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Cercle des Libertés Egales

7 décembre 2016

Sarkozy: bienvenue dans le monde du buziness

 

        
Nicolas Sarkozy (g) et son épouse Carla Bruni, le 21 octobre 2016 à ToulonNicolas Sarkozy (g) et son épouse Carla Bruni, le 21 octobre 2016 à Toulon

Adieu la politique, bienvenue dans le monde du business. L'hyperactif Nicolas Sarkozy, 61 ans, est le dernier à s'imaginer à la retraite: il devrait bientôt se remettre en selle pour d'autres projets, créer une entreprise de conseils en économie ou pourquoi pas reprendre son projet de fonds d'investissement.

L'ex-chef de l’État, sèchement éliminé du premier tour de la primaire, où il est arrivé troisième (20,7%) derrière François Fillon et Alain Juppé, avait invité mercredi midi une cinquantaine de ses soutiens parlementaires et élus pour leur témoigner sa "reconnaissance" et son "amitié".

La réunion s'est déroulée pendant deux heures rue de Miromesnil, à Paris, dans les salons sobres et cossus des bureaux qui lui sont dévolus en tant qu'ancien président. 

Plusieurs participants ont résumé pour l'AFP son attitude avec les mêmes mots: "calme" et "sérénité". "C'est ce qui m'a frappé chez lui", a confié son fidèle soutien Frédéric Péchenard, directeur général de LR. "Il a été formidable et a analysé la situation avec beaucoup de recul".

Selon plusieurs participants, Sarkozy a demandé qu'"on aide Fillon". "L'étape suivante n'est pas encore gagnée", a-t-il dit à propos de la présidentielle de 2017. "Il faut garder l'unité et le rassemblement de la famille politique".

Pas un mot n'a été prononcé contre qui que ce soit, assure-t-on, même si l'ancien candidat s'est inquiété du "volume sonore" actuel. "Le déchaînement contre moi s'est retourné contre Fillon. C'est la règle médiatique", a-t-il lâché.

Dimanche soir, quand ils ont compris que les dés étaient jetés et que leur champion était éliminé, certains de ses soutiens lui ont conseillé de "prendre de la hauteur" en ne soutenant aucun des deux finalistes. Il ne les a pas écoutés. "Fillon a été mon Premier ministre pendant cinq ans, son projet est le plus proche du mien", a-t-il répliqué.

- Vacances au Maroc -

En lui déclarant dès dimanche soir son soutien, M. Sarkozy a estimé qu'il allait "contribuer à ne pas faire éclater le parti".

Et maintenant? Que avenir, quels projets pour l'ancien chef de l’État, mis en examen dans l'affaire des "écoutes" et qui risque un procès en correctionnelle.

Lors de cette réunion, il ne s'est apparemment confié à personne. A peine ses soutiens ont-ils appris qu'il resterait à Paris jusqu'à dimanche, pour voter. Il partira ensuite en vacances avec Carla et leur petite Giulia. "D'abord au Cap Nègre", dans la propriété familiale de son épouse, "puis au Maroc à Noël, comme chaque année", croit savoir un proche.

La suite n'est pas encore calée. Mais plusieurs proches le voient déjà reprendre ses conférences internationales, comme il en avait pris l'habitude après sa défaite en 2012 et même après avoir repris la tête de l'UMP fin 2014 (Brésil, Moscou, Suisse, Qatar, Montréal, New York, Israël...), parfois couplées avec les tours de chants de son épouse et qui lui permettaient de s'entretenir avec les grands de ce monde.

Autre piste: la création d'"une boîte en conseils économiques" ou la reprise de son projet de fondation d'un fonds d'investissement. M. Sarkozy n'a jamais officiellement parlé de ce projet, qui avait été abandonné à son retour en politique.

Le Financial Times avait affirmé en 2013 que le Qatar lui avait proposé de placer 500 millions d'euros dans ce fonds pour des investissements en Espagne, au Maroc ou au Brésil.

Retournera-t-il au Conseil constitutionnel, où il a droit de siéger ? A sa profession d'avocat ? "Une chose est sûre, il ne restera pas inactif", assure M. Péchenard. 

"Je le sens attentif à la vie politique. Je ne me laisserais pas couper la tête qu'il ne reviendra jamais. J'ai le sentiment qu'il a tourné la page mais n'a pas refermé le livre", assure un proche.

 

 

 

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3 décembre 2016

Les militants socialistes n'ont pas le moral

      

                             

Samedi lors de la Grande convention nationale de La belle alliance populaire.

Samedi lors de la Grande convention nationale de La belle alliance populaire.                                                                    Crédits photo : BENOIT TESSIER/REUTERS

« C'est l'enfer», «Je me sens triste» ou «Valls, c'est Hollande en pire» : les adhérents et cadres PS réunis samedi à la convention nationale de la Belle Alliance populaire ont fait part de leur « tristesse ». La possible entrée en campagne de Manuel Valls ne soulève pas les foules.

Grosse déprime au PS. Samedi, environ 2000 militants s'étaient rassemblés au Paris Event Center dans le XIXe arrondissement de Paris pour la convention nationale de La belle alliance populaire. 2000 personnes seulement alors que 8000 étaient potentiellement attendues. La convention nationale de La belle alliance populaire c'est une sorte d'Université d'Eté de La Rochelle, en hiver, sans la mer et sans entrain. Une réunion de famille terne, où même les parents ont manqué à l'appel. «C'est l'enfer, y'a que des nobody sur scène», râle un militant francilien, avant que les ministres présents ne prennent la parole. Tous ont la campagne de la primaire en tête, mais quasiment aucun candidat n'est présent. Beaucoup se sentent orphelins, après le renoncement de François Hollande.

» À l'Élysée, palais fantôme, les conseillers partagés entre émotion et regrets

«Jeudi soir, je me suis senti triste, je ne m'y attendais pas. Je suis affecté mais je respecte sa décision», confie Jean-Marie, adhérent PS depuis 2006. La candidature probable de Manuel Valls ne le console pas. «Le premier ministre ne gagnera pas. Ce sera probablement Arnaud Montebourg le vainqueur, parce qu'il a mis la barre à gauche, mais de toute façon, je sais qu'on va perdre en mai prochain.»

 

Ce petit groupe de jeunes militants étudiants à la Sorbonne et flanqués de jolis blousons noirs préfère se retrouver à la buvette plutôt qu'écouter les innombrables et interminables prises de parole. Eux veulent garder la face. «Manuel Valls a une carrure d'homme d'Etat, la primaire va permettre le débat et un échange projet contre projet», commente l'un d'eux, 22 ans mais déjà adepte de la langue de bois. On sent quand même poindre la nostalgie chez ce bébé-Hollande. «Je me suis engagé pour la première fois pour la campagne de 2012, alors cette fin de quinquennat est forcément difficile.»

 

Un militant aimerait bien voir un autre ministre, en plus de Manuel Valls, se présenter à la primaire. Sous-entendu: voter pour le premier ministre, c'est compliqué. Dans les allées du hangar, on préfère rendre hommage à François Hollande plutôt que vanter le futur candidat. «On se rendra compte du bilan après, il y a eu des réelles avancées sur les questions sociales et le président a bien agi à l'international. On a critiqué l'homme, on a un peu trop oublié son programme et ses réalisations», se plaint Jalila, conseillère régionale à Montargis dans le Loiret. «Valls, c'est Hollande en pire», explique Mathieu, militant d'Indre-et-Loire, pas peu fier de sa formule. «Une grande partie de la famille légitimiste est perdue, ils vont réfléchir à leur choix. Mais il n'y aura pas de report automatique vers le premier ministre.»

Un autre militant ancien plaide pour le retour de Martine Aubry. «Bon, j'irai voter Valls. Parce que Benoît Hamon et Arnaud Montebourg ont eu un comportement désastreux à l'égard du gouvernement», se résout-il. Un choix par défaut. Lui comme d'autres fera la campagne pour le vainqueur, sans passion. Dans une gauche éclatée, beaucoup plaident encore pour le rassemblement. Mais la probable entrée en campagne du premier ministre fait craindre la formation d'un front anti-Valls, prémice d'une véritable explosion du PS. Le premier secrétaire du pari Jean-Christophe Cambadélis, invité dimanche à 12h30 du Grand Jury RTL-Le Figaro-Lci, est prévenu.

                   
 
30 novembre 2016

Crier Haro contre Fillon ne suffira pas à unifier la gauche

FIGAROVOX/ENTRETIEN - François Fillon est critiqué à gauche pour son «ultralibéralisme» économique. Pour Laurent Bouvet, face au candidat de la droite, l'attachement populaire au modèle social et au service public pourrait profiter d'abord au Front national.


