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Cercle des Libertés Egales
29 mai 2016

Sarkozy à La Réunion: que le peuple se lève

"Que le peuple se lève et qu’il dise 'maintenant ça suffit!'", a lancé l’ex-président pas encore candidat à la primaire mais déjà en campagne. "Moi, je n’ai pas menti", dit-il.

                       

Nicolas Sarkozy à La Réunion.    Par Christine Ollivier     Paru dans leJDD

Nicolas Sarkozy à La Réunion. (Sipa)

Exit ses rivaux de la primaire : Nicolas Sarkozy préfère nettement le mano a mano avec François Hollande, d'ancien président à président. La crise sociale et le bras de fer avec la CGT lui fournissent une occasion en or de se hisser au-dessus d'Alain Juppé, François Fillon ou Bruno Le Maire, mais aussi de régler ses comptes avec "le marchand de sable" de 2012, celui qui l'a battu à la présidentielle. Celui qui "avait tout promis", mais "n'a rien donné".

En déplacement pour vingt-quatre heures à La Réunion, ­Nicolas Sarkozy ne s'est pas privé de faire la leçon à son successeur, d'autant qu'il s'adressait à des ultramarins auxquels il n'a visiblement pas pardonné d'avoir, à 71%, massivement choisi Hollande à l'époque. En meeting sur l'île en 2012, le candidat socialiste avait lancé, mordant : "Nicolas Sarkozy vous dira aidez-moi. Eh bien, oui, aidez-le à partir!" Quatre ans plus tard, le patron des Républicains lui rend la pareille : "Il y a un jeu qui s'appelle "Stop ou encore". Là, à mon avis, il faut taper "stop". Et vite!", a-t-il asséné vendredi. En mode : je vous l'avais bien dit.

À la présidentielle, les Réunionnais "ont fait le choix que vous connaissez. Ils sont ravis aujourd'hui!", a-t-il ironisé, alors que les producteurs de canne à sucre s'estiment mal défendus en Europe et que l'île est minée par 30% de chômage. "Il y a des politiques qui viennent ici et racontent n'importe quoi. Je dois dire qu'avec François Hollande, ça a marché… Mais ça marche une fois, pas deux. Moi, je n'ai pas menti", a-t-il martelé.

Devant tous les interlocuteurs qu'il a rencontrés au long de sa journée marathon sur l'île, il a lâché ses coups contre François Hollande. "Ici comme ailleurs, les mensonges et les fariboles, on les a entendus. Vrai ou pas?", a-t-il attaqué d'entrée devant des ­agriculteurs, à peine descendu d'avion. "On ne dit pas n'importe quoi pour se faire élire!", tonne-t-il encore à l'heure du déjeuner devant des chefs d'entreprise. "Regardez le drame que vit notre pays. Regardez la colère des gens qui ont été abusés."

"Contre le président pour lequel ils ont voté…"

"Mentir sciemment pour gagner, c'est préparer les défaites du futur. Le résultat, il est là", conclura-t-il le soir devant des cadres locaux des Républicains. Et d'ironiser au passage : "Ils ont l'air malin à la CGT. Ils manifestent contre le président pour lequel ils ont voté…"

Le président de LR a aussi ­dénoncé la dégradation de la situation à Mayotte, désormais "en état d'insurrection" selon lui en raison de l'immigration massive venue des Comores voisines. "Que fait le gouvernement français?, s'est-il insurgé. On est capable de faire une fan zone sous la tour Eiffel […], mais on n'est pas capable d'envoyer 150 gardes mobiles pour ramener l'ordre à Mayotte? C'est ça, la priorité?" Et d'enchaîner en dénonçant "l'anarchie" en métropole : "Il n'y a pas un jour sans grève ou sans que des gens occupent des parties du territoire. Les policiers français sont descendus dans la rue pour demander que leurs chefs leur donnent des instructions! Mais où on est? C'est pas ça la France. Vivement que ça cesse!"

Car c'est bien 2017 que Nicolas Sarkozy a en ligne de mire, cette alternance qui lui paraît non seulement "possible", mais désormais "probable". Officiellement, c'est en tant que "chef de l'opposition" qu'il a sillonné vendredi La Réunion, multipliant les propositions et enchaînant tables rondes et réunions avec tout ce que l'île compte de relais d'influence : producteurs de canne à sucre, chefs d'entreprise, religieux, médecins… "Que le chef de l'opposition vienne ici pour dire : voilà les perspectives dans le cadre de l'alternance, c'est normal", a-t-il assuré, balayant les questions sur sa candidature plus que probable à la primaire de novembre. 

"Ce n'est pas encore le temps de la primaire"

Mais derrière le ­patron du parti qui multiplie depuis quelques semaines les déplacements sur le terrain, le candidat se cache de moins en moins. "Que le peuple se lève et qu'il dise "maintenant ça suffit!"", s'est-il enflammé devant les cadres locaux du parti, reprenant des accents de 2012.

Une ambiguïté qui fait tousser, pour l'heure à voix basse, dans les équipes de ses concurrents, ces déplacements se faisant aux frais du parti quand eux doivent autofinancer leur campagne. Alain Juppé et François Fillon sont d'ailleurs déjà venus à La Réunion. Bruno Le Maire y est attendu en juin. "Que le chef de l'opposition soit présent à La Réunion comme il l'est partout sur le territoire métropolitain, c'est bien normal, plaide Daniel Fasquelle, trésorier de LR. Ce n'est pas encore le temps de la primaire." Voire. S'il n'est pas candidat, Nicolas Sarkozy est bel et bien en campagne.

Christine Ollivier, envoyée spéciale sur l'Ile de la Réunion. - Le Journal du Dimanche

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