur de son retour.

 

RT France : Alors a-t-il une chance de revenir si on mène une campagne contre lui et le perçoit comme une telle menace ?

R. C. : Le problème c’est que c’est en train de produire l’effet rigoureusement inverse : je crois que l’opinion publique est tout à fait convaincue de l’acharnement désormais. Je pense que c’est quelqu’un qui a toujours été très clivant – du côté de ses partisans, du côté de ces couches populaires qui sont un peu muettes et invisibles, il y a aujourd’hui une exaspération vis-à-vis des couches dominantes et ce n’est pas du tout impossible que ça le serve. Il a pris la posture de candidat antisystème – je ne sais pas, [peut-être] est-ce pour imiter Trump – qui fait que ces campagnes peuvent le servir. Comme vous voyez aux Etats-Unis, malgré la violence des campagnes anti-Trump de tout l’establishment, Donald Trump est quand même toujours largement debout. Donc je me demande si effectivement pour Nicolas Sarkozy cela ne constitue-t-il pas une chance.

RT France : Dans ce cas, ceux qu’on peut accuser de cet acharnement, comme vous l’appelez, contre Nicolas Sarkozy, font-ils suffisamment pour que la pression des faits consécutifs contre Nicolas Sarkozy n’apparaisse pas comme une pression politique ?

R. C. : Je pense que le pouvoir actuel a beaucoup manipulé de ces choses-là, je pense qu’aujourd’hui ils sont confrontés à cette problématique : si on en fait trop, cela ne va-t-il pas le servir ? Mais la mécanique est tellement bien faite et la détestation de Nicolas Sarkozy est tellement répandue dans ces couches supérieures, que ça part tout seul. Je pense que le pouvoir en place a instrumentalisé la justice pour essayer de se débarrasser de Nicolas Sarkozy, c’est difficilement niable, mais la machine fonctionne également toute seule. Vous allez sur les réseaux, parfois je suis surpris.

Il y a des hommes politiques qui l’aiment, d’autres qui le détestent, mais là, les cris prennent des proportions assez ahurissantes. Et donc aujourd’hui la machine fonctionne toute seule.

Régis de Castelnau

 

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Commentaires
M
J'oubliais dans cette liste diverse et fragile de soutiens à Juppé, le changeant JC Lagarde et Cohn-Bendit...
M
Juppé est soutenu ou fortement aidé par Raffarin, Mariton, Bayrou, Copé, les hollandistes du PS, Buisson...Ce mélange de convictions, d'intérêts, et de trahisons programmées fait une majorité bien peu cohérente et bien peu solide! Il ne faut pas de Juppé!
L
Quand Valls parle de "trumperisation"(!!!)....je pense comme il est dit dans l'article que la machine à dénigrer, à persifler, s'emballe trop vite et trop fort pour être audible par l'opinion publique: chaque jour une "affaire", une information à charge. C'est beaucoup trop et trop rapide pour que l'opinion publique suive...qui finit par avoir une overdose de communiqués à charge. Donc l'opinion "zappe" tout simplement parce que ses principales sources de préoccupations sont ailleurs, loin très loin des approximations de médias procureurs... <br /> <br /> le monde médiatique n'a toujours pas compris que si l'opinion se méfie des politiques, leur défiance est au moins aussi grande envers les journalistes procureurs..... Mais allez faire comprendre cela à Saint Germain des Près!!! L'avenir nous dira si la saturation de l'information à charge contre NS a produit le résultat escompté....
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