Laurent Bouvet est professeur de Science politique à l'Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines. Il a publié L'Insécurité culturelle chez Fayard en 2015.


FIGAROVOX. - François Fillon a traité François Hollande de «Paul Deschanel qui tombe du train toutes les semaines», référence à l'ancien président de la République tombé de train en pyjama. François Hollande semble quant à lui vouloir remonter dans le train... Que pensez-vous de cette comparaison historique?

Laurent BOUVET. - Laissons aux candidats ce genre de comparaison - sinon pour rappeler que Deschanel a été élu président de la République en 1920 contre Clémenceau, en raison des intrigues d'Aristide Briand et d'une alliance entre droite conservatrice et SFIO! Ce qui en dit long, déjà à l'époque, sur la préférence très largement partagée en politique pour le compromis (voire la compromission) médiocre plutôt que pour le courage.

Ce qui est tout à fait juste en revanche, c'est bien que François Hollande, en dépit du rejet dont il est l'objet aujourd'hui, à gauche notamment, veuille être candidat à sa propre succession.

La moindre rumeur est immédiatement commentée par tout un tas de gens qui n'en ont qu'une très vague idée.

Des rumeurs de démission de Manuel Valls ont couru suite aux propos qu'il a tenus sur son éventuelle candidature à la primaire, qui viendrait gêner celle de François Hollande. Certains ont alors évoqué une «crise de régime». Alors que l'intéressé a déclaré qu'il restait à Matignon, que penser de ce type d'analyse?

C'est très excessif mais bien dans le style de notre époque où le moindre bruissement de l'actualité, la moindre rumeur, les moindres faits et gestes de nos responsables publics sont immédiatement commentés par tout un tas de gens qui n'en ont qu'une très vague idée, comparés à tel ou tel moment précédent historique ou assimilés à telle ou telle situation institutionnelle.

On a ainsi eu droit, ces derniers mois à des comparaisons de l'usage de l'article 49.3 pour faire adopter un texte de loi avec un régime autoritaire, de l'instauration de l'état d'urgence comme un acte digne du 10 juillet 1940 (les pleins pouvoirs accordés au Maréchal Pétain par le Parlement réuni à Vichy) ou encore de la loi El Khomri comme un retour au XIXème siècle en matière sociale. Bref à des dérives langagières sans rapport avec la réalité des faits.

 

Le fait que le président de la République et le Premier ministre ne soient plus en accord sur la stratégie de la majorité à la présidentielle n'est ni nouveau ni étonnant. Ce qui est frappant, c'est que leurs divergences soient ainsi étalées sur la place publique dans le but de faire pression l'un sur l'autre. Ce qui affaiblit encore l'image déjà très dégradée qu'ont nos concitoyens de leurs institutions publiques et des responsables publics qui occupent telle ou telle fonction.

Jean-Luc Mélenchon, Arnaud Montebourg, François Hollande, Manuel Valls, Emmanuel Macron, Sylvia Pinel... la gauche est-elle éclatée façon puzzle? S'agit-il de querelles personnelles ou davantage d'incompatibilités idéologiques?

Cette inflation des candidatures à la présidentielle à gauche est le résultat, selon moi, de la conjonction de trois phénomènes.

C'est d'abord le résultat de l'abaissement de la fonction présidentielle sous le mandat de son actuel titulaire. Le manque d'incarnation et d'autorité a conduit à laisser penser à n'importe quel ministre ou sous-ministre qu'il serait tout à fait susceptible de faire mieux que François Hollande à sa place. Ce n'est pas qu'une clause de style, c'est un véritable effet systémique. Peu de socialistes en 1995 se disaient qu'ils pourraient succéder à François Mitterrand, même si la situation du PS n'était pas très favorable. Aujourd'hui, même au-delà des responsables qui ont déjà exercé une fonction ministérielle, beaucoup de candidats potentiels sont convaincus que l'exercice présidentiel est tout à fait accessible. Ce qui est, bien évidemment, une illusion.

On peut ensuite voir dans la précipitation actuelle vers la candidature à la présidentielle, le signe que l'on n'y croit pas véritablement à gauche. Que la situation politique laissée par le quinquennat Hollande est telle que l'alternance est sinon nécessaire du moins incontournable ; et qu'il est donc impératif de se positionner pour la suite, pour la phase de reconstruction du PS et de la gauche puis pour la prochaine présidentielle, en 2022, lorsque la droite sera à son tour dans la difficulté. Il s'agit donc également d'une foire aux ambitions.

 

Enfin, il y a des différences très marquées sur le fond entre les différents candidats, entre certains d'entre eux du moins. Le quinquennat qui s'achève a en effet révélé au grand jour les fractures multiples qui traversent aujourd'hui la gauche française. Que ce soit sur la politique économique et sociale, sur la question de la laïcité et de l'identité nationale, sur la question européenne ou encore sur les enjeux environnementaux. Les combinaisons multiples et les subtilités de positionnement font qu'il est aujourd'hui impossible à tel ou tel candidat d'apparaître, comme le fut Hollande en 2011-2012, comme un point de rassemblement possible.

L'élection à la primaire de la droite de François Fillon n'est-elle pas une bonne nouvelle pour la gauche? Une droite libérale et conservatrice plus assumée qu'aux temps du chiraquisme pourrait-elle favoriser l'unité de l'autre camp?

Il faut envisager la chose dans l'autre sens. C'est-à-dire qu'en l'absence comme on vient de le voir de toute possibilité d'entente à gauche autour d'une candidature de rassemblement ou de consensus, la désignation de Fillon comme candidat de la droite n'est pas une nouvelle susceptible de changer la donne ; elle n'est pas la bonne nouvelle qu'elle devrait être.

 

La gauche devrait, normalement, être capable de s'unir pour la défense de la fonction publique et de ses valeurs face à un candidat tel que Fillon afin de mobiliser en faveur de son candidat la majorité des électeurs que l'on dit «populaires» (les CSP employés et ouvriers, plus les jeunes et les retraités qui en sont issus) contre le projet économique et social d'une droite… de droite ainsi que tous les Français qui considèrent qu'on doit pouvoir être libre d'avorter ou de se marier à quelqu'un du même sexe notamment. Or ce n'est pas le cas, pour le moment du moins. Et il serait étonnant que le choc Fillon provoque à gauche un choc en retour favorisant l'unité.

Ce qui joue aussi, on l'a vu dans le déchaînement de la presse de gauche et chez certains militants entre les deux tours de cette primaire de la droite, c'est la perte d'habitude d'avoir comme adversaire pour la présidentielle un véritable candidat de droite, qui corresponde au noyau dur de la droite française. Ce manque d'habitude (de Valéry Giscard d'Estaing à Nicolas Sarkozy en passant par Jacques Chirac) crée d'étranges réflexes, entre la condamnation morale et la volonté de lui faire barrage à tout prix, sans bien mesurer ce que cela signifie. Qu'en sera-t-il en effet en cas de second tour opposant Fillon à Marine Le Pen? Ces réactions de la gauche qui n'ont pour effet que de mobiliser plus encore ce noyau dur de la droite renforcent donc encore mon interrogation sur la capacité de la gauche à profiter de la candidature Fillon.

Dans les études d'opinion, les Français semblent attachés au «modèle social» de leur pays et attendre un certain niveau de protection de l'État. Le Front national n'est-il pas le mieux placé pour récupérer les voix antilibérales d'un éventuel vote «Tout sauf Fillon»?

 

Ce qui risque plutôt d'arriver, c'est en effet que ce soit Marine Le Pen qui ramasse la mise en matière de mobilisation pour la défense du service public et des fonctionnaires notamment.

À la fois parce que cela fait un moment maintenant que le FN «travaille» politiquement la fonction publique, notamment les agents au guichet et les catégories les plus modestes, et parce que la candidate du FN apparaît comme plus modérée que son père ou sa nièce sur les questions de société et de mœurs. Et qu'il se pourrait donc bien, si la candidate du FN fait une campagne axée sur la défense du service public ainsi qu'une forme de modération sur les questions de mœurs notamment, qu'elle puisse séduire au-delà de l'électorat qui lui semble déjà acquis.

Il n'est pas exclu, dans de telles conditions, que face à une candidature Fillon incarnant la droite dans toutes ses dimensions, et en l'absence d'un candidat de gauche crédible, une partie de l'électorat de gauche, notamment de l'électorat populaire, puisse se laisser tenter par les sirènes lepénistes en défense de la fonction publique ou des petits salaires.

Les responsables de la déliquescence de la gauche française ont donc une responsabilité historique.

 

Laurent Bouvet

Le Figaro.fr

19 novembre 2016

Le dernier mot de Sarkozy

 Le Point.fr 19-11-2016

Nous arrivons au terme de la campagne du premier tour de la primaire de la droite et du centre.

Cette  campagne aura été une formidable épreuve de vérité ; vérité sur la  situation de notre pays, sur les défis que nous avons à relever, sur les  solutions que je propose pour la France.

J'ai voulu tout vous dire, sans louvoiement ni déni de réalité.

La  France est à un tournant de son histoire, affaiblie par quatre années  de présidence de François Hollande, déconsidérée sur la scène  internationale, atteinte dans son identité même, menacée dans sa  prospérité et sa cohésion.

Les défis que nous avons à relever  sont immenses et nous sommes dans une situation d'urgence absolue. Qu'il  s'agisse de la scène intérieure, européenne ou internationale, le pire  choix serait de continuer sur la voie de la faiblesse, du renoncement et  de l'immobilisme.

Pour être crédible et efficace, l'alternance  doit être franche, forte et dénuée de toute espèce de reniement. Pour  rassembler le plus grand nombre de Français, il nous faut une ligne  politique claire, en rupture avec les socialistes et tout ce qu'ils  incarnent depuis bientôt cinq ans.

La primaire doit préparer les  conditions indispensables au relèvement de la France. Or, la France de  demain ne sera pas la même selon qu'on choisisse l'alternance forte ou  l'alternance molle. Ce choix est décisif pour l'avenir de notre pays.

Je ne suis pas le candidat des demi-solutions, des compromis bancals, des synthèses si subtiles qu'il n'en restera rien.

Je  ne suis pas le candidat d'une élite, ou d'une France pour qui tout va  bien. Je suis le candidat du peuple de France, qui souffre en silence et  qui ne demande qu'à sortir du désespoir.

Je refuse les  accommodements raisonnables et je propose une alternance intransigeante  avec le communautarisme et l'islam radical. Je m'engage sur le retour de  l'autorité et sur la défense de l'identité nationale.

Je  m'oppose à une hausse de la fiscalité, et je préfère baisser  simultanément les dépenses publiques ainsi que les charges et les impôts  pour renouer avec la prospérité, en renouant les heures supplémentaires  défiscalisées.

Je me présente avec mon expérience et ma  détermination pour défendre avec force les intérêts de la France, en  Europe et dans le monde.

Pour participer à l'indispensable  relèvement de la France, je vous invite à prendre part au scrutin de  dimanche 20 novembre, afin de déterminer qui sera en mesure de relever  les défis qui nous attendent.

Je compte sur vous et sur votre  mobilisation, car la primaire sera la première étape de la reconquête.  Les primaires sont votre choix. Ne laissez pas d'autres que vous choisir  votre destin.

J'ai l'énergie, l'envie, la volonté pour que 2017  soit un nouveau départ, pour ouvrir une nouvelle voie française, pour  construire une espérance française, pour ressusciter un nouvel horizon  français. J'ai la profonde conviction que nous pouvons réussir. Je ne  renoncerai jamais à l'idée que je me fais de notre pays. C'est pour moi  un engagement total.

Ce sera Tout pour la France.

Nicolas Sarkozy

 

15 novembre 2016

L'Europe doit pouvoir se réarmer et se défendre

Tout pour la France...Nicolas Sarkozy

 

La France et l'Europe doivent tirer les conséquences de l’élection de Donald Trump. Je crois au commerce, au libre-échange et à la libre circulation des biens et des personnes mais je veux que dans ce monde incertain, l'Europe se réarme et puisse se défendre.

  • Je défends l'adoption d'uBuy European Act : les produits achetés par les marchés publics devront comporter au moins 50% de production sur le territoire du marché unique. Les États-Unis défendent leur industrie. Nous devons en faire de même !​
  • Je demande la mise en place d'​une taxe carbone aux frontières de l'Europe, car nos entreprises ne peuvent être les seules à respecter des normes si nos partenaires s'en exonèrent.
  • ​J'exige la mise en place rapide ​de mesures anti-dumping contre les industries en surproduction ou subventionnées dans les pays émergents​ comme la Chine.​

Mes chers amis, défendons une refondation de l'Europe qui permettra d'instaurer une nouvelle politique de la concurrence et une politique industrielle ambitieuse.
Le 20 novembre, faites le choix d'une alternance forte et du leadership de la France à l'international.
Je compte sur votre mobilisation.
Très sincèrement

Nicolas Sarkozy signatureNS_-_copie.png

 

 

 

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15 novembre 2016

Sarkozy: c'est un temps pour les marins solides...

Le Figaro.fr

Pour son dernier discours francilien d'avant premier tour, l'ancien président a largement insisté sur les défis «de l'immigration» et «de l'intégration» que la France devait, selon lui, affronter.

De notre envoyée spéciale à Saint-Maur-des-Fossés

Alors que le 20 novembre se rapproche à grands pas, Nicolas Sarkozy a entamé sa dernière de campagne d'avant premier tour se rendant à Saint-Maur-des-Fossés, la ville du député-maire LR Sylvain Berrios, dans le Val-de-Marne, dernier bastion communiste en France. Si le candidat a déjà organisé son grand meeting parisien au Zénith le 9 octobre, il n'a pas dérogé à la règle d'organiser une réunion publique en région francilienne, pour clore son tour de France. Un classique de fin campagne ; une façon aussi de ne pas laisser tout l'espace à Alain Juppé.

LIRE AUSSI:» Sondage: entre Juppé, Sarkozy et Fillon, les écarts se resserrent

Au centre sportif de Saint-Maur-des-Fossés lundi soir, devant près de 2500 personnes, Nicolas Sarkozy, accompagné de Carla Bruni et de nombreux élus, en est rapidement venu parler du «défi gigantesque de l'immigration» et du «défi gigantesque de l'intégration». «Je crois au métissage, à l'immigration mais à un moment le nombre tue le mouvement», a jugé Nicolas Sarkozy, en ajoutant qu'il fallait dire «ça suffit (…) avant qu'il ne soit trop tard!».

L'ancien président est convaincu que dans cette campagne, «il est le seul à pouvoir se placer en rempart face au Front national et à créer une digue», avance un de ses soutiens. Le candidat en a profité pour s'opposer à Alain Juppé qui lui avait reproché de vouloir suspendre le regroupement familial et avait qualifié l'attitude de «pas humaine». «Ce qui est inhumain c'est de faire croire à un jeune du Sahel, qu'il a un avenir, qu'il a un emploi en France», lui a répondu Nicolas Sarkozy dans une longue anaphore. «Ce qui est inhumain c'est de laisser l'Afrique dans la pauvreté. Ce qui est inhumain c'est de dépenser de l'argent pour soutenir les banques grecques alors qu'on ferait bien mieux d'investir dans un plan Marshall pour développer l'Afrique et aider les jeunes Africains à trouver du travail», a encore poursuivi le candidat.

 

Dans le Val-de-Marne, Nicolas Sarkozy a aussi largement insisté sur «le défi gigantesque de l'intégration» auquel était confrontée la France. «Comment fait-il que des Français élevés en France, éduqués en France viennent à haïr leur pays? Comment des enfants soignés en France et qui sont français se sentent moins intégrés que leurs grands-parents qui n'étaient pas français?», s'est interrogé le candidat. Selon l'ancien président, «si on ne pose pas ces questions, on va au-devant de grandes désillusions et de grands affrontements».

Des déclarations à la tribune qui ont aussitôt déclenché de vifs applaudissements de la salle. Pour le candidat, reprenant un de ses fils rouges de campagne, «quand on est en France, on parle le français, on vit comme un Français, car ici il y a un mode de vie français, une culture française!» La salle a réagi avec satisfaction à la déclaration. «On devient nos ancêtres les Gaulois quelle que soit la culture de sa peau!», a-t-il déclaré en reprenant ses propos du meeting de Franconville, lorsqu'il avait lancé «dès que vous devenez français, vos ancêtres sont les Gaulois».

 

Mais comme il le fait très clairement depuis plusieurs meetings, le candidat s'est aussi longuement placé en porte-parole de la «jeunesse musulmane» et «de tous ces Françaises musulmanes qui sont autant françaises» que lui «et qui ont le droit d'être respectées», a-t-il insisté. «Je veux qu'on les respecte si elles ont envie de porter un jean ou une minijupe». Un message sur l'égalité homme femmes qui l'a amené redire son opposition à tout «accommodement raisonnable».

Et alors qu'il revenait sur la nécessité d'avoir une majorité claire pour gouverner, le candidat a conclu son discours en redisant son opposition à travailler avec le président du MoDem. «Ce n'est pas une question politicienne», a-t-il rebondi à la tribune, alors que ses concurrents lui reprochent de passer trop de temps sur la question. «M. Bayrou a choisi Ségolène Royal en 2007 et M. Hollande en 2017. Rendons-lui hommage dans sa constance à voter avec la gauche!», a lancé Nicolas Sarkozy. «Il est un allié fidèle de la gauche. Il n'a rien à faire dans notre majorité.» Alors que des «Sarkozy président» retentissaient dans la salle, le candidat a jugé c'était «un temps pour les marins solides et pas pour les girouettes».

Nicolas Sarkozy

 

14 novembre 2016

Fillon: Juppé trop modéré pour changer la donne.

 En progression dans les sondages à une semaine du premier tour de la primaire de la droite te du centre, François Fillon, tout sourire, est convaincu d’être la surprise : "Désolé, mais les Français sont en train de bousculer les scénarios."

                       

 

François Fillon est persuadé de sa présence au second tour de la primaire de la droite Crédits : Eric Dessons/JDD

Que vous inspire l'élection de Donald Trump?

De l'intérêt et du sang-froid. Les responsables français essaient tous de tirer profit de cette élection. On vous dit que M. Trump a gagné parce que les classes populaires ont voté pour lui ; ce n'est pas vrai, son électorat est plus large. Sans parler des politiques qui découvrent qu'il faut écouter le peuple. Ils ont raison mais lequel? Plus de la moitié des Américains ont, je le rappelle, voté pour Mme Clinton. Mme Le Pen prétend que c'est la victoire de ses idées. M. Trump a certes un langage baroque mais il est l'élu du Parti républicain, qui n'a rien d'extrême droite. J'ajoute que M. Trump est l'un des symboles du capitalisme américain que le FN abhorre.

Cela en fait-il un personnage fréquentable?

En politique étrangère, on fait avec les États et on juge sur les actes. Évidemment, sa personnalité est déroutante mais on a eu par le passé un cas un peu similaire : Silvio Berlusconi. Il n'y a pas eu de catastrophe. D'ailleurs la politique américaine a produit pas mal d'erreurs avant M. Trump : ce n'est pas lui qui a envahi l'Irak ; pas lui qui a installé des systèmes antimissiles à la frontière russe, suscitant une nouvelle "guerre froide". La question est de savoir si M. Trump va aggraver la situation ou pas. Il faut faire de son élection une occasion de relancer l'objectif d'une alliance de défense européenne et de renforcer la lutte contre cette ingérence insupportable de l'administration et de la justice américaines sur les entreprises européennes. De même sur l'élargissement de l'alliance antiterroriste : au lieu d'attendre de savoir ce que M. Trump va faire, que la France prenne des initiatives! M. Trump a annoncé qu'il voulait changer de politique vis-à-vis de la Russie… Prenons-le au mot et agissons. 

Ça vous fait plutôt plaisir, ça?

Je serais fâché pour la France que M. Trump et M. Poutine se serrent la main par-dessus nos têtes. Il ne faudrait pas que nous soyons les dindons de la farce.

Trump a mené campagne en faisant un bras d'honneur au "système". Une leçon pour nous Français?

Le peuple a envie d'envoyer balader tout système qui refuse de se remettre en cause. Il y a une demande d'efficacité et d'honnêteté. Quand j'ai dit que "personne n'imaginerait de Gaulle mis en examen", la réaction n'a pas été de s'interroger sur un éventuel problème de moralité dans notre système. Non, la réaction a été : "Fillon, qu'est-ce qui lui prend? Ce n'est pas correct!" Comme si la vérité était plus coupable que le silence.

Cela vous réjouit-il de voir que l'élection américaine a désavoué les sondeurs?

Je l'ai toujours dit : les sondages d'intentions de vote à la primaire ne valent pas tripette. Il existe un vote caché, libre. Cela doit servir de leçon et conduire les commentateurs à éviter de dire qu'il n'y a que deux candidats à la primaire de la droite et du centre ; à ne pas considérer que, quoi qu'il arrive, Mme Le Pen sera au second tour de la présidentielle… Il y a peu encore, on ne voyait pour la primaire que deux têtes dans les médias! Désolé, mais les Français sont en train de bousculer les scénarios. Ils sentent la sincérité et la cohérence de mon projet pour redresser la France. Je trace mon sillon, je continue d'accélérer.

De quand datez-vous le changement?

Du premier débat télévisé. Jusque-là, dès que j'arrivais quelque part en province, un journaliste me tendait son micro avec compassion : "Vous y croyez encore?" [Rires.] Aujourd'hui, on me demande jusqu'où ma campagne peut aller.

Jean-Pierre Raffarin et François Baroin affirment que la victoire de Trump montre que Marine Le Pen peut gagner en France. Dire cela, c'est faux, et ce n'est pas responsable. 

François Hollande doit-il renoncer à se présenter? Depuis le livre [Un président ne devrait pas dire ça, de Gérard Davet et Fabrice Lhomme, éd. Stock], il est disqualifié. Si j'étais à sa place, je ne me représenterais pas. 

Le groupe LR a lancé une procédure de destitution contre lui. En tant que député, la signerez-vous? Cette procédure est symbolique. La vraie destitution, c'est le peuple qui la prononcera très bientôt. Mais je considère que François Hollande a commis une faute grave. Je ne vais pas l'en exonérer en refusant de signer cette procédure. [Il s'interrompt, apostrophe le photographe du JDD : "Il est bien le X-T2?", s'empare de l'appareil et prend quelques photos.]

LIRE AUSSI : Quand Fillon emprunte l'appareil photo du JDD

Le 13 novembre 2015, Paris et Saint-Denis étaient frappés par le terrorisme. Depuis un an, la France a-t-elle changé?

La France est en guerre et les dirigeants politiques n'ont hélas pas vraiment pris conscience de la gravité du danger que représente la montée d'un totalitarisme islamique. Au lieu de parler du fond du problème, certains perdent leur sérieux en parlant de frites et de jambon. 

Encore une attaque contre Sarkozy!

Je ne m'attaque à personne, mais je ne veux pas que cette primaire se résume à des postures ou à un duel contre-productif : les uns votant Juppé pour ne pas avoir Sarkozy et les autres Sarkozy pour ne pas avoir Bayrou. Où est la France dans tout ça? Le vote Fillon est plus clair et plus utile. [Sourire.]

 

François Fillon est certain d'être au second tour (Eric Dessons/JDD)

Vous avez du mal à vous en prendre à Alain Juppé…

Son programme provoquerait une grande déception parce qu'il est trop modéré pour changer la donne. Au nom du consensus, il laisse entendre qu'il peut encore être modifié, amendé avec les centristes, et pourquoi pas avec la gauche au lendemain d'un second tour face à l'extrême droite. Moi, je ne négocierai pas. Il s'agit de relever le pays en urgence par une transformation économique et sociale.

Bruno Le Maire, lui, assure que la "déception" a eu lieu après 2012…

Ses attaques ne sont pas tout à fait au niveau… Il faut qu'il se demande pourquoi il était au gouvernement si tout était, comme il le dit, décevant. 

Si vous êtes élu à la primaire, discuterez-vous avec François Bayrou?

Discussion mais pas d'arrangements. Nous avons des points communs, notamment sur la question de la dette. Mais je ne vois pas comment amender mon projet sans le dénaturer, et je ne veux pas le dénaturer parce que je veux obtenir des résultats.

Vous avez accepté de participer à l'émission de Karine Le Marchand sur M6, alors que jusque-là, vous aviez toujours refusé de vous dévoiler…

Tout arrive. J'ai eu des échos positifs. Le problème avec cette émission, c'est que ma fille, qui est mariée et qui a deux enfants, a reçu un paquet de demandes en mariage! [Rires.] 

Vous disiez il y a quelques mois qu'en cas de défaite, vous arrêteriez la politique. Vous le dites toujours?

Je suis candidat à la présidence de la République, pas à un autre poste.

Le président de la région des Hauts-de-France, Xavier Bertrand, était assis au premier rang de votre meeting à Lille, jeudi soir. Va-t-il vous soutenir? Nous avons parlé plusieurs fois ces dernières semaines. J'ai compris qu'il hésitait entre M. Juppé et moi.

Si vous êtes au second tour, appellerez-vous votre amie Valérie Pécresse, qui a rallié Juppé, pour lui dire : "Je te l'avais bien dit"?

Je n'ai pas compris son choix. Il m'a déçu. 

Si vous n'êtes pas au second tour, vous serez sans doute un faiseur de roi. Prendrez-vous parti?

Je serai au second tour. 

Est-il possible de soutenir Sarkozy après avoir dit tant de mal de lui?

Je serai au second tour.

Anna Cabana et Christine Ollivier - Le Journal du Dimanche

6 novembre 2016

FILLON L'élection de Juppé entraînerait une grande déception

François Fillon s'en est pris dimanche au favori des sondages de la primaire de la droite. Le programme d'Alain Juppé ne permettra pas de redresser l'économie du pays, a jugé l'ancien Premier ministre, qui pronostique une "immense déception" en France "au bout d'un" ou "deux ans".

                       

Lui Président, ce sera une "immense déception"... François Fillon a haussé le ton contre Alain Juppé dimanche, à deux semaines du premier tour de la primaire. L'ancien Premier ministre a prédit ni plus ni moin la désillusion si son adversaire, favori des sondages, accédait à l'Elysée.

 

"Je considère que les deux programmes, celui de Nicolas Sarkozy et celui d'Alain Juppé, ne sont absolument pas en mesure de redresser le pays", a ainsi déclaré le député de Paris dans Questions politiques sur France Inter/France Info/Le Monde. Celui de l'ex-Président, "c'est un programme de retour en arrière, c'est en gros, on va refaire ce qu'on avait fait en 2007, on va essayer de le faire un peu mieux", a poursuivi François Fillon. "Et le programme d'Alain Juppé, c'est un programme d'une extrême prudence", "avec beaucoup d'arrangements politiques (...) pour rassembler".

"Je serai au second tour"

"Ma conviction, c'est qu'avec cela, on ne redresse pas le pays. Donc ça veut dire quoi? Ça veut dire que si Alain Juppé est élu président de la République, eh bien au bout d'un an, de deux ans, ce sera une immense déception parce que la situation économique ne se redressera pas", a ainsi pronostiqué le candidat, qui s'est engagé, comme ses concurrents, à soutenir le vainqueur de la primaire. "Dans ces conditions là, le pays continuera à s'enfoncer dans ce que j'appelle moi une forme de décadence, qui se traduit en particulier par l'émergence de l'extrême-droite", a-t-il enchaîné.

"Ma conviction depuis le début, c'est que je serai au second tour" de la primaire, a également déclaré François Fillon pour qui "les sondages ne valent pas grand chose". Sur le ralliement de Valérie Pécresse, présidente LR de la région Ile-de-France à Alain Juppé, il a laissé entendre que c'était lié au fait qu'"elle sent justement que les sondages" sont plus favorables au maire de Bordeaux. "C'est assez clair, tout le monde l'a compris, Valérie Pécresse a tenu des propos extrêmement sévères sur Alain Juppé pendant des mois et des mois. Bon, aujourd'hui, elle va le rejoindre, très bien", a-t-il dit, sur un ton un brin agacé.

Arnaud Focraud - leJDD.fr

2 novembre 2016

Nicolas Sarkozy: cartes sur table

CARTES SUR TABLE

Les électeurs de la primaire de la droite et du centre espéraient que la campagne électorale soit le temps de la confrontation des idées. C’est le cas. Les questions essentielles sont posées. Les réponses apportées par chacun des candidats permettent d’apprécier ce qui nous rassemble, mais aussi ce qui fait débat.

L’exigence d'unité qui m’anime depuis mon retour dans la vie politique ne doit en aucun cas nous empêcher de clarifier les conditions du choix proposé. Je respecterai scrupuleusement chacune des règles de la primaire, quel que soit le résultat. C’est pourquoi, je suis libre de souligner que, malgré les points de convergence entre Alain Juppé et moi, nous divergeons sur le diagnostic que nous portons sur l’état de la France et sur la manière d’agir dans les cinq prochaines années.

Je ne retrouve pas dans son programme la volonté de changement que l’on perçoit dans les projets des autres candidats, chacun à leur manière. Pour rassembler le plus grand nombre de Français, il nous faut une ligne politique claire, en rupture franche et complète avec les socialistes et tout ce qu'ils incarnent depuis bientôt cinq ans.

Tout n'a pas été parfait entre 2007 et 2012. Empruntant la formule de Nelson Mandela, j'ai dit qu'en 2007 j'avais gagné et qu'en 2012 j'avais appris. J'ai l'expérience des crises internationales. J’ai en mémoire combien il faut, dans ces situations, ne pas avoir la main qui tremble. Je sais depuis la réforme des retraites, celle des universités ou du service minimum qu'on peut réformer sans blocages ni violences.

On a critiqué « l'hyper Président ». A l’inverse, je pense que je n'en ai pas toujours fait assez. J'avais dit aux Français que le mensonge et le déni de réalité de François Hollande nous conduiraient à l'échec. Aujourd’hui, notre famille politique est confrontée au même risque.

Alain Juppé, marqué probablement par son expérience des réformes bloquées par la rue en 1995 et par la dissolution, pense qu’il faut se hâter lentement, que la réforme doit être nuancée et  conduite sans modifier le cadre existant. Cette vision est respectable mais je pense que la France a subi depuis 2012 un tel déclassement économique, social et éducatif, que le terrorisme représente une telle menace pour la sécurité des Français, que l’autorité a été si profondément malmenée, que les réformes doivent être au contraire immédiates, profondes, rapides.

Les sujets qui nous font diverger ne manquent pas.

Alain Juppé ne veut pas toucher au paritarisme et au monopole syndical. Je pense qu’ils ont échoué et empêcheront tout véritable projet de réforme. Il explique qu’il ne faudra réformer l’assurance-chômage que si « les circonstances le permettent ». Je pense qu’il faut avoir le courage de dire aux Français que le système actuel est intenable et cesser d’évoquer « des circonstances » qui justifieront de reculer sur bien d’autres sujets le moment venu.

Ce sont d’ailleurs ces mêmes « circonstances » qui le conduisent à renoncer à baisser les impôts, et au contraire à prévoir une hausse de la TVA. Je refuse d’expliquer aux Français que l’alternance consistera à conserver le fardeau fiscal hérité des cinq années de la Présidence de François Hollande et, en prime, à en ajouter un étage pour les classes populaires et moyennes.

En matière de lutte contre le terrorisme, il ne veut pas modifier la Constitution pour placer en rétention administrative les individus fichés « S » les plus dangereux. La protection des Français l’impose pourtant. Il faut cesser de se réfugier derrière une étrange conception de l’état de droit, qui ne devrait jamais être modifié, même quand il mérite d’être adapté.

Nous avons trop subi la fameuse « gestion du temps » de François Hollande pour une nouvelle fois y céder.

Je veux que le Parlement vote, sous trois mois, quatre textes majeurs : le premier baissant les impôts de 40 milliards d’euros, le second permettant de réaliser 100 milliards d’euros d’économies pour les financer et renouer avec l’équilibre budgétaire à la fin du quinquennat, le troisième pour réformer le droit du travail, et le quatrième pour réarmer notre politique pénale.

Aller vite et loin, plutôt que de choisir la voie des petites touches, est à mon sens le seul moyen d’éviter que la société ne se lézarde davantage et que ses divisions n’atteignent un point de non-retour.

Derrière les divergences sur la méthode se cachent des différences de fond. Je ne crois nullement à l’identité heureuse, aux accommodements raisonnables, à l’auto-conviction par excès d’optimisme.

Je ne veux pas minimiser les ravages du communautarisme, parce que je sais les conséquences qu’emportent des communautés qui ne croient qu’en elles-mêmes, et plus en la République.

Je refuse la naïveté. Je conteste le laisser-aller sur le voile à l’université, qui augurera d’autres reculs devant un Islam politique et radical, chacun détruisant chaque jour davantage l’égalité de l’homme et de la femme. Je n’accepte pas qu’on minimise la question migratoire et qu’on ferme les yeux sur la réalité démographique, alors que le continent Africain verra sa population doubler dans les 30 ans qui viennent, avec les conséquences qu’on imagine sur les flux d’entrées sur le territoire européen. Notre désaccord sur la suspension du regroupement familial ou sur la mise en place d’un Schengen 2, illustre là encore notre divergence sur le diagnostic : je pense que la France n’a plus le temps pour les demi-mesures.

Reste un dernier sujet, qui au fond synthétise tous les autres : notre position respective vis-à-vis de François Bayrou.

La violence verbale de ce dernier à mon égard m'est indifférente. Elle porte la même marque que celle d’une certaine gauche qui m’a habitué à ce registre depuis tant d'années. Alain Juppé souhaite en faire son compagnon d’alternance, en négociant avec lui une centaine de circonscriptions. Je pense qu’on ne peut pas sortir du socialisme en confiant les clés de la future majorité à celui qui nous y a fait entrer, en votant pour François Hollande en 2012.

Comment laisser penser qu’on portera un projet de réformes réelles avec quelqu’un qui a voté contre la réforme des retraites en 2010, qui est favorable au droit de vote pour les étrangers ou encore à une nouvelle tranche d’impôt à 50 % ? Dans un moment de notre histoire où l'autorité de l’Etat est à ce point contestée, où les ravages de la délinquance exigent le retour à une fermeté implacable, nous ne pouvons prendre le risque de céder devant ceux qui se montrent si souvent plus sensibles aux principes de la bien-pensance qu’à l'urgence d’action exigée par les Français.

On ne peut accepter ces alliances négociées secrètement, parce que ce sont les Français qui en paieront le prix. La gauche a trahi ses électeurs. La droite et le centre ne doivent pas trahir les leurs.

La France est gravement menacée. Son avenir est en cause. Il faut la remettre en mouvement, la projeter vers son avenir, ne pas la laisser s'enfoncer dans un immobilisme destructeur.

Il faut agir, il faut réformer, il faut avancer autour de quelques chantiers majeurs, que nous mettrons en œuvre avec persévérance et fermeté. La France a besoin d'ordre et de mouvement. Telles sont les conditions de l'alternance franche, la seule à mes yeux qui peut permettre de redonner confiance au peuple français. La France mérite que toutes les cartes soient désormais mises sur la table.

Nicolas Sarkozy

2 novembre 2016

Baroin interroge l'alliance Juppé/Bayrou

Le soutien de Nicolas Sarkozy a posé la question des concessions faites au président du MoDem par Alain Juppé pour obtenir son soutien.Source AFP

Publié le 02/11/2016 à 17:15 | Le Point.fr
François Baroin pourrait devenir Premier ministre si Nicolas Sarkozy gagne l'élection présidentielle. 

François Baroin pourrait devenir Premier ministre si Nicolas Sarkozy gagne l'élection présidentielle. 

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Primaire de la droite : François Baroin interroge l'alliance Juppé/Bayrou

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31 octobre 2016

L. Wauquiez: on est bienvenu en France à condition de la respecter

              27 octobre   2016           

« François Mitterrand, je l'ai combattu. Et nous l'avons combattu. Pour ses idées. Mais il a été un président de la République française. Il incarnait la fonction. François Hollande, lui, nous fait honte à tous, à nos institutions, à notre pays. Il est l'incarnation d'un socialisme mou qui aboutit au déclassement de notre pays et de la fonction de président de la République ».

Le soir même de la célébration du centième anniversaire de la naissance de François Mitterrand qui s'est transformée en autocélébration de l'action de François Hollande par lui-même, Gérald Darmanin, président de la fédération Les Républicains du Nord, a profité, mercredi soir, d'une réunion militante à Marcq-en-Barœul présidée par Laurent Wauquiez pour fustiger l'actuel président socialiste, « celui qui n'aura jamais réussi à enfiler le costume de président de la République ».

Comme Laurent Wauquiez, Gérald Darmanin, « un des grands talents de notre famille politique, fidèle à sa commune et à son territoire », compte les mois (7), les semaines (26) et les jours (185) avant « la délivrance du quinquennat de François Hollande ».

« Oui, François Hollande a affaissé la fonction présidentielle » appuie le président des Républicains qui voit cependant une bonne nouvelle : « chaque jour qui passe nous rapproche un peu plus de la sortie ».

Devant plus de 400 personnes réunies en la salle Paul Doumer de Marcq-en-Barœul, entouré également de Bernard Gérard, député-maire de Marcq-en-Barœul et secrétaire départemental de la fédération du Nord, du député-maire de Lambersart à « la voix importante » Marc-Philippe Daubresse, des députés « actifs et courageux » que sont Sébastien Huyghe et Vincent Ledoux, du « talentueux » Antoine Sillani, responsable départemental jeunes, Laurent Wauquiez est venu encourager les adhérents et militants Les Républicains particulièrement motivés par les prochains enjeux politiques, la Primaire mais surtout l'élection présidentielle.

Invitant les sept candidats de la Primaire à exprimer leurs idées et leurs projets plutôt que des petites phrases, le président des Républicains a rappelé qu'il n'y a pas d'ennemis dans notre famille politique. Nous sommes une seule famille politique et nous avons beaucoup plus en commun que ce qui pourrait nous opposer. Au soir du 27 novembre il nous faut un vainqueur et un rassemblement. L'objectif est de sortir François Hollande », souligne Laurent Wauquiez.

Dans ce département du Nord confronté pendant plus de 4 ans à la jungle de Calais, Laurent Wauquiez rappelle que c'est « par son laxisme que le Gouvernement socialiste a laissé se constituer cette jungle. Et c'est parce que nous, Les Républicains, au premier rang desquels Natacha Bouchart, la courageuse maire de Calais, nous nous sommes battus que la jungle a enfin été démantelée », précise Laurent Wauquiez.

Fixant son regard sur le prochain quinquennat (2017-2022), Laurent Wauquiez invite les Français à se débarrasser de l'idéologie de la déconstruction que la bien-pensance de gauche a mis en place et qui fait que « l'identité est un concept aliénant » ; que la famille, « cellule de transmission des valeurs » est attaquée ; que « les délinquants n'ont plus leur place en prison » et qu'il faut mieux verser un RSA aux jeunes plutôt que de les encourager par des bourses. « Cette idéologie de gauche renonce à toutes nos valeurs », pointe Laurent Wauquiez qui n'oublie pas une autre bataille à mener, celle contre le Front national. « Ici dans le Nord et dans l'ensemble de la région Hauts-de-France, Xavier Bertrand a réussi à démontrer que le Front national ne défendait pas un programme de droite mais celui d'un Parti communiste renouvelé ».

« Les Français, analyse Laurent Wauquiez, n'ont jamais été aussi proches de nos idées. Plus que jamais les Français sont prêts à des grands changements. Les espoirs reposent sur nous. Mais si nous revenons, c'est pour faire le boulot en allant au bout de nos décisions, en ayant le courage de revenir sur les lois socialistes, de celles, laxistes, de Christiane Taubira, de celles sur l'immigration et du droit d'asile, en passant par l'héritage de Martine Aubry. Mais, surtout, ajoute-t-il, ce sont aux élus de décider et non aux hauts fonctionnaires. Dans la République française, les Français votent, les élus décident et les fonctionnaires exécutent », insiste Laurent Wauquiez.

Pour lui, « l'enjeu va au-delà de la Primaire de la droite et du centre. Veut-on une alternance molle ou une vraie alternance », interroge le président des Républicains qui estime que face à un « pays qui se détricote, il nous faut retrouver le bons sens, un nouveau souffle pour remettre le pays la tête à l'endroit ».

Et pour remettre le pays la tête à l'endroit, Laurent Wauquiez s'appuie sur trois valeurs de notre famille politique, trois piliers : la valorisation du travail, la relance de l'économie en faisant confiance aux entreprises et le règlement de la crise identitaire.

Dans cette terre du Nord « où l'on sait ce qu'est la valeur travail », Laurent Wauquiez plaide pour une vraie démarche sociale, celle, plutôt que l'assistanat, « aide à remettre sur le chemin du travail. On n'aide pas suffisamment ceux qui veulent s'en sortir. Il nous faut combattre les dérives et accompagner efficacement ceux qui veulent trouver du travail », insiste Laurent Wauquiez qui, en matière économique, développe la même philosophie.

« Notre pays doit soutenir ceux qui se donnent du mal, de l'ouvrier au patron ». D'où l'importance de redéfinir le principe de précaution qui, aujourd'hui, inhibe le développement économique.

Enfin sur la crise identitaire, Laurent Wauquiez annonce un long combat, celui contre le « travail rampant, insidieux de l'islam radical politique qui teste la République française, qui cherche à la faire reculer. La gauche est prête à tous les compromis, à tout abandonner. Je n'accepte pas, pour ma part, que la France change de nature. Tout le monde est le bienvenu en France. A une seule condition : respecter la France », conclut-il.

 

Les Républicains

26 octobre 2016

Sarkozy: confidences à vélo

Paris Match    Publié le 26/10/2016 à 17h17  |Mis à jour le 26/10/2016 à 17h45                    

Nicolas Sarkozy sur son vélo au Cap Nègre, en juillet dernier. Samedi 22 octobre, notre journaliste a pu accompagner l'ex-président... à vélo.

                                   

                            L’ancien président néglige les sondages et poursuit le sprint de la primaire avec Carla à ses côtés. Rencontre à l'occasion d'une randonnée en vélo autour du cap Nègre.                        

Deux heures trente de vélo dans le massif des Maures, autour du cap Nègre, rien de tel pour évacuer la petite grippe qui contrarie Nicolas Sarkozy depuis quelques jours. Après une tournée en Corse, plus une journée à sillonner le Var, l’ancien président s’accorde, ce samedi 22 octobre, une première journée de repos. Le voilà donc à fond dans le col du Canadel. A bloc dans la descente du Babaou. A l’affût, aussi, du moindre encouragement.

Des chasseurs crient sur son passage : « Eh ! Sarko ! On compte sur vous, on croise les doigts ! » Le candidat a grand besoin de faire baisser la pression accumulée au cours des dernières semaines, pas forcément aussi favorables qu’il les avait prévues. Est-il inquiet de voir Alain Juppé s’envoler dans les sondages ? S’est-il trompé de stratégie ? La réponse claque. Comme si tout allait bien. « Déçu, moi ? Au contraire. Plus cette campagne avance, plus je me sens en phase avec les attentes de nos électeurs qui réclament une alternance franche et pas molle. Beaucoup d’électeurs partis au Front national vont revenir. Alors j’ai bien compris qu’il y a une petite élite parisienne et médiatique contre moi, qui m’a déjà enterré. Eh bien ! Ceux-là vont avoir une drôle de surprise ! » confie-t-il à Paris Match, dans un mélange de méthode Coué et de fatalisme.

Le diagnostic de Nicolas Sarkozy : "François Hollande est en dépression"

A moins d’un mois du premier tour de la primaire, Nicolas Sarkozy se bat, vent de face, contraint de composer avec une équation politique compliquée. Bon gré, mal gré, il ne montre aucun signe de découragement. Affiche même une sérénité surprenante. Feint de ne pas s’inquiéter du verdict des urnes. Et rassure une partie de ses soutiens gagnés par la panique. On guette le premier signe d’agacement, il ne vient pas. L’animal politique a appris. Il serre les dents. Evite soigneusement de lâcher les petites phrases fielleuses qui lui ont fait tant de mal par le passé.

Dans la descente qui le ramène vers Bormes-les-Mimosas, il appuie fort sur les pédales. Deux mois après son départ en campagne sur les chapeaux de roue, Nicolas Sarkozy ne parvient pas à rattraper son ancien ministre des Affaires étrangères. Pis, il aurait même perdu du terrain, selon les derniers sondages. Drôle de campagne, dans laquelle il mobilise autant ses soutiens que ses opposants. L’anti-sarkozysme reprend à l’évidence de la vigueur. Sans le dire, l’ancien président a compris qu’il ne serait pas facile de sortir en tête du premier scrutin. Tout se jouera, sans doute, dans le sprint de l’entre-deux-tours. « Ce sera un grand moment. Celui du choix entre la ligne Bayrou et la ligne de rupture », souffle Sarkozy tandis qu’Alain Juppé avait précisé à Paris Match, au début du mois : « Ce sera sûrement le moment décisif. »

A Toulon, pour sa deuxième apparition dans la campagne, Carla est sa première supportrice.
 

Nicolas Sarkozy n’abandonnera pas la course. Pour tenir, il s’accroche d’ailleurs à ses souvenirs sportifs. « J’ai acheté mon premier vélo en 1968, l’année de la victoire du Néerlandais Jan Janssen dans le Tour de France. Il n’avait pas porté un seul jour le maillot jaune et a finalement remporté le Tour lors de la dernière étape à la Cipale de Paris, en battant de quelques secondes le Belge Van Springel. » Lui se contenterait d’une poignée de voix d’avance, qui lui permettraient de réussir son come-back. Il est probablement l’un des derniers à croire que François Hollande sera candidat l’an prochain, alors qu’il est lâché par une grande partie du PS. Il est en revanche implacable sur le livre écrit avec les deux journalistes du « Monde » : « Ça dépasse l’imagination ! » Son diagnostic ? « François Hollande est en dépression. Je l’ai vu dans l’avion qui nous emmenait en Israël pour l’enterrement de Shimon Peres, son comportement est étrange. Il ne faisait que parler… »

Un regard tendre pour Carla
 

L’ex-patron des Républicains ne s’attarde pas. Il a assez à faire avec son avenir. Tout se joue dans un mois. Pour la primaire, Nicolas Sarkozy ne changera rien à sa stratégie. Il va continuer à tracer sa route à droite, voire très à droite, convaincu que la majorité des électeurs est là. « J’ai de l’expérience et de la mémoire. En octobre 2011, les sondages donnaient Hollande à 65 % et moi à 35 %. Certaines enquêtes prédisaient même mon élimination dès le premier tour. Et puis, à la fin, ça s’est joué à tellement peu… » On insiste avec le dernier baromètre Ifop pour Match, qui place le maire de Bordeaux… 12 points devant lui : « Moi, ce que je vois, c’est qu’auprès des Républicains je fais 50 % et Alain, 25 %. Franchement, dans une primaire de droite, vaut mieux être en tête à droite, non ? » L’analyse n’est pas fausse, sauf que la primaire est ouverte et que le maire de Bordeaux ratisse avec succès au centre et même chez les « déçus du hollandisme ». Sarkozy ralentit et prévient : « Si ce n’est pas moi, Marine Le Pen peut gagner l’an prochain. Alain, qui a déjà une image centriste, a tort de s’enfermer avec Bayrou ! Pour l’instant, je le protège. Mais dès l’instant où je ne serai plus là, les médias vont le déchiqueter ! »

Alain Juppé et nicolas Sarkozy se serrent la main sous les yeux de NKM après le débat de la primaire le 14 octobre.
 

François Bayrou, voilà la martingale gagnante imaginée par Nicolas Sarkozy pour retourner une élection mal engagée. Depuis deux semaines, il en a fait son « tube de la primaire », selon son expression. Ses lieutenants politiques enfoncent chaque jour le clou. « François Bayrou est l’un des acteurs majeurs de cette majorité de rencontre qui a porté François Hollande au pouvoir », fustige François Baroin dans « Le Figaro ».

« Alain mise tout sur le centre et la gauche, c’est risqué car ils ne seront pas si nombreux à venir voter », poursuit Sarkozy qui trouve Alain « sans énergie ». « Moi, j’ai une base plus solide. On compare mes fans à une secte, mais j’ai vendu depuis le début de l’année 300 000 livres [90 000 pour le seul “Tout pour la France”], ça veut bien dire quelque chose ! Alain, il en a vendu combien ? » L’obsession Juppé, toujours, ce « Fantômas », comme le surnomment les sarkozystes, en référence au personnage de fiction que personne ne parvient à attraper. Au café Belle vue, à Bormes-les-Mimosas, le candidat-cycliste reprend des forces. Et savoure à haute voix la « bonne formule », dit-il, que son ami Jean d’Ormesson vient de lâcher au micro d’une télévision suisse : « Alain Juppé ne fera rien. Il sera un Hollande de gauche allié à Bayrou. »

L’ancien président oublie au passage une partie de la déclaration de l’académicien, qui pronostique la victoire… du maire de Bordeaux. Lequel paraît plus flegmatique que jamais : « C’est une primaire ouverte. Ça dérange certains qui essaient de la refermer. »

Chez Alain Juppé, on prend bien garde à ne pas crier victoire

Jeudi 27 octobre, les deux favoris devraient s’offrir un duel au soleil. Nicolas Sarkozy tiendra meeting à Marseille alors qu’Alain Juppé, après avoir visité les quartiers nord, a choisi de donner rendez-vous à ses partisans à Toulon. Y compris au maire, Hubert Falco, ex-ministre de Sarkozy… qui a fait de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur sa cible numéro un. Dans plusieurs départements, comme le Vaucluse et le Var, le FN a flirté avec la barre des 50 % lors des régionales, et Sarkozy espère siphonner une partie de ces voix frontistes. Vendredi 21 octobre, les oreilles de Falco ont dû siffler alors que, à Toulon dans un Palais des congrès Neptune plein comme un œuf, en présence de Carla – dont c’était la deuxième apparition dans cette campagne –, l’ex-président a parlé de « trahison ». Bien sûr, il ne cite pas le nom du maire ; mais, dans la salle, le public a compris. « Les Toulonnais s’excusent », ont crié plusieurs supporteurs sarkozystes. Ses amis assurent, sans preuves, que Jean-Pierre Raffarin aurait promis à Hubert Falco qu’il serait ministre de la Défense en cas de victoire en 2017 d’Alain Juppé. « Aller faire un meeting à Toulon pour se venger de Falco, c’est de la brutalité bête », répond en privé le sénateur de la Vienne, soutien de Juppé.

Le ton monte entre les deux camps. Mais chez Alain Juppé, on prend bien garde à ne pas crier victoire, jusqu’à juger les sondages beaucoup « trop bons ». « Des bons chiffres qui déstressent le candidat », se félicite Jean-Pierre Raffarin. A entendre Nicolas Sarkozy, il ne serait pas stressé non plus. « Moi, je suis en mode lion de la savane, en chasse et affamé ! » s’amuse-t-il, ce même vendredi dernier, lors d’un déjeuner avec des élus varois. Le sage de Bordeaux contre le lion affamé du cap Nègre… Difficile de faire plus différent ! Plus tard, devant des chefs d’entreprise toulonnais qui lui demandent comment il compte leur redonner envie de voter pour lui, Nicolas Sarkozy rugit : « D’abord, vous ne me mettez pas dans le même sac que Hollande et les autres ! Et puis, je vais vous dire, soit on change fortement en 2017, soit on revient dans dix ans et beaucoup d’entre vous seront alors partis : au Front national et vos entreprises à l’étranger ! »

Persuadé de pouvoir encore l’emporter – « Si on se lève, on les balaiera ! » –, il hausse le ton devant ce parterre de petits patrons : « On est assis sur un baril de poudre ». Une façon de rejouer le refrain gaulliste du « moi ou le chaos. » A vingt-cinq jours du premier tour, la course contre la montre est engagée. Ses lieutenants Luc Chatel et Christian Jacob calculent que si leur champion obtient 150 voix par bureau de vote, il réunira les 1,5 million nécessaires à la victoire. Trente-six orateurs vont donc quadriller le terrain à raison de 150 déplacements d’ici au premier tour. Une riposte en forme de plan d’urgence.

 

26 octobre 2016

Sarkozy ne veut pas d'une présidence impuissante

Marion Mourgue, Le Figaro.fr

En déplacement en Lorraine pour une séance de dédicaces et un meeting, Nicolas Sarkozy a pu constater sa popularité sur le terrain.

Envoyée spéciale à Nancy et Marly

En route pour Nancy, Nicolas Sarkozy s'arrête sur le quai du train pour de multiples selfies et autres photos. «Des fans de Juppé sûrement», ironisent des soutiens de l'ex-chef d'État pour faire remarquer que la popularité de leur candidat reste intacte sur le terrain. Leur réponse aux nouveaux mauvais sondages qui placent invariablement Nicolas Sarkozy derrière Alain Juppé.

Ce mardi, Nicolas Sarkozy était en Lorraine, pour une séance de dédicaces à Nancy et un meeting à Marly, petite commune de moins de 10.000 habitants, dans l'agglomération de Metz. À sa sortie du TGV, l'ancien président est chaleureusement accueilli par Nadine Morano. La foule est au rendez-vous, les gens se pressent pour le voir et attention à ceux qui tenteraient de griller la queue. Nicolas Sarkozy reste convaincu que la primaire n'a rien à voir avec une élection présidentielle et qu'il faut d'abord parler à son électorat avant d'élargir.

 

«Je n'arrive pas à concevoir qu'il n'arrive pas en tête au premier tour de la primaire», veut ainsi croire David Douillet, à ses côtés pendant le déplacement, persuadé que les enquêtes d'opinion ne reflètent pas la réalité qu'il vit. L'ancien judoka file la métaphore sportive pour marteler son message. «Gagner la primaire en se dopant aux voix de gauche ce n'est pas juste», tranche-t-il. «Quand Alain Juppé va visiter la “jungle” de Calais, on va voir les Calaisiens, quand il va dans les quartiers Nord à Marseille, nous on va voir les policiers», rebondit un autre élu sarkozyste, convaincu que la stratégie de la campagne portera ses fruits.

«Je refuse des accords politiciens dans votre dos avec François Bayrou et le MoDem» Nicolas Sarkozy

«Quand on est candidat à la primaire de la droite, qui vaut-il mieux convaincre? La droite ou la gauche?», aime demander Nicolas Sarkozy à ses interlocuteurs sûr de son effet. Alors, en meeting, devant un millier de personnes, le candidat martèle son message, persuadé que le soutien de François Bayrou à Alain Juppé amènera à la défaite de ce dernier.

«Je refuse des accords politiciens dans votre dos avec François Bayrou et le MoDem.» Le public le soutient chaleureusement. «Quel sera le candidat élu de la primaire si au soir du second tour il est dans les mains de M. Bayrou?», affirme encore Nicolas Sarkozy, persuadé que l'attaque fera l'effet d'une bombe à fragmentation parmi l'électorat de droite. Pour lui, «ce n'est pas un petit débat. C'est le débat de la ligne politique de la primaire».

Nicolas Sarkozy n'en a pas fini. «Je veux une primaire… jusqu'à la loyauté. La loyauté qui respecte les convictions, pas les postures et les combines d'appareils», tranche le candidat. «Je ne serai pas le candidat qui conduirait une politique socialiste qui a échoué. On en a soupé de la présidence impuissante», énonce-t-il en installant l'idée qu'Alain Juppé serait un nouveau François Hollande.

«Quand on cherche à se faire élire avec les voix de la gauche, on se prépare à mener une politique qui donnera des gages à la gauche.» La gauche justement et l'impopularité de François Hollande. «Comment ce quinquennat va-t-il finir? C'est assez préoccupant», indique-t-il interrogeant: «Où sont les 4 % de Français satisfaits?» En privé, Nicolas Sarkozy fait remarquer que même président impopulaire, il était «à 28 %».

 

25 octobre 2016

Quelques uns de mes derniers tweets

#Primaire Il est #impossible de vouloir 1 vrai changement et  de voter pour Juppé qui veut gouverner avec #Bayrou et des #socialistes .#NAJ

#Primaire Il est #impossible pour un Républicain de voter pour un #Juppé lourdement #condamné et qui déteste les Flics et les juges. #NAJ

#Primaire Il est impossible que des électeurs honnêtement de droite votent pour un allié  et un ami de #Bayrou #NAJ

#Primaire Au 2ème tour, les soutiens de Le Maire refuseront le programme mou et de gauche de Juppé; ils voteront SARKOZY

Les #juges ont l'air de déclarer forfait, rien de sérieux à reprocher à Nicolas Sarkozy. Il serait juste que cessent  accusations haineuses

#Attention Ne vous laissez pas prendre à nouveau  #Juppé est un 2ème Hollande en plus vieux plus #arrogant et lui aussi soutenu par #Bayrou

Nicolas #Sarkozy s'affirme comme LE défenseur des #ClassesMoyennes matraquées par Hollande et Valls et ignorées par #Juppé et Fillon #NS2017

#Violences à l'école, #Colère du peuple, #manifestations policières FH se cache, Valls/Cazeneuve dépassés. NS réagit au mieux. Juppé attend

Déclarations de #Juppé! Qui veut de cet #arrogant hypocrite et #condamné par la justice.

Marc d'Héré a repris une photo des Jeunes Elus avec NS

Je n'aime pas les flics, les juges sont nuls, @FrancoisFillon un faux jeton, @JLBorloo incapable de tenir Matignon. Juppé  http://www.europe1.fr/politique/les-intenses-tractations-de-juppe-pour-son-retour-au-gouvernement-sous-sarkozy-2880194 …

#Primaire Que ceux qui ne veulent pas de Sarkozy évitent au moins de voter Juppé, indécis mou et sans conviction. Votez #LeMaire ou #Fillon.

Pour restaurer l'autorité de l'#Etat, vous avez le choix entre #Sarkozy et Baroin/Ciotti ou #Juppé et Raffarin/Bayrou. C'est le vrai choix.

#Primaire Pour avoir leurs voix #Juppé cèdera 60/70 sièges à UDI/Modem. Sans maj. absolue à l'AN. il devra passer des #compromis avec eux!

#1erDebat #Sarkozy et #Fillon  ont été les meilleurs. Le Maire a été franchement mauvais, Juppé inexistant et un peu dépassé...

Relance économique, pouvoir d'achat, emploi, sécurité, identité... au cœur du projet de Nicolas Sarkozy

#Sarkozy et #Fillon dont les programmes sont proches doivent se retrouver au 2ème tour. Et #LeMaire, l'anti Juppé, ne peut pas voter Juppé!

Il faut une vraie #alternance, impossible en s'alliant aux socialistes comme le veut Juppé.

 

Marc d'Héré

 

 

23 octobre 2016

Propos de Sarkozy déformés

la polémique sur les propos qu'aurait tenus Nicolas Sarkozy est un nouvel épisode de la guerre que les Bobos livrent au peuple.Par

Modifié le 23/10/2016 à 14:31 - Publié le 23/10/2016 à 09:14 | Le Point.fr
Nicolas Sarkozy a-t-il traité ses électeurs de "ploucs" ?

 

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